Rohan Kishibe Vol.2 - Actualité manga
Rohan Kishibe Vol.2 - Manga

Rohan Kishibe Vol.2 : Critiques

Kishibe Rohan wa Ugokanai

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Mars 2019

Chronique 2
  
Dans la grande saga qu'est Jojo's Bizarre Adventure, le personnage de Rohan Kishibe est un cas tout particulier. D'abord parce qu'il est l'une des figures les plus personnelles pour l'auteur, mais aussi parce que sa situation de mangaka dans la petite ville de Morio, cadre de la 4eme partie du manga qui allie tranche-de-vie au fantastique, permet de narrer des aventures quotidiennes avec pour seule limite l'imagination de l'auteur. Et de l'imagination, Hirohiko Araki en aura toujours. Alors, ponctuellement, il publie différentes histoires courtes autour de Rohan, si bien que le spin-off Rohan Kishibe a pu voir le jour. En réalité, il s'agit de compilations de l'ensemble de ces histoires courtes, en dehors de « Rohan au Louvre » qui est un cas à part. Après un premier volume captivant, un second volet a pu voir le jour, compilant quatre nouveaux récits.

La formule indique donc que Rohan Kishibe est le fier héros de ses propres aventures. Pourtant, à l'instar du tome précédent, il n'est pas omniprésent dans le récit, chose qui pourra dérouter certains lecteurs. Il est au centre de deux des épisodes parmi les quatre présents dans ce tome, et se contente de faire acte de présence dans les deux autres, et ne sert qu'à justifier la présentation du récit au lecteurs. Une démarche qui en dit long sur ces histoires et sur la démarche de l'auteur. Hirohiko Araki ne semble pas tant vouloir faire de Rohan le héros d'un spin-off, mais surtout de développer ses histoires inventives en utilisant un de ses personnages préférés de Jojo comme fil rouge.

Alors, quatre récits sont ici proposés : le premier s'intéresse à la malédiction qui entoure une famille, la seconde à un mystérieux événement frappant les individus scotchés à leurs smartphones, la troisième l'étrange cas d'une fillette née suite à un don de sperme, et la quatrième un challenge sportif entre Rohan et un individu féru de sport, vouant une croyance quasi religieuse à la compétition... Des sujets très variés qui confirment l'idée qu'Araki utilise toute trouvaille et toute situation pour développer des récits fantastiques, et même aborder différentes thématiques. On notera qu'afin de ne pas dépayser les non-initiés à Jojo, le concept de Stand est quasi absent de l'ouvrage. Certes Heaven's Door, pouvoir de Rohan, est très présent, mais les situations fantastiques développées ne résultent jamais de Stand, et sont simplement présentées comme des événements paranormaux ou hors du commun.

Ainsi, chaque récit aborde ses idées, ses personnages et son ambiance. Le grand plaisir de ce second tome, c'est bien de faire face à des situations fantastiques aux issues imprévisibles, qui développent toutes une atmosphère différente. L'épisode centré sur le fléau des smartphones de paie le luxe d'une conclusion presque tragique quand l'histoire autour d'une mère et de sa fille, qui présente un étrange handicap, est davantage présentée avec légèreté, voire avec humour sur certains échanges. Il ne fait nuls doutes que Hirohiko Araki, sur chacun de ces récits, à des choses à dires et des idées à exploiter. Il parle aussi bien de notre addiction aux nouvelles technologies que de notre regard sur la différence. Que ce soit dans le fond sur dans l'esthétique, très marquée par le style actuel de l'auteur, chaque histoire est une mine d'or en termes d'idées. Il ne faut pas s'attendre à ce que l'auteur développe ses intrigues avec des explications précises et un scénario solide, et il convient alors de davantage s'intéresser au fond. Après tout, c'est ce qu'il a fait sur Steel Ball Run, septième partie de Jojo's Bizarre Adventure dont les grands mystères n'intéressaient finalement pas l'auteur, ce qui ne l'empêche pas d'être une des parties de la saga les plus abouties.

Chacun trouvera alors un petit plaisir dans cette nouvelle fournée d'histoires : le style visuel du mangaka qu'on prend toujours plaisir à apprécier pour sa complexité et son originalité, les ambiances apportées, la manière qu'a Hirohiko Araki de créer du surnaturel dans ses intrigues, ou tout simplement retrouver le charismatique Rohan. A noter qu'un autre personnage de la quatrième partie de Jojo s'invite dans le récit, et c'est bien là que l'évolution du trait du mangaka se fait ressentir, tant on peine à reconnaître la concernée au départ. Un second tome riche en idées et immersif par ses intensions narratives, donc. Les assidus à Jojo apprécieront, mais la prouesse de ce spin-off est d'être accessible aux nouveaux venus qui découvrirons un auteur à la démarche artistique sans pareil.
  
  
Chronique 1
  
Nous avions déjà eu le plaisir (le privilège?) de découvrir les premières histoires courtes de Hirohiko Araki mettant en scène le charismatique Rohan Kishibe, personnage secondaire, mais ô combien important de la quatrième saison de Jojo's Bizarre Adventure!
Le maître va donc récidiver avec quatre nouveaux récits, totalement indépendants les uns des autres, et indépendants des précédents, avec Rohan comme seul lien, instaurant un léger fil rouge!
Ces quatre récits viennent donc clore le cycle d'histoires courtes centrée sur Rohan au nombre de neuf au total, et cette fois, si Araki se montre toujours aussi inspiré, les récits se montrent peut être moins pertinents et moins prenants.

Mais avant toute chose, un léger rappel s'impose: derrière ce titre éponyme se cache l'un des personnages les plus incroyables de la saga, un personnage qui bien qu'ayant œuvré avec les héros de la quatrième partie, n'est pas un « gentil » à proprement parlé, il est bien plus complexe que cela ce qui le rend d'autant plus intéressant !
Rohan Kishibe est mangaka, et pour son travail il est amené à voyager à travers le monde pour chercher en permanence de nouvelles inspirations. Il négocie avec son éditeur, reçoit des commandes d'histoires courtes pour des magazines, doit travailler en respectant les délais...Rohan Kishibe est un transfert de Hirohiko Araki !

Rohan Kishibe est donc mangaka, un auteur de génie, rencontrant un grand succès et cherchant à se renouveler en permanence. Il habite dans la tranquille ville de Morio (ville imaginaire), mais la quitte régulièrement pour ses voyages liés à son travail. Mais surtout Rohan possède un pouvoir hors du commun : un Stand ! Une matérialisation de sa force intérieur lui accordant une capacité propre et unique...ainsi Rohan peut lire (au sens propre) chaque individu et ainsi tout apprendre les concernant, mais au-delà de ça, il peut surtout écrire et créer de toutes pièces des paragraphes dans le livre de vie des individus et ainsi altérer leurs comportements, leurs souvenirs ou même leurs intentions, ce qui lui confère un pouvoir de manipulation hors du commun !

Tout comme dans le premier recueil, Rohan n'utilisera au final que très peu son Stand, et d'ailleurs ne sera "confronté" à aucun manieur de Stand, mais juste à des situations étranges et peu, voire pas du tout, explicable!
Cela ira même encore plus loin puisqu'au final dans ce tome Rohan sera plus narrateur qu'acteur, car s'il joue effectivement un rôle important dans le second et le quatrième récit, sa participation n'aura aucune incidence dans le troisième et il sera carrément totalement absent du premier si ce n'est dans l’introduction!
Ainsi plus encore que pour le premier tome, nul besoin donc de connaître le travail de l'auteur pour savourer ses récits (bien qu'on les apprécie davantage lorsque c'est le cas), surtout que Araki explique clairement les pouvoirs de son personnage et n'en abuse pas, même un non initié à la saga pourra comprendre et apprécier ce qu'il lira.

La première histoire est l'une des plus palpitantes, instaurant un véritable suspens durant toute sa durée. Rohan va l'introduire en tant qu'auteur cherchant l'inspiration mais y sera totalement absent! On y découvre une famille tout ce qu'il y a de plus classique, composée du père et de la mère, de leurs deux enfants et de la grand mère! Classique cette famille? Pas tant que ça puisqu'elle semble subir une étrange malédiction: ses membres meurent tous un 15 Août, lors de la pleine lune d'Automne! Pour éviter cela les membres actuelles décident de rester chez eux, de couper tout lien avec l'extérieur ce fameux jour pour se préserver!
Et c'est en voulant se préserver qu'ils semblent se mettre en danger. En préparant un pique nique en sortant trop de choses dans le jardin ils apparaissent comme les artisans de leur propre mort!
Tout au long du récit on suit les événements avec une certaine tension, Araki mettant tout ceci remarquablement en scène, le suspens est total, et tout apparaît menaçant. Araki jouant avec une sorte d'effet papillon aux lourdes conséquences.
Pas d'explication si ce n'est l'apparition d'un étrange personnage (vraiment très réussi) lié au folklore Japonais...et c'est très bien ainsi! Un récit véritablement passionnant!

La seconde histoire implique déjà davantage notre personnage mangaka favori: lors d'un jour de pluie, sur un quai de gare il va subir un enchaînement d’événements étranges et improbables qui va pousser les gens "armés" de leurs téléphones portables à se rentrer dedans jusqu'à tous chuter sur la voie!
Ici le récit a quelque chose à la fois de fascinant et d'inquiétant, mais le déroulement se veut bien plus intéressant que le dénouement !
En effet l'auteur va donner une explication à la frontière entre le fantastique et le crédible justifiant ainsi cette réaction en chaîne improbable. Mais à bien y réfléchir on aurait sans doute préféré qu'il se contente de porter un regard à la fois critique et amusé des "zombies du téléphone" plutôt que de chercher à justifier les événements.

La troisième histoire est sans doute la moins intéressante et la moins "compréhensible": une femme qui a perdu son mari dans un accident a eu une fille plusieurs années après en faisant une démarche auprès d'une banque du sperme...mais il se trouve que l'enfant est vraiment étrange. Elle demande alors l'aide de Rohan en espérant que ses capacités puissent l'aider.
Outre l'originalité du récit et le plaisir de retrouver Yukako, personnage de la quatrième saison de Jojo, je ne parviens pas à trouver l’intérêt de cette histoire! Que l'auteur n'apporte aucune explication passe encore (même si pour le coup, vu l'étrangeté de la chose, même un léger éclaircissement n'aurait pas été du luxe), mais surtout, et c'est le plus étonnant, il semble n'y avoir rien derrière ce récit étrange, juste une histoire étrange racontée comme ça sans autre raison que d'exister... Je n'arrive pas à analyser ce que l'auteur a voulu nous raconter ici, et cela me perturbe!

Enfin la dernière histoire est un peu comme la précédente: étrange mais n'ayant pas le moindre sens! Yoma Hashimoto est un beau jeune homme qui aspire à devenir acteur. Il va alors se forger un corps parfait quitte à ne plus vivre que pour ça! Après de nombreux excès, il va entamer un "duel" du course sur tapis avec Rohan...
Le personnage de Yoma est vraiment intéressant et fascinant, par certains cotés il se rapproche de Kira Yoshikage (celui de la quatrième saison, pas celui ce la huitième)...mais une nouvelle fois ce qui dérange c'est le "Comment? Pourquoi? Dans quel but?"
On pourrait également se poser la question pour les deux premières histoires, mais étrangement je ne m'explique pas cette différence de ressenti...

Quoi qu'il en soit, malgré un aspect assez déstabilisant des deux derniers récits, tous dégagent une ambiance assez unique, presque malaisante et ça personne ne le maîtrise mieux de Araki!

Ce second recueil se veut donc moins prenant que le premier, plus étonnant mais n'en demeure pas moins un objet rare d'une belle qualité qu'on se doit de découvrir!
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs