Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 26 Novembre 2025
Respectivement japonaise et saoudienne de confession musulmane, Satoko et Nada sont deux filles qui vivent en colocation, en tant qu'étudiantes étrangères aux Etats-Unis. Alors qu'elles auraient éventuellement pu se sentir perdues, leur ouverture d'esprit leur a permis de nouer une belle amitié, qui va au-delà de leurs différences de culture, et qui leur permet surtout d'apprendre et comprendre ces différences dans une atmosphère positive.
Après un très joli premier volume, la mangaka Yupechika, toujours sous la supervision de Marie Nishimori (pour rappel, une journaliste qui est sortie diplômée de l’université du Caire et qui est elle-même de confession musulmane), ne change aucunement sa recette, et met à nouveau son dessin léger et le format du 4-koma au service d'une tranche de vie qui fait beaucoup de bien dans le contexte actuel, en ceci qu'elle déjoue les idées préconçues avec le plus grand naturel, c'est-à-dire par le biais d'une tranche de vie suffisamment documentée sans pour autant devenir lourde, et d'héroïnes qui séduisent par leur faculté à se poser beaucoup de questions sur les différences les plus frappantes de leur pays d'origine respectif, mais sans pour autant se juger, et donc en se respectant, pour un résultat naturellement positif.
Au gré de leur vie étudiante et de ce qu'elle peut impliquer (comme le besoin de trouver un petit boulot pour Satoko), mais aussi des instants passés tranquillement ensemble (ne serait-ce que tester un nouveau bar à yogourts), nos deux héroïnes poursuivent leur belle amitié faite d'un partage de cultures très souvent bénéfique pour chacune d'elles, tandis que leur entourage amène un dynamisme supplémentaire: Kevin qui en pince toujours pour Satoko, Rahman le grand frère de Nada, Pakeezah et sa petite Maryam ainsi que son mari Aziz, Daniel le sud-coréen amenant quelques aspects culturels supplémentaires... Dans ce contexte, les deux étudiantes se forgent à chaque fois un peu plus au gré des expériences multi-culturelles, et l'autrice en profite fort bien au passage pour déconstruire certains clichés (par exemple sur la polygamie dans le monde musulman) et ensuite mieux réexpliquer les choses, ce qui est d'autant plus clair que certaines astérisque sont présentes dans l'édition française pour recontextualiser certains éléments, puisque des choses ont naturellement évolué depuis la fin de ce manga au Japon en 2018.
A l'arrivée, on a un deuxième volume dans la droite lignée du premier tome, et c'est tant mieux: dans un jolie ambiance positive permise par la légèreté de son dessin et du format 4-koma, Yupechika offre une lecture éloigne des clichés, douce, souvent amusante, et surtout emplie de messages d'ouverture d'esprit et de découverte qui font du bien.
21/08/2025
27/11/2025