SANDA Vol.4 - Actualité manga

SANDA Vol.4 : Critiques

SANDA

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Septembre 2025

Chronique 3 :


Alors que Sanda est face à une classe d'assassins, Shiori vient à son secours! Mais alors que la jeune fille semble faire preuve de plus de déterminations que jamais, elle ne reconnaît pas l'amie qu'elle recherchait tant auparavant, elle n'accepte son passage à l'age adulte!
De son coté Sanda doit faire face à ses pulsions tout en se posant la question de la morale de ses actes...

Alors que le titre se poursuit, après un premier opus qui m'avait grandement séduit, un deuxième décevant, et un troisième en demi teinte, ni inquiétant, ni rassurant, je en savais pas trop quoi attendre de ce quatrième tome...et à l'arrivée je ne sais pas quoi attendre du cinquième!
Malgré la bonne volonté évidente de Paru Itagaki, il me semble que le constat est assez évident: ce titre ne fonctionne pas sur moi!
Et tout comme j'avais pu le dire dans ma critique du tome précédent, même si j'ai adoré Beastars, il faut aussi accepter l'idée que tout ce que fait l'auteure ne sera pas forcément brillant, il ne faut pas lui attribuer trop vite une immunité artistique!

Le problème ici c'est que j'ai tendance à beaucoup trop me focaliser sur les défauts, et en même temps difficile de faire autrement tant ils me paraissent nous sauter aux yeux.
Il y a bien évidemment le coté graphique! Certes, et je suis le premier à le dire, le dessin ne fait pas tout, mieux vaut une bonne histoire qu'un dessin grandiose : les exemples qui me viennent en tête sont Karakuri Circus (et tous les titres de Fujita) ou encore Kingdom (notamment ses premiers volumes) et à l'inverse on a Bleach!
Cependant, même si le dessin ne fait pas tout ce n'est pas non plus une excuse pour nous proposer quelque chose d'aussi laid! Les personnages sont tout simplement dégueulasses, il n'y a pas d'autre mot! Sans parler des problème de proportions.
Bref, c'est moche, donc il faut se rattraper sur l'histoire et les sous textes! Ben justement cela ne marche pas! Les intrigues sont boiteuses, les réactions des personnages sont le plus souvent aberrantes, mais surtout...qu'est ce que c'est que ce délire malsain qui semble sous entendre toutes les relations du titre? On a des références évidentes à de la pédophilie, des représentations dérangeantes des relations adultes / enfants (c'était traité avec humour dans le tome précédent quand Sanda, version Père Noël débarque totalement nu devant une assemblée d'enfants...qu'est ce qu'on se marre!

Pour ma part je retiens surtout la doyenne qui semble tout droit sorti de Ranma 1/2 tant au niveau du design que dans sa façon d'être...

Il y avait déjà des relations malsaines dans Beastars, mais là clairement je n'adhère pas au délire!
Ce titre me donne surtout le sentiment que Paru Itagaki a (ou avait) bien des choses à régler et devrait surtout aller consulter!
Est ce moi qui passe à coté? Est ce que le titre n'est pas fait pour moi? Ai je besoin d'encore un peu de temps? Peut être aurai je la réponse dans le tome suivant.



Chronique 2 :


A l'heure où il doit essayer de tirer des leçons des paroles de la doyenne pour tâcher de devenir plus fort, plus adulte, plus digne de son rôle de Santa, Sanda croise la route de la 4e 10 dans l'étage inférieur de l'académie, et de Fumi Namatame, la leader de cette classe vraiment pas comme les autres puisque tous ses pensionnaires sont des enfants ayant, pour x raison, tué un adulte. Alors qu'il a le sentiment de se lier d'amitié avec Namatane en tant que Sanda, notre héros doit alors se confronter à tout autre chose quand il la retrouve en tant que Sanda: la jeune fille souhaite effectivement sa mort, or le Père-Noël se doit d'honorer les souhaits des enfants. Et si, dans l'immédiat, notre héros se voit sauvé par l'intervention (formidable) de Fuyumura, rien n'est règle pour autant dans cette situation compliquée, car le directeur a sommé la leader de la 4e 10 de tuer Santa lors de la Cérémonie de la Minorité qui arrivera bientôt...

On le sent bien: Paru Itagaki a posé quelque chose d'ample et de prometteur en cette 4e 10 et sa cheffe Namatame dont la nature de d'enfant tueuse d'adultes est si particulière, et cet enjeu est assurément voué à prendre encore de l'importance au vu des dernières dizaines de pages qui entament en force la fameuse Cérémonie de la Minorité, sorte de festival scolaire sommant les élèves dans leur 15e année de profite à fond de leur statut d'enfant avant d'arriver à leur majorité quelques années plus tard.

Mais si ce simple enjeu suffit déjà à nous maintenir en haleine en vue du prochain volume, c'est une nouvelle fois dans la façon dont l'autrice profite de son histoire pour aborder nombre de sujets avec une richesse folle, quitte pour ça à adopter un côté assez radical, jusqu'au boutiste dans ses développements, et donnant lieu à certaines scènes qui se veulent volontairement dérangeantes... cela non pas par simple volonté de choquer, mais bel et bien pour que l'on ressente au plus près les tiraillements pouvant occuper Santa.

Car dans ce tome, le double statut contradictoire de notre héros est plus que jamais mis à mal, de bien des manières. Ici, les avances de sa fiancée Nico, profondément désireuse de passer une étape avec lui dans un état d'esprit somme toute innocent et enfantin dans le fond (car pour le coup, cette attachante jeune fille a encore tout d'une enfant dans son comportement), ne peuvent que le tirailler entre son statut d'ado commençant sa puberté et celui de Père-Noël adulte n'ayant aucun droit de tomber amoureux d'un enfant. Là, le souhait de Namatame de voir mourir Santa, alors même que ce dernier a pour essence profonde d'exaucer les souhaits des enfants, provoque un profond tiraillement. Et face à tout ça, notre héros ne peut que se demander ce que signifie exactement devenir un homme adulte, et poursuivre ses avancées en puisant dans les leçons de la doyenne jusqu'à donner naissance à une autre Santa, un "Santa noir" lui aussi hautement symbolique dans ce qu'il véhicule.

Enfin, les autres figures importantes du récit ne sont pas oubliées, loin de là, que ce soit Yagiuda dont on découvre mieux le passé, les tourments de l'adolescence et ce qui en est ressortir aujourd'hui dans sa vie adulte, et plus encore Fuyumura qui, me^me si elle a enfin retrouvé sa précieuse amie Ono, est difficilement mise face à ce que cette dernière est devenue suite à sa puberté précoce, ce qui là aussi ne manque pas de questionner sur beaucoup choses liées à cette fameuse puberté qui ne se déroule pas de manière égale pour tout le monde.

Alors certes, il faut accrocher à certains partis-pris de la mangaka qui pourraient décontenancer une partie du lectorat, mais dans le fond, quel tome ! Car c'est bien cette part de radicalité chez Paru Itagaki qui lui permet d'aborder avec impact, en nous remuant volontiers, ses nombreux sujets autour de l'enfance, de la puberté, de l'âge adulte. Il s'agit sûrement là du volume qui gomme les derniers doutes que l'on pouvait encore avoir sur la direction prise par l'autrice... Et le mieux dans tout ça, c'est que tout nous annonce une suite encore plus prenante.



Chronique 1 :


Aux prises avec la 4e 10, et plus précisément avec la dangereuse Namatame, Sanda est sauvé in extremis par Fuyumura. La graine de Père Noël a désormais conscience que l’élève criminelle veut sa peau, mais il ne peut renoncer à sa mission la plus élémentaire : honorer les souhaits des enfants. Et, plus que jamais, il se confronte au paradoxe de sa nature. Bien qu’il soit un adolescent, il ne peut s’attacher sentimentalement à quelqu’un de son page à cause de son corps adulte de Père Noël. Dans ces conditions, sa relation avec Nico prend un tournant particulier, d’autant plus qu’approche la très attendue cérémonie de la minorité…

Avec cette introduction de la dangereuse 4e 10, SANDA prend un tournant toujours plus centré sur le thriller, sans pour autant oublier sa dimension scolaire vouée à passer par un inévitable de la tranche de vie : le festival d’été. Paru Itagaki a justement l’habilité de jouer sur le personnage de Namatame pour préparer un arc aux enjeux appuyés, ce qui permet de croire à un futur segment mémorable.

Plus intelligent encore que ça, la mangaka se sert de son scénario pour développer toujours plus profondément son concept revisité du Père Noël ainsi que la nature contradictoire du personnage de Sanda. Les dilemmes intérieurs du héros jouent sur différents tableaux comme sa montée en puissance digne d’un shônen d’action avec un « Black Santa » à l’allure plus que réussie, ainsi que la dimension intime du récit, presque philosophique, consistant en la double nature de Sanda. Dans la fleur de l’âge, l’adolescent n’a pourtant pas le droit d’aimer, faisant de sa facette de Père Noël une figure de sauveur comme une malédiction. Pas question de promouvoir une quelconque pédophilie ou autres rapports déviants puis l’ambiguïté derrière la vraie nature de Sanda devient un véritable enjeu narratif, poussant à questionner le personnage sur qui il est vraiment, et le lecteur à entreprendre ces mêmes interrogations.

Le fond du récit est bien à l’honneur dans ce quatrième tome et se révèle peut-être plus passionnant encore que les événements en eux-mêmes. Pourtant, avec des personnages attachants tels que Yagiuda ou Nico, le tome ne manque pas de nous régaler de ses interactions entre personnages et par sa dimension scolaire un poil excentrique. Mais Paru Itagaki se sert de ces éléments ordinaires pour traiter son idée d’une jeunesse sacralisée au point de devenir l’objet de nouvelles déviances et de drames insolites. C’est bien cette dimension forte, aux nombreux sens de lecture, qui nous emballe de nouveau et qui prouve toute l’intelligence de la mangaka pour sa série.

SANDA confirme de nouveau toutes ses qualités avec un quatrième tome particulièrement riche par ses thèmes, ses réflexions et ses personnages, plus que par l’action elle-même qui reste très modérée dans cette suite. Si certains instants des débuts pouvaient laisser planer un éventuel mauvais goût sur l’œuvre, on a désormais confirmation que la mangaka sait traiter son univers pour un rendu intelligent, et jamais racoleur.


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Erkael

10 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs