Sakura-Gari Vol.2 : Critiques

Sakuragari

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 15 Avril 2010

Avant tout, il faut bien préciser que ce tome là va encore plus loin que le premier, que l’auteur ne recule devant rien pour faire suivre son histoire. A réserver à un public qui sait de quoi il s’agit, qui sait différencier Sakura gari de l’œuvre habituelle de Yuu Watase. Loin de l’amour platonique, du prince charmant et des romances tendres, Sakura gari dresse un portrait véritablement malsain et violent de l’amour entre deux hommes, à une époque où seul le jeu sexuel est accepté entre des individus du même sexe. Aimer est alors un terme bien illusoire. Et Soma révèle pourtant toute la force de ses sentiments, à travers des sévices qu’il regrette, à travers de mots anodins et pourtant lourds de sens, mais avant tout par une preuve indéniable : il ressent quelque chose. Lui si froid, si impassible, éprouve des sentiments pour quelqu’un qui se refuse à lui, quelqu’un qu’il a trahi. Car Masataka a eu de l’affection pour son maître, qu’il pensait comme un ami, voire un frère. En parlant de fratrie, on amène ici un point final à l’histoire entre le jeune serviteur et son frère aîné. En trois tomes, la mangaka commence à fermer des portes pour se reconcentrer sur l’essentiel, à savoir la relation entre Soma et Masataka, mais aussi l’influence de mademoiselle Sakurako et du docteur Katsuragi. Deux noms à retenir, au vu du rôle qu’ils empruntent l’un et l’autre. Un grain de folie, de déraison dans l’environnement de Soma explique beaucoup de choses. Une petite fenêtre s’ouvre sur son passé, son enfance, le fameux cerisier. Une fenêtre que Masataka entrouvre, s’y glissant pour mieux connaître cet homme qu’il dit détester.

Sentiments contradictoires, viols et sexualité exacerbée sont au rendez vous. Point de douceur, si ce n’est sur la fin pour amorcer enfin le dernier volume qui devrait mettre un point final à tout ceci. En attendant, chantage, violences, désillusions, retours en arrière et manipulation sont au programme. Le personnage principal nous permet surtout de découvrir les passionnantes figures que sont Masataka, la fourbe Sakurako et le passionné Katsuragi. Mais en lui-même, ce héros a de quoi intéresser. Le paradoxe de ses sentiments, ses faiblesses, sa pureté souillée encore et encore, l’évolution de ses sentiments pour ce maître inconstant … Comment ne pas apprécier cet adolescent, totalement perdu dans un monde de brutes dégénérées, qui se relève malgré tout et qui, loin de passer son temps à pleurnicher, se redresse et suit son impulsion, quitte à replonger. Il est bon de faire remarquer, également, la richesse des figurants intervenants de manière plus occasionnelle. Un fond suffisamment chargé pour nous donner une idée de la réalité du quotidien de Masataka, sans prendre trop le pas sur la narration. Chaque élément se rapporte à une logique complexe, pleine d’interactions et de nouvelles idées. Watase sort de son chapeau des protagonistes absolument géniaux, le tout étant servi par un vocabulaire soutenu, une excellente traduction et adaptation, notamment au niveau des poèmes et des onomatopées. Bref, un second opus qui surprend : encore meilleur que le premier ! Mais que nous réserve le troisième et dernier volume ? Celui-ci est sorti le mois dernier au Japon, et on espère qu’il arrivera rapidement dans nos mains avides. En attendant, que les amatrices d’un récit mature soient averties avant de se jeter dessus !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs