Restart (Cocomi) Vol.1 - Actualité manga
Restart (Cocomi) Vol.1 - Manga

Restart (Cocomi) Vol.1 : Critiques Reprendre ma vie a tes côtés

Restart wa Tadaima no Ato de / Restart wa Onaka wo Sukasete

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Juin 2021

Le mois de mai a permis à la collection Hana de nous inviter à découvrir une autrice jusque-là inédite en France en la personne de Cocomi, une mangaka active dans le milieu professionnel depuis 2016, à ce jour uniquement dans le domaine du Boy's Love. Restart est une oeuvre qui se compose de deux one-shot, Restart wa Tadaima no Ato de et Restart wa Onaka wo Sukasete, prépubliés au Japon dans le magazine Canna des éditions Printemps Shuppan respectivement en 2017-2018 et en 2020. Ces derniers sont arrivés simultanément dans notre pays, en étant sous-titrés en français "Reprendre ma vie à tes côtés" et "L'appétit vient en aimant".

Ce premier volet du diptyque nous immisce donc auprès de Mitsuomi Kozuka, jeune homme de 25 ans en plein échec. Après dix années où il a tenté sa chance à Tôkyô, il a fini par être viré du travail qu'il avait déniché après ses études, le tout en partie à cause de son sale caractère. le voici donc de retour dans sa campagne natale, au sein de la demeure familiale, pour la première fois depuis dix ans. Autant dire que même s'il est bien accueilli, ses relations ne sont pas tout à fait idéales, en particulier avec son père qui le voit comme un incapable. Mais qui sait, peut-être que cela va commencer à changer avec une rencontre ? Assez vite, Mitsuomi fait la connaissance d'un jeune homme de son âge qui n'était pas encore au village à l'époque où il est parti pour la capitale: Yamato, un garçon sans famille, qui a été adopté par le couple Kumai, un couple de personnes âgées dont la femme est décédée malheureusement peu de temps après son arrivée...

Restart surfe sur le créneau des personnalistes opposées: a priori, rien ne semble devoir rapprocher Mitsuomi et Yamato, tous deux étant très différents dans leur parcours, dans leur caractère, dans leur façon d'être... mais c'est précisément ce qui va peut-être permettre à Mitsuomi de prendre le nouveau départ sous-entendu dans le titre de l'oeuvre. Yamato est effectivement le genre d'homme toujours souriant, toujours gentil, toujours serviable, si bien qu'il est aimé de tous,, alors que cet amour des autres est précisément ce qui semble manquer à Mitsuomi, lui qui se retrouve à moitié conspué par son père en étant vu comme un incapable. La présence de Yamato mais aussi de son père adoptif "Papy Kumai" va alors être un déclencheur pour que Mitsuomi apprenne à repartir de l'avant, à regagner la confiance des siens (d'autant que le fait qu'ils l'accueillent après 10 ans d'absence montre bien qu'ils l'aiment malgré tout), voire à se reconstruire un nouvel avenir, aussi bien professionnel que sentimental.

Mais tandis que l'on suit avec attachement Mitsuomi qui repart sur de bons rails, Cocomi installe le doute autour de Yamato: derrière sa gentillesse et sa bonne humeur permanentes, les indices sont là pour nous faire comprendre qu'il cache au fond de lui des douleurs qu'il garde pour lui, douleurs tournant autour de son statut d'enfant abandonné. Là où Mitsuomi a longtemps grandi dans une famille aimante, Yamato a précisément grandi sans famille avant d'arriver chez les Kumai, et en ne sachant même pas s'il a, ne serait-ce qu'un peu, été désiré... La deuxième partie du volume tâchera de répondre à cela, tout en affirmant la relation de soutien et d'amour qui se noue entre les deux personnages principaux.

L'ouvrage traite alors joliment de ses sujets autour de la reconstruction, du nouveau départ et de la famille. Et l'ensemble est d'autant plus agréable que la narration de Cocomi est toujours claire et, surtout, très douce et légère. Qui plus est, la mangaka dévoile un style visuel très adapté à cette atmosphère plutôt rassérénante. Les décors sont généralement discrets mais suffisants quand il faut souligner le cadre, et l'attention est surtout portée aux personnages et à leurs traits assez légers. Enfin, le choix de trames généralement claires contribue aussi à cette ambiance assez fraîche et positive.

Si bien qu'une fois ce tome refermé, la satisfaction est bien là: Cocomi conte ici une jolie histoire, à la fois un brin fluffy et soignée dans ses développements. Et si ce premier one-shot se suffit tout à fait à lui-même, on reprendra volontiers une dose du quotidien de nos héros avec le deuxième opus.

Côté édition, on a quelque chose de facture satisfaisante. Le papier et l'impression sont d'honnête qualité, la première page en couleurs est appréciable, et la traduction d'Angélique Mariet est claire.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction