Rien n'est impossible Vol.2 - Actualité manga

Rien n'est impossible Vol.2 : Critiques

Challengers

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Mars 2010

Ce deuxième volume voit apparaître trois nouveaux personnages qui viennent enrichir considérablement la série à leur manière.

La première d'entre eux arrive dans le deuxième chapitre de ce tome, et il s'agit de Reiko, la mère de Kurokawa, dont on avait déjà eu un bref aperçu dans le premier opus. La dame, autoritaire et capricieuse, est temporairement de retour chez elle après avoir laissé son fils en plan et dans les soucis financiers. Et quelle n'est pas sa surprise, en revenant, de découvrir Tomoé en train de dormir dans son lit ! Entre quiproquos et malentendus, Hinako Takanaga exploite parfaitement le caractère si particulier de cette femme pour nous offrir de nouveaux passages humoristiques réussis. Mais surtout, mine de rien, elle aborde ici avec une certaine légèreté un sujet-clé de l'univers homosexuel: l'acceptation de cet état de fait par les parents. D'abord sous le choc, Reiko acceptera finalement plutôt facilement le fait que son fils soit homosexuel. Acceptation assez rapide pour ne pas alourdir le récit qui se veut avant tout amusant. Néanmoins, la mangaka met tout de même en avant ici quelque chose que pas mal de boy's love ont tendance à occulter.

Dans le chapitre suivant, Rick se voit poursuivi jusqu'au Japon par l'un de ses anciens petits amis: artiste dans l'âme, un peu étrange sur les bords, Phil, le nouveau venu, n'a de cesse de courir après celui qu'il aime toujours et n'hésite pas à l'observer en cachette quand l'élu de son coeur organise un faux vrai rendez-vous avec Tomoé pour tenter de l'éloigner de lui. Tout au long de ce chapitre, les lectrices et lecteurs auront le bonheur de découvrir un nouveau personnage aussi amusant que les autres, ayant la fâcheuse tendance à être complètement inexpressif et stoïque en toute circonstance.

Le dernier chapitre de ce volume revient sur Sô-Ichi, et plus précisément sur son assistant dans ses recherches à l'université de Nagoya: Morinaga, jeune homme tout ce qu'il y a de plus normal en apparence, a pourtant le malheur d'être tombé amoureux de son supérieur qui, comme on le sait déjà tous, a une sainte horreur des homosexuels ! Tandis que l'on découvre un nouveau personnage sympathique ayant tendance à partir facilement dans ses rêves secrets de conquête de Sô-Ichi, les lecteurs voient se dévoiler une facette du passé du grand frère de Tomoé qui éclaircit le mystère de son aversion pour les gays. En plus de nuancer un peu plus le personnage de Sô-Ichi, ce flashback a le mérite de nuancer également l'univers des homosexuels, autre point que pas mal de boy's love ont tendance à omettre: de ce côté-là non plus, tout n'est pas tout rose, et il peut y avoir de véritables pourritures. On pourra faire ici la même constatation que pour le passage avec Reiko: Hinako Takanaga aborde un thème profond, mais de manière succincte, son oeuvre se voulant avant tout drôle, mais ce point a tout de même le mérite d'exister.

Le regard de l'autre sur l'homosexualité reste également un point important et est régulièrement évoqué dans l'oeuvre, notamment à la fin du troisième chapitre par l'intermédiaire d'Isogai, notre hétéro perdu au milieu de tous ces homos. Un Isogai qui, plus que jamais, peut faire office de miroir pour les lecteurs.

Ce deuxième volume, en plus de voir apparaître de nouveaux personnages sympathiques et d'aborder un peu quelques sujets graves liés à l'homosexualité tout en restant dans la légèreté, voit également, bien sûr, la relation entre Kurokawa et Tomoé évoluer. Ainsi, peu à peu, Tomoé, troublé, sent ses sentiments évoluer...

Autre petite originalité: le fait que les rôles classiques dans les boy's love de uke et seme soient un peu plus difficiles à déterminer lorsque de nouveaux couples éventuels se présentent. S'il n'y a aucun doute sur le rôle de Tomoé dans tous les cas de figure, on peut se poser des questions sur Rick, qui serait clairement seme s'il était avec le jeune étudiant... Mais rien n'est moins sûr s'il se retrouvait avec Phil ! Et en ce qui concerne le si caractériel et dominateur Sô-Ichi, seme par excellence, les lectrices pourraient bien être surprises par la façon dont il est représenté dans le dernier chapitre.

Au final, ce deuxième volume de Rien n'est impossible est aussi plaisant que le premier. Tout en faisant évoluer lentement son couple vedette, Hinako Takanaga aborde succinctement quelques sujets profonds liés à l'homosexualité et brise quelque peu certains lieux communs des boy's love, le tout toujours avec humour. Gageons que la suite sera tout aussi sympathique.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs