Repeat After Me Vol.1 : Critiques

L’auteur de « Yebisu Celebrities » qui parait dans le Be x Boy magazine d’Asuka nous revient avec une nouveauté : un one shot paru chez Taïfu dont la couverture, par son aspect criard, nous fera nous questionner avant de l’acheter. L’histoire est celle de Yunosuke Shiga, un secrétaire dans une entreprise japonaise dont le seul défaut, majeur, est de ne pas maitriser l’anglais. Ce que son supérieur juge avec pertinence impardonnable, tant cette langue universelle est nécessaire au travail d’un secrétaire d’une bonne entreprise qui travaille à l’étranger. Il lui propose donc deux solutions dont l’une d’elles n’est vraiment pas envisageable : démissionner ou maitriser l’anglais en trois mois. Pour n débutant, ce temps parait totalement impensable et pourtant le patron de Yunosuke lui promet la réussite, en l’inscrivant dans une prestigieuse école de langue réputée pour les progrès fulgurants de ses élèves : la Shiratori Language Academy. Il commence alors à suivre un entrainement intensif avec Nigel Rhodes, un américain. Mais la relation qui s’établit entre eux dépasse peu à peu celle de maitre à élève ... d’autant plus que dans cet univers de beaux professeurs à l’apparence parfaite, Yunosuke est un peu sous pression. Surtout avec ses résultats catastrophiques, qui découragent même dans un premier temps son professeur ! Mais le jeune homme va trouver une motivation toute particulière à s’améliorer toujours plus.

Première impression : heureusement que ce n’est qu’un one-shot. En effet, on retrouve l’effet « Yebisu Celebrities » avec tout un harem de beaux jeunes hommes et s’il y avait eu plusieurs tomes, nul doute que tous les couples possibles se seraient formés. Ce qui aurait été ennuyant et redondant. Pourtant, cela n’empêche pas à ce manga d’être un peu décevant. Déjà, le trop plein de personnages secondaires oubliés ne fluidifie pas la lecture, qui se retrouve un peu pesante par ce panel exagéré de figures dans le manga. Ensuite, parce qu’un nombre importants de clichés se balade au fil des pages, comme par exemple le pauvre héros qui tombe malade de surmenage, les répliques cultes dans le genre doucereuses, la difficulté d’avouer ses sentiments, le départ lointain d’un des deux jeunes hommes ... et les retrouvailles. On ne sent aucune réelle passion, aucun frisson à la lecture de ce tome et rapidement on se contente d’essayer de suivre les évènements sans qu’ils nous intéressent vraiment. Le rythme est alors un peu plat, l’évolution entre les deux héros trop longue dans les sous entendus et les amorces, et la profondeur totalement absente. Pas de belle réflexion sur l’amour, sur leurs difficultés, juste des émotions évidentes mises en avant de manière assez maladroite. Notons enfin que la sensualité n’est jamais présente, la faute à l’humour constant que l’auteur tente de mettre en place, et que seule la fin rapproche nos deux héros dans un moment qui n’a rien de passionnant ou de très fort. Bref, d’un bout à l’autre on ne s’ennuie pas vraiment mais on reste imperméable à ce que veux faire passer la mangaka.

Et n’est pas le trait de l’auteur qui va particulièrement redresser le tout, étant donné qu’il est trop droit et direct. Les nuances ne se font pas légions, les personnages et les expressions se ressemblent tous, d’autant plus que chaque personnage est exagérément typé selon son statut dans le couple. Certains auront des yeux perçants en amende, d’autres de grandes boules remplies de larmes et d’étincelles, juste pour le plaisir de la représentation trop évidente de ce qui est déjà pourtant très clair dans le scénario. Des décors vides, des erreurs de proportions et un manque manifeste d’originalité et de style pèsent également sur la lecture, le reste n’étant que très banal. Par contre Taifu nous offre plusieurs pages couleurs dont une qui se déplie, et c’est un travail agréable pour un manga qui malheureusement n’en valait pas la peine. A lire si on a vraiment apprécié Yebisu Celebrities, sinon ce n’est réellement pas indispensable ... loin de là.