Scum's Wish Vol.2 : Critiques

Meurtris par l'amour à sens unique que chacun ressent pour autrui, Hanabi et Mugi entretiennent leur relation de façade. Aux yeux des autres, ils forment un couple idéal. En coulisse, ils ne ressentent aucun sentiment réciproques, et se servent l'un de l'autre pour assouvir leurs fantasmes. Et même s'ils ne sont jamais passés à l'acte véritable, ils prennent garde à ne jamais franchir cette ligne rouge.

Dans cette routine, une empêcher de tourner en rond intervient : Moka, amie d'enfance de Mugi, follement éprise de lui. Croyant fermement que Hanabi ne l'aime pas vraiment, elle œuvre pour les séparer, quitte à mettre dans la boucle Ecchan, la meilleure amie de Hanabi, mais qui voue pour sa camarade des sentiments bien plus profonds qu'il n'y paraît...

Sur une routine de tranche de vie, Mengo Yokoyari continue de développer son intrigue adolescente, une histoire presque vénéneuse tant les deux protagonistes s'enlisent dans une relation sans sentiments et sans avenirs, ne servant qu'à enfouir leurs peines d'aujourd'hui. La mangaka chamboule cependant ce quotidien avec les mises en avant de deux personnages qui, au-delà des rôles basiques d'entremetteuses, viennent représenter des sentiments sincères que peuvent éprouver autrui pour ces deux figures perdues dans leurs regrets.

A partir de là, le deuxième volume de Scum's Wish poursuit sur sa lancée, en y ajoutant des éléments perturbateurs qui auront de quoi marquer Hanabi et Mugi, et surtout Hanabi. Quant au jeune homme, l'autrice commence à dévoiler un pan enfoui de son passé, donnant un autre sens à son rapport à Hanabi. Une relation qui évolue, de manière très subtile, notamment dans une fin de volume lourde de sens. Ce qui paraît être un jeu d'adolescent commence alors à revêtir une signification plus profonde, et potentiellement se diriger vers un quasi point de non-retour, un néant sans avenir dans lequel les personnages principaux s'enfoncent. C'est en ce sens que le manga de Mengo Yokoyari se révèle assez brillant, et parvient à traiter dans la psychologie les états d'âme de deux lycéens meurtris par leurs sentiments, en amenant un léger érotisme qui ne franchit jamais la limite morale, en appuyant visuellement cette relation sans amour et sans sincérité.

On attendra alors la suite avec hâte, ne serait-ce pour observer l'évolution du rapport entre Hanabi et Mugi, et voir quel rôle pourrait avoir leur entourage sur eux. A l'heure où la mangaka est sous le feu des projecteurs avec l'excellent Oshi no Ko qu'elle dessine, lire en parallèle Scum's Wish, série plus personnelle, est particulièrement intéressant !