Re:Zero - Chronicles la ballade amoureuse de la lame démoniaque Vol.1 - Actualité manga
Re:Zero - Chronicles la ballade amoureuse de la lame démoniaque Vol.1 - Manga

Re:Zero - Chronicles la ballade amoureuse de la lame démoniaque Vol.1 : Critiques

Kenki Renka: Re:Zero kara Hajimeru Isekai Seikatsu † Shinmeitan

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 29 Avril 2021

Chronique 2 :

Re:Zero est, depuis désormais quelques années, une licence-phare du catalogue des éditions Ototo, qui en ont publié actuellement l'intégralité des adaptations manga des trois premiers arcs, tandis que l'adaptation du 4e arc est en cours au Japon. Ainsi, à l'image d'autres licences phares comme Sword Art Online ou DanMachi, il n'y a rien d'étonnant à voir l'éditeur s'intéresser également aux spin-off de l'oeuvre ! C'est chose faite depuis le début de l'année, Ototo ayant profité de la diffusion de la 2e partie de la saison 2 de l'anime pour lancer nom pas le 4e arc canonique, mais bien un dérivé.

De son nom original Kenki Renka: Re:Zero kara Hajimeru Isekai Seikatsu † Shinmeitan, Re:Zero Chronicles: La ballade amoureuse de la Lame démoniaque tire son origine de Re:Zero EX, une série de romans spin-off de Re:Zero dans laquelle le romancier d'origine Tappei Nagatsuki revient sur les histoires annexes de différents personnages. Tirée du 2e volume de cette série de romans, l'histoire adaptée par ce manga propose d'éclairer le passé de Wilhelm Van Astrea, et plus spécifiquement la rencontre qui a bouleversé sa vie et a fait de lui l'homme qu'il est devenu dans Re:Zero.

Pour cette version manga, on découvre aux dessins Tsubata Nozaki, dont c'est le premier contact avec Re:Zero et dont c'est la première publication française, mais qui est actif au Japon depuis 2013, généralement pour des anthologies ou des adaptations. La série a été lancée en 2018 dans le magazine Comic Alive des éditions Media Factory/Kadokawa (magazine ayant aussi accueilli les mangas des arcs 1 et 3), où elle est toujours en cours à l'heure actuelle.

Quiconque a lu ou vu Re:Zero au moins jusqu'au 3e arc a sans doute été marqué par le personnage de Wilhelm, l'un des personnages masculins les plus charismatique de l'oeuvre, si ce n'est le plus charismatique. Vétéran aux allures de sage et de mentor à l'entraînement pour Subaru tout autant que redoutable bretteur faisant partie des plus fines lames du Royaume de Lugnica, il a surtout marqué et touché pour sa quête vengeresse personnelle, qu'il a pu accomplir après bien des décennies, pour que l'âme de l'amour de sa vie, Theresia Van Astrea, repose enfin en paix. Simplement esquissée dans l'histoire canonique de Re:Zero via quelques petits flashbacks, cette histoire d'amour à l'issue tragique avait largement de quoi mériter de plus amples développements, et c'est donc ce que va nous proposer ce spin-off.

Et pourtant, dans ce tome 1, il n'est pour l'instant pas beaucoup question de Theresia, sa rencontre avec Wilhelm n'intervenant que dans la dernière partie du tome, non sans que la mystérieuse jeune fille ne séduise déjà dans sa façon d'être. Une façon d'être assez douce, contrebalançant largement le jeune Wilhelm que l'on découvre. un Wilhelm bien différent du vieil homme sage que l'on connaît. Car tout au long du tome, on découvre surtout un adolescent certes déjà prodige à l'épée, mais surtout solitaire, assez arrogant voire cassant envers son entourage, ce qui le rendrait presque un brin antipathique. Un procédé qui, forcément, donne d'autant plus envie de voir comment le personnage évoluera, quand bien même son caractère est assez archétypal pour l'instant.

Mais la bonne idée du récit est, sans aucun doute, de ne pas se limiter strictement à Wilhelm: Nagatsuki et donc Nozaki croquent tout autour un contexte propre à ce spin-off, mais se raccrochant à plus d'un égard à la série-mère, jusqu'à éclairer une phase du passé de ce monde, à une époque où Lugnica était en guerre contre les semi-humains, ce conflit étant d'ores et déjà conté avec quelques nuances où aucun des deux camps n'est tout blanc et tout noir. C'est dans le cadre de cette guerre que le jeune Wilhelm Trias intègre l'escouade Zellgef de l'armée de Lugnica, y rencontre des coéquipiers là aussi assez stéréotypés mais assez prometteurs et ayant déjà parfois quelques petites évolutions, et y set également certain visages dont les noms évoquent bien des choses par rapport à certains personnages important du récit canonique...

En somme, les auteurs parviennent à distiller des éléments piquant très facilement la curiosité, au fil d'une entrée en matière très classique dans son déroulement, mais faisant le job, d'autant que l'ensemble est porté par un trait assez dynamique où Nozaki s'applique à bien respecter les designs de l'illustrateur d'origine Shinichirou Otsuka.

L'édition française, elle, est tout à fait satisfaisante: le papier et l'impression sont de bonne qualité, les trois premières pages en couleurs sont appréciables, les polices sont bien choisies... et à la traduction Nicolas Pujol livre un travail fluide et cohérent, quand bien même ce n'était pas lui à la traduction des autres mangas de Re:Zero auparavant.


Chronique 1 :

Des décennies avant l'arrivée de Subaru Natsuki dans cet autre monde, le royaume draconique de Lugnica a connu de fortes perturbations. Depuis des siècles, les semi-humains étaient persécutés, et la fois de trop engendra une véritable guerre civile entre l'armée du royaume et les êtres hybrides. Dans ce contexte, un jeune guerrier humain s'illustre remarquablement : Wilhelm Trias, un adolescent surdoué à l'épée, mais plutôt dépourvu d'empathie. Le champ de bataille et les adversaires vaillants sont ses seules raisons d'être, mais il se pourrait que le conflit change son état d'esprit. En rejoignant l'escouade Zellgef de l'armée de Lugnica, Whilelm scellera son destin.

A l'heure actuelle, Re:Zero fait partie des grosses licences de l'éditeur Ototo. Début 2021 marque une période forte pour la saga, grâce à la diffusion de la deuxième partie de la saison 2 de l'adaptation animée. Aussi, le timing est propice pour lancer des ouvrages annexes, en plus des adaptations mangas des arcs narratifs principaux.
C'est ainsi que le dérivé qu'est Re:Zero Chronicles : La ballade amoureuse de la Lame démoniaque pointe le bout de son nez dans nos librairies. Initialement, cette histoire fut narrée dans le deuxième volume de Re:Zero EX, spin-off du light novel d'origine, toujours écrit par Tappei Nagatsuki. S'appuyant sur l'histoire tragique du charismatique vétéran qu'est Whilelm Van Astrea, le récit a droit à une version manga 2018, dans le Comic Alive de Media Factory. Au dessin du titre, Tsubata Nozaki, un mangaka très actif depuis les années 2010, et qui a notamment participé à quelques anthologies dont une sur Evangelion et une autre sur Kagerô Days. Pour l'heure, trois tomes ont été publiés pour cette adaptation manga, toujours en cours au Japon.

Whilelm est incontestablement l'un des personnages les plus attachants de Re:Zero. Vaillant et sage, son charisme marque le lecteur dès sa première apparition, et le triste passé qu'on lui découvre ne fait que renforcer notre lien avec lui. Lui dédier un spin-off n'est donc pas dénué de sens, tant son histoire d'amour d'autrefois n'était qu'effleuré dans le récit principal, et pouvait tout à fait être creusée.

Chose appréciable, ce premier tome montre que le dérivé ne cherche pas seulement à développer toute ces relation, mais bien à creuser le passé de Whilelm de manière un poil fouillée, en traitant davantage le contexte de l'époque notamment. Outre un jeune épéiste fougueux et pourvu d'un sale caractère, c'est une guerre civile entre l'armée du royaume et les semi-humains qui est dépeinte, soit une bonne idée pour donner plus de couleur à l'univers. A grand renfort de référence à ce que l'on sait de la série, les fameuses sorcières notamment, l'ébauche du spin-off se révèle convaincante. Malheureusement, tout l'aspect politique de l'histoire ne reste qu'effleuré, l'accent étant plutôt mis sur le parcours de guerrier de Whilelm, à travers un premier tome qui s'étale déjà sur plusieurs années.

Il faut donc accepter ce compromis pour entrer pleinement dans ce début de spin-off : L'histoire guerrière de Whilelm est le point central de l'histoire, sa rencontre avec Theresia n'étant même pas à l'ordre des premiers chapitres. La rencontre avec la version jeune du personnage se révèle alors troublante : Le jeune épéiste n'a rien de très noble, il est nerveux, solitaire et totalement dépourvu de bons sentiments. Une tête d'affiche peu appréciable, tout le contraire de celui qu'il deviendra, ce qui laisse donc une marge d'évolution intéressante.
L'autre petite force du tome vient aussi de ses personnages secondaires, parfois inconnus au bataillon et qui vont se révéler plaisants à suivre dans leurs choix et dilemmes (malgré des caractères un peu archétypaux à première vue), et une rencontre toute particulière, qui sera presque de l'ordre de la retrouvaille, viendra surprendre. Et c'est clairement sur ce personnage dont on en attendra le plus, tant il concerne l'une des figures les plus ambiguës et fascinantes de Re:Zero.

Alors, c'est avant tout par ses promesse que ce premier volume de La ballade amoureuse de la Lames démoniaque se révèle intéressant. Plutôt classique dans son déroulé, il soulève quelques jolies idées et tease bon nombre d'éléments et de développements de personnages qui pourraient donner lieu à une suite beaucoup plus hapante. Un beau programme en somme, qui devra se confirmer sur la suite.

Visuellement, Tsubata Nozaki croque particulièrement bien la patte d'origine de Shinichirô Otsuka. Par son propre style, l'affiliation à l'univers Re:Zero se fait très rapidement, notamment quand certains personnages sont destinés à ressembler à ceux que nous connaissons dans l’œuvre principale. Et quand bien même la narration se révèlera très scolaire, certaines planches valent le coup d’œil tant elles mettent bien à contribution le style fin et maitrisé de l'artiste.

Côté édition, Ototo rend une copie digne des autres opus Re:Zero, déjà publié. Le format comme la charte artistique restent les mêmes pour une uniformité agréable, tandis que l'ouvrage s'accompagne de trois pages couleur. La traduction est assurée par Nicolas Pujol qui livre un texte très convaincant dans son énergie.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction