Sanctuary Vol.4 : Critiques

Asami est poignardé lors d'un meeting... événement organisé par son ami Hojo pour lui apporter une popularité plus importante. Et cela fonctionne, puisqu'Asami est élu avec une majorité écrasante. Hojo en profite pour obtenir le soutien de la banque Blue World. Quant à Tokai, il débarque à Okinawa en compagnie du principal clan de la mafia hongkongaise.

Ce tome 4 continue de nous proposer des situations peu reluisantes. Les femmes semblent comme manipulées par les hommes, incapables de résister à leur charme (voir la commissaire adjointe vis-à-vis de Hojo). Quelques cases sont tout bonnement ridicules (Hojo dessiné tel un Dieu grec lorsqu'il a une relation sexuelle avec la commissaire). Les auteurs nous gratifient aussi de dialogues marqués par une démagogie poussive et un jeunisme revendiqué (voir le meeting d'Asami), et des situations incongrues (un combat entre Asami et un de ses futurs alliés au sein de la Diète). Dans le Japon de Sanctuary, des situations invraisemblables paraissent normales : le fait qu'Asami soit poignardé et que personne ne pense à la théorie du complot pour lui conférer une plus grande popularité n'est même pas évoqué ! Les auteurs se vantent de réaliser un manga sérieux mais tant de situations présentes dans leur oeuvre montrent le contraire que le lecteur comprend vite qu'ils se situent dans un paradoxe complet.

Ce tome fait pourtant avancer le scénario et offre quelques éléments intéressants : dénonciation globale de la politique japonaise et du système des groupes influents dans les partis, dénonciation de la corruption...

De plus, l'objectif d'Asami et Hojo est désormais clair : la prise de possession du Japon. La signification du titre est dès lors expliquée : les deux protagonistes, meurtris dans leur enfance, veulent construire un sanctuaire via un Japon nouveau.

Tout n'est donc pas à jeter. Dommage que l'idéologie puante des auteurs gâche le tout, car l'idée de départ est excellente.