Reverend D Vol.1 - Actualité manga

Reverend D Vol.1 : Critiques

Reverend D

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Octobre 2012

Après la fin de GTO et avant de se lancer dans Shônan 14 Days, Tôru Fujisawa chercha à renouer avec le succès, la plupart du temps sans y parvenir, enchaînant série B sur série B. Reverend D fait partie de cette catégorie de titres peu inspirés, que l'on a bien peur de voir bâclés.

Ainsi, dès le synopsis de l'éditeur, on devine que ce nouveau titre ne volera pas haut, enchaînera les poncifs habituels déjà observés chez l'auteur sur Rose Hip Rose ou Tokkô, pour offrir un nouveau titre d'action formaté mais susceptible de divertir. Le problème, c'est que là où Tokkô accomplissait son objectif et que RHR ne s'en sortait pas trop mal, Reverend D se plante.

Au coeur de Tokyo, d'inexplicables meurtres sont commis, les victimes étant retrouvées à moitié transformées en sable rouge. La population est au courant, mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que d'autres cadavres sont retrouvés désintégrés en sable noir, et que les rares témoins parlent de l'apparition de trois hommes et de deux petits cochons à proximité de ces faits... Quel mystère se cache derrière tout ceci ?
Yui Izumi, une jolie lycéenne blonde à gros seins, possède depuis toute petite un pouvoir qu'elle préfère cacher aux autres : elle voit la mort des gens peu de temps avant le moment fatal. Tentant malgré tout de suivre une vie normale, elle est bientôt accostée par un étrange groupe composé de trois hommes et deux cochons. Ceux-ci ne tardent pas à lui expliquer leur rôle : ils sont des Reverends de classe D, des personnes dotées de pouvoirs, dégommant grâce à leurs serviteurs porcins les démons envoyés par les "Enfants de Salomon", un sombre groupuscule dont l'objectif reste énigmatique...

Voilà pour l'histoire. En somme, c'est sensiblement la même chose que dans Tokkô, à ceci près que les démons sont remplacés par... euh... des démons. Donc en fait, non, ce n'est pas sensiblement la même chose, c'est exactement la même chose que dans Tokkô. Ou que dans nombre de séries B, puisqu'on a là ni plus ni moins qu'une chasse aux démons tout à fait banale, très mal camouflée derrière des histoires de sable et d'enfants de Salomon qui ne servent pour l'instant à rien.

Ce premier volume est donc l'occasion pour Aoi de découvrir peu à peu les étranges individus luttant contre les démons, et de voir quel rôle elle sera amenée à jouer parmi eux. Ainsi fait-elle la connaissance des frères Ryôji et Shiki Kamishiro, de leur supérieur l'inspecteur Gotoda, puis de la pulpeuse Linda, tout ce beau monde étant accompagné de petits cochons ou autres animaux parlants, qui sont en fait des entités démoniaques plus sympa que les autres. Et c'est tout. Ne comptez pas vraiment voir les frères développés un minimum (ah si, vous apprendrez qu'ils aiment bien prendre des poses classes de bad boys), Gotoda mis réellement sur le devant de la scène, où Linda (qui apparaît assez tard) faisant quelque chose d'utile, car Tôru Fujisawa préfère se perdre dans des explications scénaristiques qui tournent en rond, se répètent ou arrivent au compte-goutte, afin de tenter désespérément de camoufler la banalité du scénario. On arrive donc à la fin du volume avec la furieuse impression qu'il ne s'est rien passé. L'auteur prend le temps de poser les bases, diront certains. Le problème, c'est qu'il lui faut la moitié de la série pour poser les bases.

En somme, on s'ennuie face à un récit qui ne décolle jamais et est porté par des personnages inintéressants, l'ensemble étant tout juste sauvé par les notes d'humour et les bonnes bouilles des cochons. Et ne comptez pas vous rabattre sur les scènes d'action : elles sont pauvres, terriblement pauvres, les rares affrontements étant expédiés en une page, tant et si bien qu'on en arrive à se demander comment Fujisawa est parvenu à tenir un tome complet avec tant de... de rien.

Visuellement, hormis ces scènes d'action minimalistes, on note une narration qui se veut assez vivante, bien que plombée par ce fond qui tourne en rond. Du côté du dessin en lui-même, Fujisawa ne sort pas de son registre habituel. Tellement pas que vous aurez déjà vu tous ses personnages dans une autre de ses séries. Gotoda n'est rien d'autre qu'un Onizuka à bouc, les frère Kamishiro et Linda ressemblent énormément à certains personnages de GTO ou de Tokkô... Quant à la blonde Aoi, vous l'aurez déjà vue dans quasiment toutes les séries de l'auteur, de GTO à Rose Hip Rose en passant par Momoider ou Tokkô. Les fans seront en terrain conquis, dirons-nous...

En somme, Reverend D cache bien mal du vu et revu sous une histoire inutilement détournée autour de termes qui, dans le fond, ne servent à rien tant ils sont mal mis en avant ("Enfants de Salomon" ? Sable rouge ? Sable noir ? Reverend D ?). Si, derrière, l'action parvenait à assurer un tant soit peu, comme dans Tokkô ou Rose Hip Rose, pourquoi pas. Mais là, c'est le vide. Même en temps que simple série B, ça ne divertit pas. C'est mou, confus, paresseux, ça tourne en rond, ça ne se renouvelle pas d'un gramme côté dessins, et ça n'a toujours pas décollé à la fin de ce premier et déjà avant-dernier volume...

Côté édition, Fujisawa oblige, Pika nous sert une bonne copie, avec papier de qualité, traduction bien fichue.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs