Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 26 Juin 2014
Léa Honda, en CM1, appréciait beaucoup son camarade de classe Aiba jusque là. Le jeune garçon était plutôt mature pour son âge, gentil, très doué en sport, et attirait l'attention de toutes les filles. Mais depuis l'année précédente, il a radicalement changé : il est devenu immature, gamin, excessivement jovial.. et surtout, il passe son temps à mettre Léa dans l'embarras en criant sous tous les toits qu'il l'aime et qu'il veut sortir avec elle ! D'où vient un tel changement ? Léa ne tarde pas à le découvrir, et en reste médusée, mais elle est bien obligée de le croire : son camarade de classe est un robot qui a tout à découvrir !
Dernier volume de la série éducative de Yuu Yabuuchi, ce huitième tome confirme une dernière fois toutes les qualités et tous les défauts que l'on a pu trouver dans la série.
On retrouve ici le schéma typique de la série : Léa est entourée de ses deux meilleures amies, la mignonne Wato qui rêve de devenir mannequin et Amu qui est plus simple, et de deux garçons qui les mettent parfois dans l'embarras, le dénommée Tetsu et, surtout, Aiba et son comportement qui met Léa sens dessus dessous. Rien de très neuf du côté des bases, donc, à ceci près que la petite héroïne de ce dernier tome s'avère plus posée et mins expansive que la plupart des Léa des autres tomes, ce qui change d'agréable manière. Et c'est sur ces bases que va pouvoir évoluer l'histoire entre Léa et le robot Aiba, qui n'a pas fini de la surprendre. Le récit est rythmé, Yuu Yabuuchi exploite plutôt bien la relation amoureuse naissante entre ses deux personnages principaux dont l'on voit la relation se renforcer au fil de petits passages mignons comme une sortie scolaire ou Noël, et la mangaka utilise suffisamment le statut de robot d'Aiba pour offrir des passages amusants ou fantastiques, comme quand le jeune garçon emmène Léa avec lui pour voler dans le ciel. Bref, tout est là pour faire passer un joli moment de lecture aux jeunes lectrices.
Mais à force de s'appliquer à raconter une jolie histoire, Yuu Yabuuchi en oublie en grande partie ce qui faisait l'originalité de sa série, à savoir un aspect pédagogique sur la puberté féminine qui, au fil des tomes, s'est essoufflé. Les fillettes qui ont lu les précédents tomes n'apprendront rien ici, les sujet étant abordés l'ayant déjà tous été auparavant : l'achat du premier soutien-gorge, les premières règles... et même si l'on apprécie d'avoir droit à un petit focus sur Wato (par contre, Amu est malheureusement totalement transparente), celui-ci aboutit juste sur l'habituel mise en garde face aux inconnus, toujours utile mais déjà vue elle aussi plusieurs fois dans les tomes précédents. Il n'y a rien de nouveau côté pédagogie, et de ce côté-là Yuu Yabuuchi semble vraiment se contenter du strict minimum en balançant vite fait le minimum syndical de pédagogie obligatoire à sa série. Ce qu'on retient alors un peu plus, c'est le final, avec un petit message d'ouverture et de tolérance intéressant.
Si la série pédagogique de Yuu Yabuuchi s'est clairement essoufflée sur le plan éducatif au fil des tomes, Les Secrets de Léa n'en reste pas moins une série nécessaire à toutes les jeunes filles, de par les sujets indispensables qu'elle a su aborder. Chaque tome étant indépendant, les jeunes lectrices peuvent découvrir à chaque volume une histoire complète plutôt sympathique, quel que soit l'ordre dans lequel elles lisent les volumes. Globalement, la série aura été bonne, divertissante à coup sûr malgré des sujets répétitifs.