ReLIFE Vol.1 - Actualité manga
ReLIFE Vol.1 - Manga

ReLIFE Vol.1 : Critiques

Relife

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 31 Mai 2016

Critique 1


Arata a 27 et à cet âge, il pouvait s’attendre à être un adulte accompli. Mais il n’en est rien, car en plus d’être célibataire, celui-ci ne survit qu’à l’aide de ses parents et un petit boulot, après avoir démissionné d’un bon poste après seulement trois mois d’embauche. En plus de ça, notre jeune homme est obligé de mentir auprès de ses amis afin de garder la face devant eux. Malgré cette morosité, le quotidien d’Arata semble à peu près stable… jusqu’à ce que sa mère lui annonce qu’elle coupera les vivres à son fils dans de brefs délais !
Ca y est, Arata est au plus bas… jusqu’à ce qu’il rencontre par « hasard » Ryo Yoake, garçon empli de bonne humeur qui prétend travailler pour l’institut ReLIFE, proposant alors une expérience étonnante au héros : en avalant une pilule, celui-ci regagnera le corps de ses 17 ans et devra vivre une vie de lycéen une année durant… laps de temps durant lequel l’institut prendra financièrement en charge les besoins d’Arata et l’appuiera pour un bon travail au terme de cette année. L’expérience est louche… mais tentante ! Un peu par dépit, Arata se prête au jeu, mais il va vite se rendre compte que le retour à la vie de lycéen n’est pas des plus simples…

Ki-oon ose les expériences éditoriales et cette fois-ci, c’est un web-manga qui intéresse l’éditeur qui cherche à proposer avec ReLIFE un certain vent de fraîcheur, tout en sachant que le créneau de publication dans la francophonie n’a rien d’anodin étant donné l’arrivée imminente de l’adaptation animée… Une comédie scolaire originale et entièrement en couleur, voilà qui pourrait permettre à la série de Yayoiso de tirer son épingle du jeu. Et effectivement, c’est un excellent moment de détente et une bouffée d’air frais que nous apporte ce premier opus !

Le genre de la comédie scolaire n’a que rarement quelque chose à démontrer et au jour d’aujourd’hui, c’est surtout le traitement des personnages qui permet à ce type d’œuvre de sortir du lot. Pourtant, ReLIFE propose un concept totalement différent voire aux antipodes de ce qui se fait dans le registre d’une manière générale. En faisant du héros, Arata, un adulte redevenant lycéen, la mangaka avait toute les cartes en mains pour créer un titre original, ce qui est le cas puis d’entrée de jeu, le héros permet un bon nombre de délires rares dans les œuvres de comédie scolaire tant elles osent le point de vue d’adultes et parlera forcément plus à ceux qui ont côtoyé les bureaux plutôt que les lycéens en herbe. Alors, les gags se révèlent particulièrement efficaces dans l’ensemble et on se plaît à suivre les déboires de ce pauvre Arata pour lequel le retour sur les bancs de l’école n’a rien de très simple. L’efficacité vient aussi du dynamisme du découpage de la série qui comprend à lui seul dix-neuf chapitres oscillants entre 8 et 15 pages. Les récits sont courts, mais ainsi prenants, mais ils n’empêchent en rien le développement fluide d’une intrigue sur le plus long terme.

Cette intrigue réside pour le moment sur les interactions entre Arata et ses camarades lycéens, notamment la sérieuse Hishiro dont le rôle n’est développé que plus tardivement dans le volume, bien que d’autres figures soient exposées au cours de la lecture. Là aussi, l’essentiel de ces interactions décortiquent le concept de l’œuvre avec beaucoup de second degré, le tout étant d’opposer les lycéens à l’adulte qu’est le héros. Mais en terme de degré de lecture, ce premier volume va même plus loin en développant un certain cynisme dans l’opposition entre Hashiro et Arata : si cette dernière symbolise la jeunesse formatée du cursus scolaire nippon, l’adulte détache du système qu’est Arata démontre beaucoup plus d’ouverture et de sympathie.
Gageons aussi qu’il est difficile de percevoir de manière tangible un degré sentimental à cette comédie. C’est même une des facettes humoristiques de ReLIFE, difficile pour Arata de s’imaginer vivre une amourette avec une de ses camarades du haut de ses 27 ans. Et pourtant, c’est non sans joie qu’il redécouvre les émois que l’on peut connaître à cet âge.

Il convient aussi de se pencher sur le cas Ryo Yoake, employé de l’institut ReLIFE qui a la tâche d’observer Arata durant son année scolaire. Si le personnage dégage d’abord un certain charme qui le rend amusant et par conséquent efficace au sein de l’intrigue, il est aussi le principal vecteur qui ne cesse de nous renvoyer à la facette plus sérieuse que pourrait développer le récit sur le long terme. Car par les indices qu’il dévoile et ses mimiques, Ryo montre que le projet ReLIFE est des plus mystérieux et que bien des mystères sont à élucider autour de cette aventure…

Si le titre paraît aussi frais, c’est bien grâce au dessin de Yayoise, très fin et standard à première vue, mais dont la colorisation vive donne une très grande vie au récit. Le character-design paraît aussi conventionnel, mais s’adapte parfaitement au ton et au genre de la série, le style est alors bien adapté à l’aspect tranche-de-vie et comédie scolaire.

L’édition de Ki-oon est des plus réussies. La série prend le format seinen standard de l’éditeur, mais la couleur apporte un véritable plus. L’éditeur a fait le parti de l’imprimer sur un papier standard plutôt qu’un couché brillant, le meilleur choix possible pour garder le contact agréable avec l’ouvrage. Bien entendu, une impression entièrement colorisée a un coût et certains pourraient grincer des dents en voyant le tarif de 9,65€. Mais la série, par ses qualités, les vaut aisément sachant que la couleur apporte un plus indéniable.
A ceci s’ajoute l’excellente traduction de Julia Brun, en phase avec l’ambiance légère de la série, sachant fait ressortir le caractère de chaque personnage tout en garantissant le dynamisme du découpage de l’œuvre.

Sorte d’ovni parmi les séries de 2016, ReLIFE se présente déjà comme une comédie lycéenne différente par son point de vue et sachant utiliser habilement ses concepts pour créer des phases humoristiques originales et un degré de lecture plus sérieux tout en gardant sous le coude quelques éléments pour rendre l’intrigue plus sérieuse. Quelques mois avant l’adaptation animée, le manga se présente comme une lecture de qualité, on est même curieux de découvrir la suite de la scolarité du « jeune » Arata !




Critique 2


En ce printemps 2016, Ki-oon nous propose sa nouvelle série de la saison : ReLife. Une série qui était à l’origine adaptée en version numérique jusqu’à se faire connaître dans le monde de l’édition japonaise et aujourd’hui francophone. Les attentes sont dès lors des plus grandes.


Arata Kaizaki est un homme de 27 ans dont la vie a tourné quelque peu au vinaigre. Il rêvait de décrocher rapidement un travail après ses études, de se marier et de fonder par la suite une famille. Aujourd’hui, à 27 ans, il se retrouve sans emploi, sans amis proches, sans petite amie, sans enfants et bientôt sans argent. Sa seule erreur pour en arriver là : avoir quitté son premier boulot après seulement trois mois parce qu’il se refusait de devenir « l’esclave » de son patron. Aujourd’hui, à 27 ans, ses parents annoncent qu’ils ne lui prêteront plus d’argent. Il doit se débrouiller à présent par lui-même. Aujourd’hui, à 27 ans, il est prêt à s’écraser contre le mur. Enfin, il était prêt jusqu’à ce qu’un jeune homme lui fasse une proposition quelque peu étrange, à la limite du louche. Ce dernier lui propose de redevenir lycéen pendant un an dans un projet appelé ReLife. Durant cette année, tous les frais quotidiens d’Arata seront pris en charge par la société qui se cache derrière ce projet loufoque. N’est-ce pas trop beau pour être vrai ?


L’idée même du synopsis n’est pas nouvelle, mais la série puise son originalité par son exploitation réelle et mature du sujet. Il est hors de question de lancer l’histoire sous un angle jeune et simple. Nous avons réellement affaire à la mentalité d’un jeune homme de 27 ans qui se retrouve à redevenir lycéen au milieu de lycéens, au contraire de lui, des plus insouciants dans un projet sérieux et mystérieux dont Arata doit respecter les règles les plus strictes. En ayant conscience d’un tel sérieux, on ne peut que démarrer notre lecture de manière positive et déjà en partie convaincue. On adore s’immiscer dans la tête du héros, de savoir comment un homme âgé de presque trente ans gère ses problèmes quotidiens en étant presqu’en marge de la société. Arata lui-même fait preuve d’un certain cynisme dans le constat de son malheur. Il n’est pas du genre à dramatiser, mais il n’est pas non plus du genre à nier les faits de sa vie. Un trait de caractère qui aura tôt fait de rendre ce personnage des plus attachants. Mais malgré l’humour qui peut se détacher quelque peu de la situation, cela nous démontre bien toute la détresse du personnage principal. En effet, une erreur dans son parcours professionnel lui aura suffi à le faire reléguer en bas de l’échelle sociale dans une société japonaise impitoyable. Une situation navrante que l’on peut hélas constater dans d’autres pays du monde... Surtout lorsqu’on vit encore les conséquences de la crise économique et d’un monde qui ne cesse de changer.


Ainsi, de manière insensée et sans vraiment réfléchir plus que cela, Arata va s’immerger à nouveau dans la vie estudiantine où la jeunesse est encore insouciante et dénuée de soucis majeurs. Mais il se retrouve également dans l’année la plus décisive d’une future carrière professionnelle : la dernière année du lycée, l’année de toutes les orientations. Cependant, encore peu conscient dans le monde qu’il vient de franchir une seconde fois, notre héros arrivera au lycée de façon penaude. Ce décalage amènera à bien des déboires chez notre personnage principal. Des déboires qui nous feront sourire et rire à plus d’une occasion. Pas facile de redevenir un lycéen, surtout lorsque certaines choses vous sont interdites (cigarettes, alcool ...). Néanmoins, Arata s’en sortira grâce à sa communication fluide et honnête avec autrui. Ce sera aussi l’occasion pour lui de rencontrer de nouvelles personnes et d’interagir avec elles.


Dans ce présent volume, ReLife met pour le moment l’accent sur la situation de son protagoniste principal et sur sa sociabilité auprès des personnes qu’il devra fréquenter pendant un an. Un point de vue nécessaire à avoir pour introduire et pour poser les bases de l’œuvre. Cela n’empêchera pas à l’auteur de diluer dans le récit quelques mystères quant au projet ReLife. Qui est réellement le coach qui va superviser Arata ? Y a-t-il d’autres personnes concernées par le projet ReLife ? Le projet est-il dénué de toute zone d’ombre ? Même si cela ne se retrouve pas encore au centre des débats, on commence à entrevoir ces questions.


En ce qui concerne les dessins, Yayoiso présente un trait classique et simple, mais précis et agréable. Le seul reproche que l’on pourrait faire est qu’on a du mal à faire la différence entre l’Arata de 27 ans et celui de l’âge du lycée. Pour ce qui est de l’édition, ReLife dégage une originalité de taille : le manga est en couleur. A notre grande satisfaction, Ki-oon a fait du beau boulot. Tout en nous proposant un manga couleur de qualité et propre, l’éditeur a évité de trop en faire et est resté dans une marge de prix raisonnable. Donc niveau qualité/prix, on est très bien servi.


En somme, ReLife réussit haut la main son introduction et nous prouve d’entrée de jeu toutes ses qualités. Même si peu de choses nous sont révélées quant au projet ReLife, l’œuvre nous conte de manière réaliste et légère les situations auxquelles un homme serait confronté s’il redevenait lycéen de corps auprès d’autres lycéens réellement lycéens. Le développement des personnages et leurs interactions entre eux sont superbement mis en scène. Mais il nous faudra encore attendre un peu avant de savoir ce que vaut véritablement le titre, car celui-ci nous promet davantage, notamment au niveau du sens caché que revêt le projet ReLife.




Critique 3


Entre deux thrillers sanglants, Ki-oon trouve encore le moyen de nous surprendre en nous proposant des titres sortant des sentiers battus et par conséquent très attendus, car novateurs. Après My Hero Academia dans un autre genre le mois dernier, c'est au tour de Relife, une websérie rencontrant un grand succès au Japon de nous arriver, et autant dire que la surprise est grande !

Arata a 27 ans, il est au chômage, célibataire, et survit grâce à l'argent que ses parents, vivants à la campagne, lui envoie.
Arata vient de rater un nouvel entretien d'embauche, sa mère lui annonce qu'elle ne lui enverra plus d'argent et il ment à ses anciens camarades de lycée à qui il fait croire qu'il a un travail…
Arata rentre chez lui, ivre, désabusé, à la limite de la dépression...Arata pense avoir raté sa vie et se demande où est l'erreur et ce qu'il aurait du faire pour remédier à cela…
Arata est abordé par un jeune salary man, Ryo Yoake, qui lui propose de participer à une expérience, le projet « Relife » : il lui suffit de prendre une pilule qui lui redonnera une apparence d'adolescent, auquel cas il suivra une année de lycée avec un poste à la clé, une année entière tous frais payés par la société qui emploie le jeune homme. Seules conditions : ne parler de l'expérience à personne et être suivi par un observateur durant toute l'année…
Arata prend la pilule et retrouve son apparence d'ado de 17 ans tout en conservant ses souvenirs...la rentrée est aujourd'hui, et Arata va devoir sympathiser avec des ados de 10 ans plus jeunes que lui… Une nouvelle vie bien étrange va commencer pour le jeune homme qui ne sait pas trop dans quoi il s'est engagé…

Voilà un scénario qui aurait très bien pu être celui d'un thriller particulièrement malsain, d'autant que bien des éléments pourraient nous ramener à une telle ambiance : le fait que Ryo, l'observateur, suive Arata jusqu'au pas de sa porte, qu'il connaisse tout de sa vie, le fait de prendre une pilule modifiant l'apparence, après avoir signé un contrat avec des clauses très strictes, sous peine d'être sanctionné...cela aurait de quoi faire froid dans le dos...et pourtant Relife est un titre léger, frais et amusant, un titre « feel-good » qui va donner le sourire…

Il faut reconnaître que l'accroche est originale et même plutôt attractive : qui n'a jamais rêvé de pouvoir revenir en arrière afin de réparer les erreurs du passé (comme dans Erased, autre excellent titre de l'éditeur) ou de tout recommencer à zéro tout en conservant ses connaissances afin de ne pas refaire les mêmes erreurs ? Et bien c'est la chance qui est offerte à Arata, mais en restant dans son époque actuelle, sa temporalité… Ainsi il ne replonge pas dans son propre passé, il ne retrouve pas ses anciens camarades, ses amours de l'époque...il se retrouve avec l'apparence d'un jeune homme de 17 dans le corps d'un homme de 27, à côtoyer des ados de 17 ans également… Se pose alors de nombreuses questions sur la différence d'âge concernant les centres d’intérêt, les conversations, ou même concernant l'attirance qu'il pourrait avoir pour une ado de 17 ans...doit il se considérer comme un pervers ou simplement saisir l'opportunité qui lui est offerte ?
Déjà intéressant dès le départ, on devine les enjeux qui pourraient apparaître par la suite : l'expérience ne durant qu'un an, qu'en sera-t-il des personnes avec lesquels il se sera lié, notamment si des sentiments amoureux apparaissent, doit il condamner une jeune fille à la souffrance d'une séparation inéluctable ?
Pour l'heure nous n'en sommes pas encore là, seul le premier jour de la rentrée a eu lieu, et il s'est déjà avéré compliqué. Arata doit réapprendre la vie de lycéen : penser à ses affaires, comme ne pas oublier sa trousse, interdiction de fumer, ne pas parler comme un adulte ayant déjà une expérience de vie, notamment à sa jolie prof qui s'avère plus qu'il ne l'est réellement...bref un réapprentissage complet, mais qui nous promet de grands moments d'amusements.

Pourtant au départ on se pose des questions sur le titre et son univers ; non seulement on ne peut s’empêcher de se dire que cela peut déraper à tout moment et tourner au thriller rapidement, notamment à cause du personnage de Ryo Yoake, l'observateur, celui qui vient proposer à Arata de tenter l'expérience, mais aussi à cause de la radicalité du portrait dressé de Arata… Et là c'est surtout la différence culturelle qui joue : à notre époque il n'est pas rare de rencontrer des célibataires de 27 ans n'ayant pas d'emploi stable, du moins en Occident, mais il semblerait qu'au Japon, cela soit mal perçu...Alors pour peu que le lecteur soit dans une situation similaire, cela ne doit pas être agréable de lire qu'on a soi-disant raté sa vie à 27 ans...il faut reconnaître que cela peut être perçu assez violemment.

Mais une fois ce cap passé, on rentre de plein pied dans l'histoire avec les premières heures de Arata à nouveau dans la peau d'un jeune de 17 ans, et là la question ne se pose plus, le titre est véritablement amusant et léger, et on devine déjà les bons sentiments qui s'en dégageront. Il ne reste plus qu'à souhaiter que cela soit bien dosé et qu'on ne tombe pas l’excès au niveau des bons sentiments justement.

Le trait de l'auteur est fin et soigné, et si bien souvent les arrières plans semblent vides c'est pour mieux s'attarder sur ses personnages qui se montre particulièrement expressifs, il fallait un certain talent pour faire perdre dix ans à ses personnages tout en conservant leurs traits et en insistant sur la différence.
Ki-oon nous offre une fois de plus un remarquable travail sur la série, avec notamment un papier épais de qualité qui outre le fait qu'il soit agréable au toucher, rend les pages plus solides, permettant de mieux supporter la couleur, ces mêmes couleurs qui apportent aussi grandement au titre en jouant sur les nuances.

Nous avons là un excellent premier tome, qui vient faire souffler un vent de fraîcheur sur le lecteur qui sera forcément séduit par l'originalité, mais aussi les perspectives qu'offrent ce titre !


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
titali

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs