Saiyuki Reload Vol.4 : Critiques

Il
suffit de regarder la tranche du manga pour savoir qu’on a encore un
peu plus d’un demi tome de souvenirs. Tant mieux, après tout, ce sont
souvent les meilleurs moments de l’œuvre de l’auteur, car les plus
aboutis et travaillés. On commence avec la fin du livre de Goku, dans
laquelle Sanzo affrontera le yokai qui se cache dans ce gosse aux airs
de singe. Emouvante, touchante, la scène permet de renouer avec un Goku
tapageur et naïf, qu’on apprécie d’autant plus. Le concept de deux
marginaux qui s’associent est louable, surtout quand on connaît la
personnalité solitaire de Sanzo, qui se reconnaît dans ce gamin perdu
suivant une voix prometteuse. Ensuite on retrouve Hakkai et Gojyo, qui
ont un peu de mal à accorder leurs manières de vivre. Si Hakkai essaye
d’être serviable, il prend bien conscience que Gojyo a peur du
changement, et c’est avec plaisir qu’on fait la rencontre d’un de ses
vieux « pote », qui débarque avec sa belle philosophie et un plan plus
que douteux. Surprenant, cet épisode nous permet de découvrir la
facette impitoyable d’Hakkai - la mangaka allant même jusqu’à nous le
présenter sous sa forme violente et sans pitié - et le côté sensible de
son compagnon, alors que les jeunes gens nous habituent au contraire
par leurs comportements … Amusantes apparences qui ne signifient rien
dans le monde de Saiyuki ! Finalement, les trois dernières pages
bordées de noir mettent en scène deux personnages bien connus mais très
mystérieux. Une ébauche de réponse se forme, amenant toujours plus de
questions. Le suspense distillé par petites touches est décidément un
atout de cette lecture, qui nous pousse toujours plus loin dans la
découverte de Saiyuki.

Et c’est le début d’un nouveau cycle !
L’arrivée d’un nouveau personnage et de son mystérieux pouvoir
bouleverse les esprits du petit groupe. Cette fois ci, Hazel semble
être de taille et, mieux, de leur côté. Enfin presque. Parce que si cet
« évêque » veut sauver les humains, cela induit chez lui une
destruction pure et simple de tous les yokais. Ce qui est légèrement
embêtant quand on connaît la nature intrinsèque de Goku, Hakkai et
Gojyo … D’ailleurs les « ressuscités » d’Hazel ne tardent pas à se
monter violents. On redécouvre donc dans ce tome le plaisir d’une
ébauche d’intrigue parallèle, qui durera très certainement plus qu’un
tome. Après tout, on ne crée pas un personnage puissant et mystérieux
pour s’en débarrasser aussi vite. On sent que Minekura nous replonge
dans l’intérêt de la série, après des débuts laborieux pour les Reload.
Enfin, quelque chose se met à bouger ! La qualité graphique (du moins
l’habitude qu’on en a et, au final, le plaisir que l’on y trouve) étant
constante, il ne manquait plus qu’un coup de pouce au scénario pour
décoller. Prochaine destination : réussite ?