Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 02 Mai 2022
Chronique 2 :
Aujourd'hui, c'est repos, aussi Sakamoto et son petit foyer ont décidé de passer la journée au parc d'attraction. Seulement, la tête de l'ancien tueur à gage à été mise à prix, aussi les assassins qui veulent sa tête se multiplient. Alors, Shin et Lù s'imposent une mission : Faire en sorte que la journée de Sakamoto soit la plus paisible possible, en tenant tête à ses agresseurs sans que lui et sa famille ne s'en rendent compte.
Après un premier volume des plus sympathiques bien que convenu dans son ton et dans sa progression, on attendait de voir de ce Sakamoto Days avait dans le ventre, et si Yuto Suzuki allait se contenter de simplement narrer de petites péripéties sur sa suite. En ce sens, le mangaka nous rassure grandement : Le chapitre du parc d'attraction monte en puissance et occupe une très grosse place dans ce volume, ouvrant la voix à d'autres événements de plus grande ampleur encore.
Si on retrouve un certain classicisme dans cet arc de la journée au parc d'attraction, dans son déroulé notamment, force est de constater que l'auteur ne manque pas d'idées pour faire monter la tension, confrontant de nouveaux tueurs à nos trois héros, jouant avec les capacités et tempérament de ces derniers, et jonglant habilement entre combats intenses et moments d'humour bien inspirés. Ici, c'est le comique de répétition lié à la figure du hard-boiled qui donne une certaine saveur à l'opposition entre Sakamoto et un nouvel arrivé dans la série, dont le duo qu'il forme ne sera pas sans rappeler un certain film culte de Luc Besson. Même quand le titre entame des luttes plus périlleuses, le second degré ne manque donc jamais, un aspect assez réussi pour que même la finalité de ce passage, très simpliste pourtant, en devienne réussie. Peu à peu, le petit cercle d'alliés de Sakamoto semble s'enrichir, de belle manière tant tous ces caractères ne se ressemblent pas, chacun apportant à chaque fois un petit quelque chose à l'ambiance générale.
Et au-delà de la bonne direction de ce chapitre, il est plaisant de voir que Yuto Suzuki ne déconnecte pas la journée au parc d'attraction du reste, et en profite justement pour introduire différents petits éléments guidant vers une suite prometteuse. Avec cette transition, l'univers s'enrichit, de même pour la menace qui pèse sur le père de famille tandis qu'une trame plus mystérieuse semble s'installer. Le mangaka n'hésite donc pas à sortir peu à peu de sa zone de confort, pour notre plus grand plaisir, en espérant que la suite saura honorer ces belles promesses.
A noter que tout ce cheminement plus construit n'empêche pas l'artiste de retomber dans un découpage classique en toute fin d'opus, via un chapitre indépendant, plus en douceur et en humour, s'intéressant à la grande quête du héros pour combler sa famille. Une bonne manière de conclure un deuxième tome assez haletant, donc.
Chronique 1 :
Rejoint dans sa supérette par l'ex-assassin Shin et l'ancienne mafieuse Shao-tan Lù, l'ancien tueur de génie Sakamoto tâche de préserver son petit cocon familial, tout en devant faire face à son passé qui, petit à petit, le rattrape de plus en plus dangereusement. C'est ainsi que, par la bouche de son ancien collègue Nagumo, il apprend qu'une prime d'un milliard de yens (si si) a été placée sur sa tête par le syndicat des assassins, signifiant alors qu'une horde de tueurs va sûrement essayer de le retrouver pour l'abattre. La situation devient délicate pour notre bedonnant héros, qui se doit de respecter au mieux les règles de vie imposées par sa chère et tendre. Mais cela s'annonce décidément compliqué dès lors que, alors que Sakamoto sort en famille dans un parc d'attractions, des tueurs commencent à passer à l'action ! Shin et Lù seront-ils assez de deux pour repousser les attaques ennemies et pour ainsi permettre à Aoi et Hana de profiter de leur journée ?
La majeure partie de ce deuxième tome se consacre à cette journée sous haute tension au parc d'attractions, et on ne va pas se mentir, Yûto Suzuki se contente d'un déroulement extrêmement linéaire où, après un combat de Shin contre un empoisonneur, ce sont Lù et Sakamoto lui-même qui devront passer à l'action conte un binôme d'assassin un peu trop penchés sur le hard-boiled. La recette est simple, très simple même, surtout dans le déroulement de l'action qui reste somme toute très classique dans son orchestration, même si l'on pourra noter, une nouvelle fois, quelques planches assez graphiques avec des vues recherchant un peu d'audace (notamment quelques plans un brin vertigineux lors du combat de Shin dans les montagnes russes). Mais cela n'empêche pas l'auteur de laisser apparaître quelques petites choses sympathiques, comme l'insistance sur le fait que si Sakamoto se bat aujourd'hui, ce n'est plus pour tuer mais bien pour protéger, qui plus est protéger les gens qu'il aime.
Mais si l'action est ici bien présente, l'autre leitmotiv de l'oeuvre reste évidemment l'humour, et de ce côté-là l'auteur joue surtout sur quelques idées directrices qui, selon les goûts, pourront plaire ou non, voire séduire au début avant de soûler à force d'être rabâchées. Ainsi, au bout d'un moment, le gag sur la passion de Boil pour les trucs hard-boiled pourrait finir par gonfler tant le mangaka l'équilibre mal: il n'en fait finalement pas grand chose, répète juste l'intérêt du personnage pour ce côté badass... De même, on se demande pourquoi Suzuki se sent obligé de quasiment expliquer certains gags jusqu'à les rendre moins drôles, comme s'il n'avait pas pleinement confiance en sa mise en scène où qu'il prenait ses lecteurs pour des idiots incapables de comprendre tout seuls. Mais à part ces quelques limites qui apparaissent de temps à autre, certains aspects humoristiques ont vraiment de quoi bien fonctionner, à l'image du gain de force de Lù quand elle est bourrée, de la bonne exploitation de certains lieux du parc (comme la maison hantée ou le spectacle) ou de la choupitude de la petite Hana qui mettra tout le monde d'accord à force de vouloir coller des pansements à quiconque a "bobo". Pour le reste, les running gags vus dans le tome 1, en tête le décalage entre le côté badass de Sakamoto et son apparence, sont toujours là en quasiment permanence, au point de déjà sembler faire partie des meubles.
Et bien sûr, tout ceci ne se limite pas au passage au parc d'attractions: une fois celui-ci achevé, l'intrigue se poursuit, en envoyant Sakamoto et consorts sur la piste des personnes cherchant à le liquider. Une piste là aussi classique, mais que l'on attendra de voir (peut-être) se développer avec un certain intérêt, si cela peut permettre à l'oeuvre de rapidement développer des choses en plus pour ne pas rester coincée dans son concept initial.
Après deux tomes, Sakamoto Days, ça se lit plutôt bien, mais la série devra parvenir rapidement à confirmer par la suite afin de ne pas lasser. Yûto Suzuki, dont c'est la première série, tâtonne un peu, mais on sent que l'auteur a une marge de progression. En attendant, son mélange d'action et d'humour, quelque part entre le ton de Hideaki Sorachi dans Gintama et celui de Ryûhei Tamura dans Beelzebub et Badass Cop & Dolphin, n'est pas déplaisant.
Aujourd'hui, c'est repos, aussi Sakamoto et son petit foyer ont décidé de passer la journée au parc d'attraction. Seulement, la tête de l'ancien tueur à gage à été mise à prix, aussi les assassins qui veulent sa tête se multiplient. Alors, Shin et Lù s'imposent une mission : Faire en sorte que la journée de Sakamoto soit la plus paisible possible, en tenant tête à ses agresseurs sans que lui et sa famille ne s'en rendent compte.
Après un premier volume des plus sympathiques bien que convenu dans son ton et dans sa progression, on attendait de voir de ce Sakamoto Days avait dans le ventre, et si Yuto Suzuki allait se contenter de simplement narrer de petites péripéties sur sa suite. En ce sens, le mangaka nous rassure grandement : Le chapitre du parc d'attraction monte en puissance et occupe une très grosse place dans ce volume, ouvrant la voix à d'autres événements de plus grande ampleur encore.
Si on retrouve un certain classicisme dans cet arc de la journée au parc d'attraction, dans son déroulé notamment, force est de constater que l'auteur ne manque pas d'idées pour faire monter la tension, confrontant de nouveaux tueurs à nos trois héros, jouant avec les capacités et tempérament de ces derniers, et jonglant habilement entre combats intenses et moments d'humour bien inspirés. Ici, c'est le comique de répétition lié à la figure du hard-boiled qui donne une certaine saveur à l'opposition entre Sakamoto et un nouvel arrivé dans la série, dont le duo qu'il forme ne sera pas sans rappeler un certain film culte de Luc Besson. Même quand le titre entame des luttes plus périlleuses, le second degré ne manque donc jamais, un aspect assez réussi pour que même la finalité de ce passage, très simpliste pourtant, en devienne réussie. Peu à peu, le petit cercle d'alliés de Sakamoto semble s'enrichir, de belle manière tant tous ces caractères ne se ressemblent pas, chacun apportant à chaque fois un petit quelque chose à l'ambiance générale.
Et au-delà de la bonne direction de ce chapitre, il est plaisant de voir que Yuto Suzuki ne déconnecte pas la journée au parc d'attraction du reste, et en profite justement pour introduire différents petits éléments guidant vers une suite prometteuse. Avec cette transition, l'univers s'enrichit, de même pour la menace qui pèse sur le père de famille tandis qu'une trame plus mystérieuse semble s'installer. Le mangaka n'hésite donc pas à sortir peu à peu de sa zone de confort, pour notre plus grand plaisir, en espérant que la suite saura honorer ces belles promesses.
A noter que tout ce cheminement plus construit n'empêche pas l'artiste de retomber dans un découpage classique en toute fin d'opus, via un chapitre indépendant, plus en douceur et en humour, s'intéressant à la grande quête du héros pour combler sa famille. Une bonne manière de conclure un deuxième tome assez haletant, donc.
Chronique 1 :
Rejoint dans sa supérette par l'ex-assassin Shin et l'ancienne mafieuse Shao-tan Lù, l'ancien tueur de génie Sakamoto tâche de préserver son petit cocon familial, tout en devant faire face à son passé qui, petit à petit, le rattrape de plus en plus dangereusement. C'est ainsi que, par la bouche de son ancien collègue Nagumo, il apprend qu'une prime d'un milliard de yens (si si) a été placée sur sa tête par le syndicat des assassins, signifiant alors qu'une horde de tueurs va sûrement essayer de le retrouver pour l'abattre. La situation devient délicate pour notre bedonnant héros, qui se doit de respecter au mieux les règles de vie imposées par sa chère et tendre. Mais cela s'annonce décidément compliqué dès lors que, alors que Sakamoto sort en famille dans un parc d'attractions, des tueurs commencent à passer à l'action ! Shin et Lù seront-ils assez de deux pour repousser les attaques ennemies et pour ainsi permettre à Aoi et Hana de profiter de leur journée ?
La majeure partie de ce deuxième tome se consacre à cette journée sous haute tension au parc d'attractions, et on ne va pas se mentir, Yûto Suzuki se contente d'un déroulement extrêmement linéaire où, après un combat de Shin contre un empoisonneur, ce sont Lù et Sakamoto lui-même qui devront passer à l'action conte un binôme d'assassin un peu trop penchés sur le hard-boiled. La recette est simple, très simple même, surtout dans le déroulement de l'action qui reste somme toute très classique dans son orchestration, même si l'on pourra noter, une nouvelle fois, quelques planches assez graphiques avec des vues recherchant un peu d'audace (notamment quelques plans un brin vertigineux lors du combat de Shin dans les montagnes russes). Mais cela n'empêche pas l'auteur de laisser apparaître quelques petites choses sympathiques, comme l'insistance sur le fait que si Sakamoto se bat aujourd'hui, ce n'est plus pour tuer mais bien pour protéger, qui plus est protéger les gens qu'il aime.
Mais si l'action est ici bien présente, l'autre leitmotiv de l'oeuvre reste évidemment l'humour, et de ce côté-là l'auteur joue surtout sur quelques idées directrices qui, selon les goûts, pourront plaire ou non, voire séduire au début avant de soûler à force d'être rabâchées. Ainsi, au bout d'un moment, le gag sur la passion de Boil pour les trucs hard-boiled pourrait finir par gonfler tant le mangaka l'équilibre mal: il n'en fait finalement pas grand chose, répète juste l'intérêt du personnage pour ce côté badass... De même, on se demande pourquoi Suzuki se sent obligé de quasiment expliquer certains gags jusqu'à les rendre moins drôles, comme s'il n'avait pas pleinement confiance en sa mise en scène où qu'il prenait ses lecteurs pour des idiots incapables de comprendre tout seuls. Mais à part ces quelques limites qui apparaissent de temps à autre, certains aspects humoristiques ont vraiment de quoi bien fonctionner, à l'image du gain de force de Lù quand elle est bourrée, de la bonne exploitation de certains lieux du parc (comme la maison hantée ou le spectacle) ou de la choupitude de la petite Hana qui mettra tout le monde d'accord à force de vouloir coller des pansements à quiconque a "bobo". Pour le reste, les running gags vus dans le tome 1, en tête le décalage entre le côté badass de Sakamoto et son apparence, sont toujours là en quasiment permanence, au point de déjà sembler faire partie des meubles.
Et bien sûr, tout ceci ne se limite pas au passage au parc d'attractions: une fois celui-ci achevé, l'intrigue se poursuit, en envoyant Sakamoto et consorts sur la piste des personnes cherchant à le liquider. Une piste là aussi classique, mais que l'on attendra de voir (peut-être) se développer avec un certain intérêt, si cela peut permettre à l'oeuvre de rapidement développer des choses en plus pour ne pas rester coincée dans son concept initial.
Après deux tomes, Sakamoto Days, ça se lit plutôt bien, mais la série devra parvenir rapidement à confirmer par la suite afin de ne pas lasser. Yûto Suzuki, dont c'est la première série, tâtonne un peu, mais on sent que l'auteur a une marge de progression. En attendant, son mélange d'action et d'humour, quelque part entre le ton de Hideaki Sorachi dans Gintama et celui de Ryûhei Tamura dans Beelzebub et Badass Cop & Dolphin, n'est pas déplaisant.