Reign of the Seven Spellblades Vol.3 : Critiques

La chasse aux kobolds sournoisement préparée par Andrews dans le Colisée est en train de totalement déraper, à la grande surprise de nos héros mais aussi d'Andrews lui-même : non seulement les kobolds s'évadent et deviennent une menace pour le public, mais en plus un garuda, redoutable animal divin aux capacités physiques et magiques hors-normes, est présent alors qu'il ne devrait pas être là. Tout porte donc à croire que quelqu'un se cache derrière tout ça, mais qui ? Avant d'essayer de le découvrir, Oliver, Nanao et les autres vont d'abord devoir éliminer la menace du garuda. mais comment faire face à une créature qui leur est largement supérieure ?

Comme prévu, ce troisième tome démarre donc sur un affrontement d'ampleur pour nos héros, affrontement dont Sakae Esuno s'applique assez bien à faire ressortir la violence et le déséquilibre en n'hésitant pas à faire voler les tripes des élèves, en confirmant par la même occasion que cette école n'épargne pas ses élèves et que le garuda surpasse tout le monde... ou presque, puisque notre chère Nanao est toujours là pour montrer ses incroyables capacité avec son épée, mais aussi parce qu'Oliver tâche toujours de la soutenir, ce qui nous montre encore un peu plus l'entente entre ces deux-là. Retenons aussi, dans ce contexte tendu, la rapide remise en question d'Andrews: saura-t-il se sortir de son comportement sournois pour montrer sa valeur, lui aussi ?

Une fois ce conflit achevé, il convient forcément, pour nos héros, de se questionner sur les différents événements anormaux les ayant touchés depuis leur arrivée à l'école: l'attaque du troll sur Katie, les raisons pour lesquelles cette dernière, en tant que défenseure des humanoïdes, est régulièrement la cible des conservateurs, l'affaire du Colisée... Y a-t-il un lien entre tous ces éléments ? Et si la réponse est oui, qui en est à l'origine ? L'heure est déjà venue pour nos héros de le découvrir, avec à la clé un affrontement supplémentaire alliant Oliver et Nanao contre leur ennemie pour tout bonnement sauver la vie de Katie.

On ne peut pas reprocher à ce tome de faire du surplace: une nouvelle fois, l'intrigue avance pas mal, au point de boucler ici une première grande partie dans l'oeuvre (ce qui correspond à l'épisode 6 de l'anime, pour celles et ceux qui suivraient ce dernier). Mais est-ce suffisant pour vraiment nous entraîner totalement dans le récit ? Eh bien, pas vraiment, la faute à deux choses.

Tout d'abord, l'accumulation de clichés et autres événements très prévisibles dès qu'on est un minimum habitué à ce genre de récit. On a beau avoir des tripes qui volent, ça n'a aucune incidence puisque tout le monde ou presque bénéficie de sorts de soin. A force de trop en faire sur la puissance de Nanao, il n'y a pas le moindre suspense quant à ce qui finit par être révélé sur son arme. Certaines réactions sont un peu illogiques, on s'attend à à peu près tous les revirement de personnages (ceux concernant Andrews et Miligan en tête)... Vraiment, avec un peu d'observation de la part du lectorat, il y a une absence totale de surprises. Et ça ne s'arrange pas quand on ajoute à ça plusieurs petits comportements de personnages très stéréotypés (les bisous des filles à Oliver pour le féliciter, la jalousie bien grosse de Katie), et de nouvelles entrées en scène complètement random de personnages (la cousine d'Oliver qui se pointe le temps de deux pages pour lui faire un câlin tendancieux, ok).

Ensuite, le rendu visuel et narratif de Sakae Esuno: les designs des personnages sont parfois trop inégaux, il y a de quoi être plusieurs fois frustré de voir le mangaka expliquer l'action au lieu de la mettre en scène (ce qui gâche certaines phases de combat, notamment l'affrontement contre l'oeil de serpent dont les possibilités sont largement sous-exploitées), il y a vraiment top de raccourcis narratifs (Oliver qui comprend tout en deux secondes juste après avoir entendu le troll parler...), et les transition sont bien trop expéditifs (en tête, celle lançant les dernières pages du tome sur un nouvel arc).

A l'arrivée, on reste sur une lecture pas mauvaise, mais un peu maladroite et anecdotique. Il y a pourtant pas mal de choses qui nous intriguent dans cet univers, et ça se confirme encore dans via l'affaire de vengeance qui se dessine dans les toutes dernières pages, mais entre les gros clichés, le déroulement pas surprenant, et les difficultés que montre Sakae Esuno pour vraiment porter les choses (le mangaka se serait-il attaqué à une adaptation trop ambitieuse pour lui ?), on reste toujours un peu sur notre faim après trois volume et déjà un premier arc bouclé.