Re:Zero - Re:vivre dans un autre monde a partir de zero Vol.1 - Actualité manga
Re:Zero - Re:vivre dans un autre monde a partir de zero Vol.1 - Manga

Re:Zero - Re:vivre dans un autre monde a partir de zero Vol.1 : Critiques

Re:Zero Kara Hajimeru Isekai Seikatsu

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 29 Décembre 2017

Critique 2


Subaru Natsuki, adolescent de 17 ans en classe de terminale, a jusqu'à présent vécu une vie banale et pas très intéressante. Pas très sociable, un peu hikikomori sur les bords, pas spécialement bon en études, il a néanmoins profité de ses années de collège pour pratiquer le kendo, et de son temps passé essentiellement chez lui pour muscler un peu son corps. Mais à part ça, son existence semble plutôt vide... Alors quand, en rentrant de la supérette, il se retrouve soudainement et sans raison apparente transporté dans un autre monde, c'est pour lui le début d'une nouvelle vie ! Le jeune homme ne s'explique pas vraiment comment il a pu se retrouver comme téléporté dans ce monde visiblement typé fantasy, simplement en sortant de la supérette où il avait l'habitude de faire ses courses. Mais à vrai dire, il ne s'en étonne pas longtemps du tout, et est même plutôt excité.  Et à peine arrivé dans ce nouvel univers dont il a tout à découvrir, il se retrouve confronté à trois bandits qui veulent le dépouiller, et il ne doit son salut qu'à l'intervention d'une sublime demi-elfe aux cheveux argentés et de son esprit félin. Pour Subaru, qui en tant qu'amateur d'univers fantasy a un faible pour ce type de demoiselle, c'est le coup de foudre. Et, en prétextant avoir une dette envers elle, il décide de tout faire pour l'aider dans sa quête : retrouver l'insigne qui lui a été volé. Mais la tâche va vite s'annoncer périlleuse, car en tenant une piste les amenant sur les traces d'une jeune voleuse des bas-quartiers de la ville, Subaru et sa nouvelle compagne ne savent pas encore qu'ils vont mourir... Avant que le jeune garçon ne rouvre les yeux, à l'endroit même où il est apparu dans ce monde.


Si vous suivez un peu l'actualité de la pop culture japonaise régulièrement, Re:Zero est un nom qui ne vous a sans doute pas échappé depuis désormais plusieurs mois.


A l'origine, il s'agit d'un light novel écrit par Tappei Nagatsuki et illustré par Shinichirô Ôtsuka, toujours en cours depuis 2012, figurant dans le top 10 des ventes japonaises de la première moitié d'année 2016.


A partir de 2014, cette série de romans en plusieurs arcs se voit adaptée en manga. Dessinée par Daichi Matsuse pour les pages du magazine Comic Alive de Media Factory sous le titre Re:Zero kara Hajimeru Isekai Seikatsu - Daiisshou - Outo no Ichinichi Hen, la première série manga est bouclée en deux tomes et adapte l'arc 1 du light novel. Elle est intégralement disponible en France chez Ototo Manga. L'arc 2 se voit à son tour adapté, toujours en 2014, en un manga fini en 5 tomes, mais cette fois-ci publié chez Square Enix et dessiné par Makoto Fuugetsu. Ce manga est lui aussi disponible en France aux éditions Ototo, chez qui il est en cours de parution. Et depuis 2015, c'est l'arc 3 qui est en cours d'adaptation, et pour l'occasion on retrouve la maison d'édition Media Factory ainsi que le dessinateur Daichi Matsuse. Ce troisième arc devrait lui aussi, fort logiquement, paraître en France après la fin de l'arc 2.


Mais par chez nous et à l'international de façon générale, c'est pendant l'année 2016 que le titre s'est réellement fait connaître, en ayant droit d'avril à septembre 2016 à une adaptation animée qui fut diffusée en France sur Crunchyroll et qui a rencontré un succès retentissant dans de nombreux pays, notamment grâce à son concept et à ses personnages rapidement devenus très populaires.


Après l'anime chez Crunchyroll et les versions manga chez Ototo, la saga Re:Zero est arrivée à partir de juin 2017 en France dans sa version originelle, le light novel, grâce aux éditions Ofelbe.


Re:Zero s'inscrit dans le genre si populaire ces dernières années du isekai, à savoir ces récits qui propulsent leur héros dans un autre univers généralement typé fantasy. Sword Art Online, Log Horizon, Overlord, Re:Monster, Gate, The Rising of the Shield Hero ou encore Musholu Tensei n'en sont que quelques exemples. Ici, le récit imaginé par Tappei Nagatsuki nous invite donc à suivre un jeune garçon qui se retrouve lui aussi plongé dans un autre monde et qui acquiert un étrange pouvoir : la "mort réversible", une capacité qui lui permet de revenir à la vie à chaque fois qu'il meurt afin de changer le cours des choses.


Tout comme c'était déjà le cas dans l'anime et dans le manga, le tout début du récit peut surprendre, dans la mesure où Subaru ne s'étonne pas très longtemps de se retrouver dans un autre monde de fantasy, fait notamment de magie et de créatures issues du bestiaire fantastique (elfes, hommes-lézards, esprits...). On a donc droit à une introduction vraiment très rapide, qui a le mérite de poser très vite non seulement le rythme qui ne souffrira d'aucun temps mort, mais aussi le caractère de Subaru, qui campe un personnage principal loin d'être inintéressant. La raison ? Son caractère, qui se veut très franc, avec ce que ça peut impliquer de mauvais ou de bon. Ainsi, le jeune garçon peut souvent apparaître un peu idiot dans certaines de ses réactions et, surtout, de ses paroles qui peuvent parfois être assez blessantes sans qu'il s'en rende compte tout de suite (il a tendance à parler trop vite...). Mais cette tendance à parler avant de réfléchir (chose pour laquelle il n'est pas le plus doué) amène aussi son lot d'humour bien fichu, car bien souvent il lâche des réparties assez savoureuses dans leur genre. Qui plus est, il a vite conscience qu'il s'est retrouvé dans un monde fantasy avec pas mal de clichés, et observe volontiers les différents stéréotypes qu'il voit avec une certaine malice. Mais au-delà de tout ça, Subaru a surtout pour lui une chose : sa volonté. Dès lors qu'il se prend de passion pour la belle jeune fille aux cheveux argentés et qu'il se met en tête d'obtenir sa confiance, il fera tout pour l'épauler, sans jamais lâcher. Et ce sera la même chose pour certains autres personnages auxquels il s'attachera, on pense à Felt et au Vieux Rom qu'il n'apprécie d'abord pas puis qu'il se met à vouloir aider dès qu'il comprend mieux leur vie et les motivations qui les contraignent à agir comme ils le font. Toute son aide, il l'apportera avec les moyens qu'il peut... c'est à dire pas grand-chose. Car contrairement à de nombreux récits d'invocation dans un autre monde, lui n'a acquis absolument aucun talent. Aucune capacité folle, aucune magie. Son seul pouvoir, c'est celui de ressusciter dès qu'il meurt, en revenant au début de son arrivée dans ce monde. Pour atteindre ses objectifs, il devra mourir, encore et encore, souvent atrocement (l'auteur n'hésite pas à offrir quelques brèves descriptions sanglantes qui laissent bien deviner la douleur du héros quand il se fait tuer), jusqu'à trouver les bonnes pistes/solutions.


Selon les goûts des lecteurs, Subaru, de par son caractère, pourra apparaître autant irritant qu'excellent. Dans tous les cas, il sert très bien le récit auquel il apporte un dynamisme supplémentaire, et ses interrogations permettent d'installer efficacement le concept de son pouvoir qu'il finira par appeler la "Mort Réversible". Un pouvoir qu'il ne comprend pas tout de suite, et dont il prend conscience peu à peu. Après sa première mort, quand la deuxième boucle temporelle démarre, il pense simplement avoir rêvé la première boucle. Et ce n'est qu'au fil des boucles suivantes qu'il est amené à se questionner de plus en plus, à tester pour comprendre (par exemple, en demandant à des personnages qu'il a vus dans les boucles précédentes s'ils l'ont déjà rencontré), ce qui s'avère très immersif.


Par rapport à l'anime ou au manga, le light novel de Re:Zero promet de trouver un intérêt certain dans la mesure où son format entièrement basé sur les textes permet des petits approfondissements un peu plus poussés que dans les autres formats. Ainsi, on assiste un petit peu plus aux pensées du héros, y compris sur sa vie d'avant (celle dans notre monde). De même, on a droit à un contexte présenté un petit peu plus posément, qui permet de mieux assimiler les rares détails que l'on a pour l'instant sur ce monde, le Royaume draconique de Lugnica. Entre autres, Tappei Nagatsuki évoque un tout petit peu plus fortement l'existence d'une dangereuse sorcière de l'envie, la présence tout à l'est de la "grande cataracte" au-delà de laquelle il semble impossible d'aller, ou encore le destin futur de la jeune Felt. Sans oublier l'insigne recherché par la demi-elfe, point dé départ et coeur de l'intrigue sur les volumes à venir.


Sur ce premier volume, l'écriture de l'auteur est on ne peut plus simple : hormis lors des phases de dialogues et celles de pensées (écrites en italique), on a toujours droit à un récit au passé et narré à la troisième personne, d'un point de vue extérieur. Nagatsuki ne se permet aucune petite originalité, comme peut par exemple le faire l'auteur du light novel DanMachi lors de certaines scènes où il raconte les choses à la première personne donc directement du point de vue du personnage (avec des "je", en gros). Néanmoins, son écriture ne lasse à aucun moment, grâce aux nombreuses réparties de Subaru, au rythme soutenu qui se focalise avant tout sur les avancées et l'action... et donc, à la quasi-absence de réelles phases descriptives. Sur ce dernier point, Nagatsuki se contente généralement de décrire les physiques et les tenues des personnages avec beaucoup de réussite, mais laisse plutôt l'univers global (les bâtiments et paysages, par exemple) au bon vouloir de l'imagination du lecteur. Tout au plus évoque-t-il un peu l'artère commerçante de la ville, les ruelles sombres où agissent les bandits, et le quartier pauvre et mal famé où vivent Felt et le Vieux Rom.


Du côté des illustrations, difficile de ne pas succomber au charme des personnages croqués avec finesse et détails par Shinichirô Otsuka, à commencer par la ravissante demi-elfe. On constate que dans chaque cas, l'illustrateur respecte bien les descriptions faites par Nagatsuki pour offrir à chaque personnage un look réussi. On ressent tout de suite la beauté fascinante de la fille aux cheveux argentés, le statut de beauté renversante, mais fatale d'Elsa, le physique aussi menu que vif et agile de Felt, l'élégance du charismatique chevalier Reinhard... Le seul regret dans tout ça, c'est qu'Otsuka se focalise avant tout sur les illustrations de personnages, et n'offre quasiment rien (voir rien du tout) sur le reste. Par exemple, ne comptez pas avoir des illustrations des décors et des scènes d'action.


Sorte d'introduction qui offre une première aventure plus ou moins autoconclusive (la recherche de l'insigne est bouclée, mais il reste bien d'autres choses qui vont se développer), ce premier roman de 280 pages environ pose très bien les bases, le concept, les premiers personnages, le rythme soutenu, et le ton qui doit beaucoup à Subaru. Il s'agit d'une entrée en matière prenante, qui augure du meilleur pour la suite.


Les éditions Ofelbe ont choisi de publier la série dans leur collection LN, où figurent déjà les romans DanMachi et DuRaRaRa!! De ce fait, on trouve une édition très proche de la version japonaise. L'éditeur a bien sûr conservé toutes les illustrations, y compris celles en couleurs du tout début. Le grand format est très plaisant, le papier est bien souple et rend le livre très facile à manipuler, et la traduction de Yoan Giraud (également traducteur de la version manga, pour une cohérence totale) est bien rythmée et efficace, notamment pour respecter le franc-parler de Subaru.


Critique 1


Re:zero est sans conteste l’un des phénomènes de la pop-culture nippone de ces derniers temps. Surfant sur le succès de Sword Art Online et consort, la série, tout droit ancrée dans le genre du isekai (entendez par là l’aventure d’un personnage qui atterrit dans un monde parallèle et souvent ancré dans la fantasy), a été popularisée par son adaptation animée en 2016. Mais à l’origine, Re:zero est une série de light novel écrite par Tappei Nagatsuki et illustrée par Shinichirô Otsuka, comptant actuellement treize tomes au Japon. Tandis qu’Ototo publie les différents arcs du manga, les éditions Ofelbe se sont chargées de proposer en France la version originale du récit.


Subaru Nagatsuki ne s’attendait pas à une telle surprise en rentrant de la supérette. Le voilà qui reprend conscience dans un monde totalement différent du sien, ses emplettes à la main, sans qu’il ne sache ni pourquoi ni comment il a atterri ici. Perdu dans un monde qui s’apparente à la fantasy qu’il a connue dans les mangas et les jeux vidéo, Subaru devient la cible de trois malfrats des rues… avant d’être secouru par une jeune fille aux cheveux argentés. Seulement, elle est à la recherche d’un bien qui lui a été dérobé, et c’est en guise de remerciement que Subaru va l’épauler dans cette quête. Atterrissant dans les quartiers pauvres de la cité, le duo trouve une piste chez un receleur… avant d’être victime d’une sordide barbarie : A peine sur place, Subaru et la jeune fille sont charcutés par un mystérieux assassin. Rendant son dernier souffle, le jeune homme n’en a toutefois pas terminé avec son existence, et reprend conscience à l’endroit même où il a été invoqué, dans ce monde parallèle…


Re:Zero associe donc deux thèmes que les dernières années nous ont déjà proposés : le concept du monde parallèle, et celui de la boucle temporelle consistants à faire revivre au héros une même succession d’événements, avec retour en arrière lors de la mort de celui-ci. On pense forcément à All You Need is Kill, que ce soit sa version romancée, son manga voire son film live américain, mais force est de constater que Tappei Nagatsuki ne fait que reprendre l’idée, sans copier les autres récits, pour l’adapter à son propre univers.


Ce premier tome dépeint alors la première aventure de Subaru dans ce monde de fantasy, et constitue entre autres une histoire complète, le premier arc de l’œuvre, parvenant à introduire efficacement les mécaniques de la saga et une poignée de personnages. Les habitués du genre, très présent dans le light novel et les différentes adaptations animées, ne seront pas forcément surpris par les codes proposés : un héros droit et ordinaire issu de notre montre, une héroïne belle et mystérieuse, sa mascotte qui l’accompagne, ou encore une adolescente à l’apparence très juvénile en guise de voleuse. A première vu, rien de très original, mais c’est précisément ici que la recette de la série parvient à donner une identité à ce premier volume. Ainsi, face à une menace qu’il rencontrera assez rapidement, Subaru va être amené à revivre cette première journée à plusieurs reprises. Et forcément, le récit va présenter plusieurs fois cette même journée, en incluant d’importantes variantes au furet à mesure des choix du héros. On sent alors que l’auteur s’est grandement inspiré de ses expériences en termes de jeu vidéo, notamment des J-RPG qui proposent régulièrement la mécanique des fins alternatives, souvent des mauvaises fins dites « bad end », en opposition à la conclusion classique d’un jeu. Pour Subaru aussi, il est parfois question de jeu, un point de vue assez cynique, mais qui colle de fait à ce monde de fantasy qui n’est pas sans rappeler le RPG traditionnel. La couleur de Re:Zero est donc annoncée, et le titre se dote déjà de sa propre identité, une très bonne chose pour immerger efficacement le lecteur, y compris celui qui trouverait le genre redondant.


Ce premier tome insiste aussi sur ses personnages. Ces derniers ont beau se compter sur les doigts des deux mains, la faculté du récit à proposer une même journée narrée selon des perspectives différentes permet de s’attarder sur ces différentes figures, et à leur donner une couleur sur ce simple premier volume. On pourrait regretter les stéréotypes que certains personnages incarnent, certes, mais le fait que le récit les développe rapidement, grâce à ses procédés narratifs, ne nous donne pas le temps d’associer ces figures aux clichés que l’on connait. Et c’est une très bonne chose puisque, déjà, Re:zero se soustrait aux limites du genre.


On ne pourra pas non plus nier l’univers que l’auteur commence à développer. Si l’enjeu principal réside dans la recherche du médaillon volé à l’étrange jeune fille aux cheveux d’argent, la dernière partie du tome a le temps de planter des clefs scénaristiques plus prometteuses, concernant la jeune fille d’abord, mais aussi la hiérarchie de ce monde, notamment par un twist plutôt surprenant dans l’épilogue de ce premier volet. Il semblerait donc que la saga ne cherche pas à se limiter à un schéma classique de 1 tome = 1 aventure, et ait des choses plus importantes à raconter… et tant mieux !


Côté illustrations, Shinichirô Otsuka nous offre quelques visuels plutôt agréables. On sent clairement que l’artiste aime les demoiselles mignonnes et sexy, aussi il va notamment insister sur l’étrange beauté aux cheveux d’argents, ou sur la mystérieuse et sournoise (et accessoirement femme fatale) Elsa. Ça colle plutôt bien au genre, mais on aurait apprécié, peut-être, une illustration de l’époustouflante scène de bataille, en fin de tome.


Côté édition, aucun souci avec le travail des éditions Ofelbe. Le tome se classe dans la collection LN – Light Nove, à savoir des volumes unitaires à l’image des tomes japonais. On apprécie notamment le papier épais et de qualité, ainsi que plusieurs pages couleurs qui proposent aussi bien des illustrations alléchantes de Shinichirô Otsuka, qu’un sympathique index des personnages qui apparaissent dans ce tome. La traduction de Yoan Giraud est assez intéressante dans ses choix d’adaptation, qui répondent totalement à la volonté de l’auteur sur son œuvre, notamment par le parler de certains personnages et certaines touches d’humour de la part de Subaru.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs