Rules Vol.1 - Actualité manga

Rules Vol.1 : Critiques

Rules

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Août 2012

Encore du Miyamoto Kano en France, c’est décidément une habitude. Pas mauvaise, certes, mais redondante. Cette fois, c’est une petite série qui voit le jour, et qui ne reprend pas les personnages que l’on connait déjà. Autant dire que cela nous change un peu, vu combien tout paraissait lié et un peu répétitif chez l’auteur. On découvre donc Yuki, un lycéen un peu perdu et déstabilisé par sa sexualité. Il est en effet tombé amoureux d’un camarade de classe, snas oser le lui dire de peur de sa réaction de rejet. Atori, puisque c’est ainsi qu’il s’appelle, l’a accepté dans son univers pourtant tellement éloigné, et Yuki ne veut pas risquer de perdre cela, ni même d’affronter ses propres sentiments. Il l’aime, et c’est tout. Mais pour se consoler, et surtout se rassurer sur son orientation sexuelle qui parait toujours floue, le jeune homme se rend un soir dans le quartier gay. Il y rencontre Hikaru, une star du quartier réputé pour être froid, et pas vraiment aimant ni attentionné … Mais un bon coup. Cependant, la fragilité de Yuki, son honnêteté et la pureté de son amour adolescent vont séduire Hikaru, qui se surprend à vouloir le protéger au-delà de leur simple relation d’amants. Quand les sentiments s’en mêlent, tout se complique pour les trois jeunes gens qui ne savent plus bien quoi faire, surtout que Hikaru et Atori veulent tous deux le bonheur d’un Yuki qui ne fait que penser à ses sentiments égoïstes et encore trop compliqués pour lui.

Comme toujours chez les personnages de Miyamoto Kano, le uke est torturé, préoccupé par ses propres problèmes sans réaliser que les autres en ont. Egoïste sans même s’en rendre compte, il attire l’attention et le dévouement de ses proches sans les remercier à la hauteur de leurs efforts. Les autres personnages prennent de l’ampleur au fur et à mesure de la lecture, au début on a une idée bien précise sur ce qu’ils doivent être, mais l’auteur arrive à les rendre tous plus humains, plus fragiles. Néanmoins, le ton est encore mélancolique, toujours sombre et sans trop d’espoir tout le long de la lecture. On aimerait sentir un peu plus de joie, de réalisme sur la vie de tous les jours. Certes les adolescents ont des passages difficiles, mais ils peuvent aussi être heureux, partager de grands moments de joie et de légèreté … Et c’est cela qui manque un peu dans l’œuvre de Miyamoto Kano. Malgré tout, cela reste une bonne lecture, qui nous entraine bien dans un univers particulier, et en plus ce n’est pas la fin de tout avec la fin du tome. Il nous tarde de voir ce que la mangaka va pouvoir faire de ses personnages par la suite, et comment elle va faire évoluer Yuki entre les deux hommes de sa vie.

Au niveau des graphismes, on se retrouve face à un dessin assez original dans le traité, avec beaucoup de traits brouillons qui font un ensemble à la fois soigné et désorganisé. Sous des dehors sages, les scènes érotiques sont plutôt bien représentées. Le reproche principal, c’est le manque de finesse parfois dans certaines situations, mais surtout le masque assez hermétique des protagonistes, qui empêche parfois de faire passer tout ce qu’il survient entre les deux amoureux. Des décors cependant assez conséquents, des personnages bien différenciés … Le tout reste agréable, malgré le petit défaut cité ci-dessus. On retrouve parfaitement la souffrance et la mélancolie constante de tous les personnages de l’auteur, mais c’est peut-être justement cela qui pèse parfois et rend la lecture un peu difficile. La joie se fait rare, les rires encore plus et il manque un peu de gaieté à ce titre, comme aux autres œuvres de l’auteur. Au niveau de l’édition de Taïfu, pas de grandes différences avec l’ordinaire : un travail plus que correct avec des pages suffisamment épaisses. Pour l’instant, une bonne lecture qui méritera d’être un peu plus approfondie par la suite, et qui attend un peu plus de nuances dans les sentiments, parce que Yuki parait encore un peu plat à nos yeux.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs