Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 04 Février 2009
Dans cette suite de Saiyuki, on retrouve un Hakkai bien déstabilisé, aux prises avec un yokai semblant surgir de son sombre passé. Vengeance, plaisir sadique, ou encore autre chose ? Chin Yi-So se révèle dans ce quatrième volume de la série. Celui-ci adopte un schéma narratif assez classique : le méchant s’en prend aux amis de celui qu’il veut briser, détruire, puis enfin tuer, l’obligeant à les voir se déchirer, se faire du mal, ou souffrir, tout cela en usant de techniques toutes plus perverses les unes que les autres. Puis l’auteur s’attarde sur les flash back de la vie d’Hakkai, son bonheur perdu et son crime commis. Ainsi, sa détresse est nettement mise au premier plan, comparée à ses congénères qui l’épauleront avec nonchalance et refus de toute reconnaissance. Aider quelqu’un ? Pas dans leurs habitudes !
Jusque là, Hakkai est le seul que l’on n'avait pas vu torturé, le visage exprimant réellement ses émotions profondes. Son destin tragique avait déjà était évoqué, mais le face-à-face avec son passé nous remue tout autant que lui. Il est déstabilisant d’observer s’effondrer celui qui joue le rôle de maman poule pour tous ces agités du bocal … Ainsi, la mangaka souligne avec adresse que la cohésion du groupe ne repose pas sur les épaules d’une personne, mais sur la fidélité des membres les uns envers les autres, ainsi que l’amitié qui les lie. A travers ces pages, la force de caractère d’Hakkai en ressort grandie, ainsi que sa bonté, une fois son esprit apaisé. Car au-delà des sourires réconfortants, c’est probablement le seul que les autres écoutent sans rechigner … Et sans besoin de menaces !
Ici, et comme d’habitude, sérieux et humour se côtoient sans se masquer l’un l’autre, montrant des personnages attendrissants et plus complexes qu’il n’y paraît, au-delà de leur apparence de sans cœurs égoïstes … De plus, la mangaka se plait encore à jouer sur les leçons de morale et de manière de vivre, venant de la bouche de quatre des plus grands débauchés / violents / naïfs et criminels de l’histoire … Quelle ironie ! Pourtant, si l’on apprécie de voir les héros se sortir de leur destin, leur épopée vers l’Ouest n’avance pas beaucoup. L’auteur l’avoue d’ailleurs dans son monologue, l’intrigue n’avance guère dans ce volume, que certains peuvent trouver long. Cependant, je pense qu’il est nécessaire à l’exploitation et la compréhension des personnages. Même si Kogaiji me manque un peu … (On a l’impression qu’il n’a un peu servi à rien dans la fin du tome précédent …)
Pour finir, les graphismes restent agréables et originaux, appréciés grâce au charisme des personnages. Pourtant, Panini a publié un manga grand format à 10€ pièce qui a un défaut d’édition : plusieurs pages (trop !) sont extrêmement pixellisées, ce qui gêne la lecture et le regard posé sur ce tome.