Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 29 Novembre 2024
Après la bataille à la JCC, Sakamoto est prêt à se mettre en route vers le QG de Slur, seul, afin d'épargner ses amis. Mais Shin ne l'entend pas de cette oreille et est bien décidé à prêter main-forte à son mentor, même lors d'une mission aussi périlleuse. Alors, Sakamoto décide de lui raconter son passé avec Slur, que l'on appelait à l'époque Kei Uzuki. Des années en arrière, Sakamoto était étudiant à la JCC et faisait les quatre-cents coups aux côtés de Nagumo et de Rion. Excédés par leur désinvolture, les professeurs leur confient une mission dangereuse afin de leur éviter le renvoi...
Si Slur est au centre des enjeux depuis un moment déjà (pour ne pas dire depuis le tout début de la série puisque la mise à prix de la tête de Sakamoto lors des premiers chapitres est de son fait), sa relation entre le bedonnant héros de l'histoire restait abstraite. Alors, après l'excellent arc de la JCC et tandis qu'un nouvel assaut majeur se profile, Yûto Suzuki choisit de nous narrer le passé du protagoniste et sa rencontre avec Kei Uzuki, celui qui deviendra Slur.
Sur une forme assez classique, celle d'une mission explosive consistant d'abord à prendre la tête d'une cible avant de jouer les escortes, l'auteur développe un flashback particulièrement trépidant, grâce à ses scènes d'action toujours aussi savoureuses et immersives (un point toujours bon de rappeler tant il fait partie de l'ADN du titre) et plus encore par ce qui nous est conté en filigrane. Le mangaka nous régale d'abord par sa représentation de l'alchimie d'autrefois entre Sakamoto, Nagumo et Rion, un élément qui ferait presque office de fan-service mais qui trouve une vraie légitimité dans un scénario qui revient sur les fondations de ce monde criminel et sur les enjeux d'époque, tout en grattant peu à peu l'histoire de ce Kei Uzuki, un personnage résolument nuancé et ambigu qui deviendra l'antagoniste majeur de la série. Yûto Suzuki dose une nouvelle fois ces différents éléments à la perfection, de manière à se faire plaisir et nous faire plaisir grâce à des moments d'action de haute volée et d'une inventivité narrative exceptionnelle, tout en levant le voile sur un passé particulièrement intéressant et qui sera certainement lourd de sens au terme de ce flashback. Une transition, donc, mais qui ne laisse pas tellement retomber le soufflé. Au contraire, la série reste dans une intensité permanente, bien que celle-ci se développe à travers des axes très différents, mais complémentaires. Autant dire que le volume nous régale.