Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 30 Juin 2025
Alors qu’il vient de devenir champion du Japon, Seikichi abandonne son titre pour viser un objectif plus grand. Ainsi, il planifie son départ aux États-Unis, laissant aussi en suspens toute relation potentielle avec Mafuyu. Tandis que ce choix met Maeda hors de ses gonds, les deux rivaux planifient un ultime duel qui mettra en jeu leurs amours respectifs. Car, en cas de victoire, Maeda devra pleinement assumer sa relation avec Chiaki…
Les relations sentimentales forgent l’essentiel de ce 19e opus de Rokudenashi Blues. On ne cessera de le dire : si le manga phare de Masanori Morita est un pilier du furyo, un manga de baston ultra efficace et une comédie extraordinairement drôle, il est aussi une romance lycéenne qui se montrer tout à fait touchante dès qu’elle aborde solennellement ses diverses relations.
Dans cette optique, la première grande partie de ce volume développe la rivalité presque chevaleresque entre Maeda et Harada, à travers un duel de boxe où se jouent leurs honneurs comme leurs amours. L’idée paraît aujourd’hui un peu datée, voire peut-être un peu kitsch, mais le récit parvient à nous porter par son adrénaline et cette vision romantique sur ce combat symbolique et réussi de bout en bout. L’auteur ne revient sur ce domaine sportif qu’à quelques occasions, mais il le fait particulièrement bien à chaque fois. Au terme de cet arc, on espère que les choses iront un peu plus vite entre le héros et sa promise, car, après tout ce temps, Maeda et Chiaki mériteraient d’exprimer leurs sentiments frontalement et de vive voix.
En parallèle, deux autres pans scénaristiques occupent une belle place de cet opus, à commencer par le trio formé par Hiroto, Ebihara et Hinano. Très tourné vers la comédie et menant constamment le pauvre Hinano de désillusion en désillusion, le groupe semble progresser petit à petit vers quelque chose de plus concret, lui aussi. Les quiproquos présentés paraissent aujourd’hui assez classiques, mais l’énergie du trio s’avère assez réussie, et on ne désespère pas que le « disciple » de Maeda ait aussi droit à ses instants de bonheurs à son tour !
Enfin, la troisième intrigue vient cibler Shimabukuro, personnage présent depuis les débuts, mais, paradoxalement, qui manquait un chouïa en profondeur. Morita se penche davantage sur le redoublant du lycée Yonekura en lui dédiant sa propre histoire avec un personnage féminin. Il n’est pas dit que le tout débouche sur une romance, mais cette trouvaille mène à une nouvelle rivalité et, surtout, à un développement plus intime et émouvant de Shimabukuro. En peu de temps, le personnage gagne une facette plus touchante, ce qui fait de ce passage un autre moment fort du volume.
De bout en bout, ce dix-neuvième volume se montre convaincant, dense et réussi dans tous les registres abordés. Si on aime les successions de chapitres comiques ainsi que les arcs de grandes rivalités entre groupes, les séquences plus intimes sont aussi une marque de fabrique de l’oeuvre. Et quand Masanori Morita les aborde pleinement, toute la richesse de Rokudenashi Blues se fait ressentir. Il ne reste que 6 tomes avant la fin de l’histoire à travers cette édition, et le pincement au cœur se fait déjà ressentir.