Rinne Vol.10 : Critiques

On peut dire ce qu’on veut sur Rinne et la « paresse » de Rumiko Takahashi par rapport à ses histoires qui ressemblent beaucoup à ses précédents succès, il faut avouer que le tout reste sacrément efficace. Un personnage apparaît seulement le temps d’un chapitre ? On s’y attache comme si on l’avait connu depuis les prémisses. Un autre s’annonce récurrent ? On se réjouit déjà de le revoir en action. Les interactions entre les différents membres de la joyeuse bande du titre constitue évidemment le moteur de l’histoire, et on est gâté à ce niveau-là, comme toujours avec la mangaka. Rivalités, jalousies, mesquineries, petites obsessions et perversions, flegme face à toutes situations,... la mangaka excelle dans ce domaine : reprendre tous les petits défauts quotidiens des gens et nous les ressortir dans des situations hilarantes et tellement humaines en même temps. La grande majorité des personnages du titre sont légèrement névrosés, voire cinglés, mais à aucun moment on ne les stigmatise ou on ne les juge. Ils sont comme ils sont, et c’est tout, pour notre plus grand bonheur et ceux de nos zygomatiques.

Difficile de chroniquer une série comme Rinne, qui n’est après tout « que » du gag manga, sans véritable régulation d’une plus haute autorité à l’intérieur du manga, si ce n’est la mangaka seule. Il ne fait pas bon de décrire un gag non plus, car il ne ferait que tomber à plat. Il n’y a pas non plus d’intrigues supérieures, pas d’ennemis à abattre plus tard, et le danger s’évanouit rapidement également. Néanmoins, on prend toujours autant de plaisir à lire la série, parce qu’elle nous permet de nous vider la tête dans le bon sens, de ne pas nous remettre en question mais de changer un peu la façon dont nous voyons le monde, avec plus de bonhomie, de flegme et d’entrain face aux difficultés qui se dressent devant nous dans notre vie de tous les jours. Rinne, c’est une lecture qui nous redonne la pêche, et la force de faire face à notre quotidien parfois terne, en lui redonnant un peu de couleurs. Et on l’en remercie du fond du cœur.