Rinne Vol.34 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 17 Mars 2022

Critique 2
« Kyokai no Rinne étant avant tout une série sur le quotidien, l’écoulement du cycle des saisons et le plaisir de retrouver les fêtes et petites traditions populaires qui y sont liées, nous pouvons toujours nous réjouir lorsque ce qui est à coup sûr le moment préféré de l’année de Rumiko Takahashi est une grande réussite dans son œuvre, à savoir la fin du printemps et le début de l’été. Après tout c’est coutumièrement durant cette transition de saisons que naissent les espoirs et que culminent les regrets, principal thème de la série Kyokai no Rinne.

Pour l’occasion, et parce que l’œuvre arrive à maturité, l’autrice nous concocte ce qui est sans doute la meilleure histoire de la série en terme d’écriture, celle du « raccourci par la ruelle ». S’y entremêlent harmonieusement le plus anecdotique et l’extrême gravité, gravité qui nécessite l’intervention de la « mère » et la grand-mère de Rinne, qui pourtant se déplace rarement, et dont nous apprécions le savoir-faire impeccable. Sans trop en dire, le fantôme d’une mamie toute douce hante une maison en ruine dont le jardin est un raccourci pour se rendre jusqu’au lycée emprunté par des élèves… Sous son apparente bienveillance se cache t’il un lourd secret ? Ou comment les sentiments humains les plus impulsifs comme la déception et l’agacement peuvent parfois nous plonger dans des situations inextricables aux conséquences disproportionnées. Chanceux sont ceux qui n’en connaissent que la fugacité quand d’autres s’en retrouvent prisonniers.

En amont de ce récit se situe l’hilarant épisode d’une énième fugue de l’enfant gâtée Ageha qui décide cette fois de s’installer chez Rinne, exactement au même moment où ce dernier étant enfin en mesure de s’imaginer pouvoir rembourser Sakura. Convaincue que les sommes promises viendraient d’un loyer payé par la shinigami, Sakura refuse que Rinne lui rembourse quoi que soit. C’est un peu cruel évidemment mais c’est un régal de voir ce dernier englouti sous un quiproquo aussi idiot, bien que ce soit totalement frustrant de les voir à ce point rater ce qui pourrait être un vrai bon moment entre eux deux. Sentiment ambivalent mais néanmoins savoureux.
Les plaies ouvertes au cœur de Rinne tombant en gouttes de sang et roulant sur son visage emportent encore une fois ses plus beaux espoirs, il n’est pas encore temps pour lui de se rapprocher de Sakura. Une autre fois peut-être !

L’ensemble du volume 34 nous promène agréablement de la saison des pluies jusqu’aux premiers feux d’artifices estivaux, la fameuse période des cerisiers, avec une sobriété et une sensibilité qu’il est appréciable de retrouver et qui rappelle le meilleure de la série tant celle-ci avait eu tendance dernièrement à forcer un peu le trait et pas toujours avec goût. »

Critique 1

Le train-train quotidien se poursuit pour Rinne et son entourage... ou presque. Ici, Kuroboshi troisième du nom décide de chercher un remède pour le mal de dos de son papi... à moins que ce soit un test ? Là, un lycéen ne contrôle plus son bras dès qu'il veut prendre des notes pour le club de cuisine. Puis Rinne a droit à une mauvaise surprise en récupérant sa faux après une réparation chez le Mikazuki, un "mot maudit" crée bien des problèmes entre deux adolescents, puis des événements étranges ont lieu à la piscine puis sur un ponton de plage.

Rumiko Takahashi livre encore ici son lot de brefs récits faisant la plupart du temps un seul chapitre, pour un résultat qui ne cherche pas spécialement l'originalité: il est souvent question d'exorciser des esprits humains ou non-humains (par exemple, un objet nourri par les sentiments profonds de son possesseur), les regrets desdits fantômes reposent plus d'une fois sur des petits tourments amoureux, les objets magiques de shinigami sont toujours là vite fait bien fait... mais dans l'ensemble, il y a toujours de quoi se laisser assez facilement séduire à petites doses, car la narration de l'expérimentée mangaka s'écoule toute seule, parce que différents gags font facilement sourire (en particulier les habituelles morts un peu débiles, évoquées avec un humour noir plutôt pince-sans-rire), et car la mangaka s'applique toujours honorablement à exploiter les habituels traits de caractère de certains de ses personnages.

Mais dans ce petit lot de nouveaux brefs récits, deux histoires parviennent à sortir un tout petit peu du lot, et s'étalent chacune sur deux chapitres. Dans l'une, une affaire de "raccourci" sur le chemin de l'école donne lieu à quelques petits rebondissements un peu moins ordinaires, en plus de mettre à l'oeuvre les trois générations de la famille Rokudô. Et dans l'autre, voici que la capricieuse Ageha, ne supportant plus de vivre chez ses parents, décide de faire une fugue ! La voici enfin prête à être indépendante financièrement et à vivre seule... chez Rinne. La façon dont la miss s'incruste chez notre héros avec ses gros sabots a de quoi faire sourire, tout comme les réaction de son entourage, notamment de Rinne et de Sakura en tête. L'idée est assez chouette, si bien qu'on regrette un peu qu'elle ne dure que deux chapitres, car ça aurait pu donner bien plus de situations inédites sur la longueur, et ainsi renouveler un tant soit peu la formule routinière de la série.

Difficile de chroniquer chaque tome de Rinne sans avoir l'impression d'un peu se répéter: une nouvelle fois, ici Rumiko Takahashi, malgré quelques idées sortant brièvement du lot, campe sur ses acquis sans trop se casser la tête, mais l'habituelle clarté de sa narration et ses pointes d'humour ont de quoi rendre l'ensemble sympathique. Les fans seront toujours au rendez-vous avec un certain plaisir, tandis que les autres auront, de toute façon, sûrement lâché l'affaire depuis déjà bien longtemps.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
AristideGaland

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction