Saotome - Love & Boxing Vol.1 - Actualité manga
Saotome - Love & Boxing Vol.1 - Manga

Saotome - Love & Boxing Vol.1 : Critiques

Saotome Girl, Hitakakusu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Juin 2021

Nouveauté des éditions Doki-Doki pour ce mois de juin, le manga Saotome - Love & Boxing débarque en France déjà auréolé d'une jolie petite réputation, prêt, autant que son héroïne, à nous envoyer un coup en plein coeur. Bouclée en 10 volumes, cette oeuvre est la toute première publication française pour Naoki Mizuguchi, un mangaka actif dans le milieu professionnel depuis 2004, essentiellement du côté de la tranche de vie et de la comédie romantique. L'auteur est un fidèle du magazine Big Comic Spirits depuis désormais presque 10 ans, puisque Saotome est sa troisième série à avoir été prépubliée dans ce magazine phare de Shôgakukan, entre 2016 et 2019.

Dans Saotome - Love & Boxing, tout commence par une déclaration d'amour: celle fait à Satoru Tsukishima, 16 ans, par Yae Saotome, 17 ans. Ca pourrait être le point de départ d'une histoire d'amour adolescente comme tant d'autres... à quelques détails près. Car Saotome, surnommée la "beauté froide" à cause de son visage perçant, de sa grande taille et de sa timidité malgré sa beauté, est avant tout une fille athlétique et finement musclée, véritable vedette du club de boxe de son lycée en tant que championne en titre des poids plumes dans le tournoi inter-lycées du Kantô, et qu'aucun garçon n'ose alors approcher. Alors que Satoru, lui, est un petit gabarit faisant lui aussi de la boxe en poids mi-mouche mais pas spécialement talentueux. Un peu empoté et se demandant ce que Saotome peut bien lui trouver, Satoru hésite d'abord, d'autant plus qu'il pense que la jeune fille doit privilégier la boxe, en tant que grand espoir de tout le lycée. Mais derrière son statut de boxeuses star, Saotome reste aussi une fille fleur bleue, maladroite, et capable de tomber amoureuse. Et même si tous deux voulaient bel et bien sortir ensemble, comment feraient-ils, alors que Saotome porte tellement d'espoirs en elle que les hautes instances du lycée ne veulent aucunement qu'elle s'égare ailleurs que dans la boxe ? Sur une idée de leur coach Shioya qui propose de faire passer Satoru pour l'entraîneur de Yae aux yeux des autres, tous deux vont pourtant avoir l'occasion de se fréquenter de plus près, secrètement. D'apprendre à mieux connaître l'autre, en passant du temps ensemble.

Entre les moments de boxe avec un nouveau tournoi à l'horizon et des premiers matchs, et le quotidien où nos deux personnages principaux se rapprochent, Naoki Mizuguchi trouve assez rapidement un équilibre correct, afin de nous dépeindre une début de romance où ressortent facilement les spécificités du récit, avec cette déclaration arrivant dès la première page, qui plus est faite par la fille qui a pris tout son courage à deux mains, puis surtout l'allure de tous les deux, puisqu'elle est grande avec des abdos tandis que lui est petit et un peu empoté, ce qui change déjà pas mal de la majorité des récits du genre.

Saotome - Love & Boxing s'annonce donc un peu comme l'histoire d'un couple qui semble mal assorti... ce qui ne fait qu'accentuer le désir de voir Saotome et Tsukishima évoluer ensemble, côte à côte.

Dans les grandes lignes, cela donne déjà un paquet de jolis petits moments qui feraient presque chaud au coeur, dès lors que Satoru, tout en s'appliquant au mieux dans sa fonction d'entraîneur (les plats qu'il concocte pour Saotome ont alors un joli double bienfait pour la jeune fille amoureuse), apprend à découvrir ces facettes de Yae que personne d'autre ne connaît ou n'ose connaître: son côté fleur bleue, ses sentiments sincères, son côté un peu plus fragile, la manière dont elle peut parfois verser des larmes sous le coup d'une émotion... A travers les yeux de Satoru, Yae devient très facilement craquante tout plein, surtout sous le style visuel de Mizuguchi qui, au-delà d'un certain classique toutefois fin et efficace, sait déjà offrir à son héroïne de très jolies expressions. Et dès lors, les thématiques autour des apparences ne sont pas loin.

Et dans les faits... eh bien, on attend tout de même un petit peu plus de la suite, le déroulement du volume étant concrètement assez classique et parfois un peu lisse sur certains points (la boxe et les premières rivales, entre autres), dès lors que les deux personnages principaux entament leur relation secrète. Pour le moment, on se contente surtout de suivre avec attachement les balbutiements de cette belle relation, avec même à la clé quelques paroles touchantes, mais le fond en lui-même manque encore un peu de consistance. Heureusement, l'auteur distille petit à petit quelques éléments qui pourraient apporter quelques enjeux plus forts, ne serait-ce que dans les toutes dernières pages. Et de ce fait, l'idée de l'éditeur de publier le tome 2 en même temps que le premier pourrait être payante, afin de se faire une idée plus précise de la voie prise par Mizuguchi après ce premier volume léger, plutôt feel-good et agréable.

Du côté de l'édition française, là aussi ça part bien. A l'extérieur, la jaquette, proche de l'originale japonaise, est plaisant avec la silhouette d'une héroïne qui a bel et bien son charme, ainsi que son logo-titre soigné. Et à l'intérieur, on a droit à un papier assez épais permettant une bonne qualité d'impression, à une traduction efficace d'Arnaud Delage, et à un travail de lettrage soigné de la part du Studio Charon.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction