Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 08 Avril 2011
Maître mystificateur et cachottier dans l’âme, Ring est bien décidé à garder son rôle de l’inoffensif et sage Shukaïdo tandis qu’il donne de force le rôle de Shion à Haruhiko. Evidemment, le choix de Ring nous parait un peu étrange étant donné que la douceur et la gentillesse d’Haru lui donnent bien du mal à se constituer un masque colérique et impulsif du despote que Shion croyait être. Cependant, dans un autre domaine Ring n’aurait pu mieux trouver puisque le vrai Shukaïdo est empli de remords d’avoir condamné Shion à neuf ans de solitude et de folie, et qu’il irait jusqu’à mentir à tous même Alice pour se racheter et expier sa faute. Cette dernière est d’ailleurs toute excitée à l’idée de rencontrer son idole, qui de son côté va se confier à son ami de toujours en espérant y trouver le soutien qu’il ne reçoit de personne. Bref, le plan de Ring se met peu à peu en place et ce petit démon fait tout pour que personne n’échappe au rôle qui a été prévu à son intention.
Un peu en deçà des précédents volumes, ce tome cinq se disperse un peu et n’arrive pas à rendre réels et pertinents les doutes des anciens habitants lunaires quant à l’identité de Shion, come Alice qui parait ici bien futile et compliquée alors qu’on la pensait plus accessible, plus simple dans ses souhaits et moins guidée par une passion ancestrale qui se réveille en elle sans qu’elle l’accepte. De même, Tamura est un peu mis à l’écart à Kyoto et s’il est présent dans le tome il endosse moins d’importance et a donc moins d’impact, ce qui est dommage pour ce qui est la seule figure adulte primordiale dans ce début de récit. On notera également que la lecture est nettement dérangée par une édition de Tonkam déplorable, où il nous arrive de ne même plus distinguer les traits d’Haruhiko tellement les contrastes sont importants et les zones sombres appuyées.