Re:Monster Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Novembre 2016

Depuis qu'il a ressuscité sous les traits d'un gobelin il y a une grosse trentaine de jours, Rô a déjà beaucoup changé, et fait évoluer dans le bon sens son peuple. En effet, son pouvoir d'absorption, qui lui permet d'acquérir les pouvoirs de toutes les créatures qu'il mange, lui ont rapidement conféré de nombreuses capacités qu'il a su mettre à profit pour devenir plus fort, pour devenir le leader naturel de sa tribu, et pour "éduquer" les autres gobelins eux aussi devenus peu à peu plus coriaces. De gobelin, il est devenu hobgobelin, et son évolution n'est sans aucun doute pas terminée, d'autant qu'il fait désormais face à un redoutable adversaire : un imposant ours rouge réputé impossible à terrasser...

Déjà bien entamée dans un premier volume à la forme étonnante et au contenu très plaisant, l'évolution de Rô et de sa tribu se poursuit dans un deuxième tome qui n'a rien à envier à son prédécesseur. La narration, plutôt particulière pour un manga puisqu'elle se fait à la manière d'un journal raconté par le héros dans une forme somme toute très littéraire (sans doute un héritage du light novel d'origine), continue de faire des merveilles d'immersion grâce à un déroulement à la fois assez posé, riche et limpide, pur une expérience de lecture assez différente de bon nombre d'autres mangas. Et alors qu'on aurait pu ressentir une forme de lassitude devant un schéma qui reste assez similaire au premier tome, il n'en est rien, car le récit sait retirer une certaine quintessence de l'univers des RPG.

Cela se ressent évidemment toujours dans la composition d'un bestiaire qui continue de s'enrichir (carbuncle, elfes et dryades sont désormais de la partie) et dans l'évolution du héros et de ses compagnons assez typique d'un jeu de rôle, mais aussi dans l'arrivée plus concrète de certains petits éléments (comme les objets enchantés ancestraux) et, surtout, de quêtes ! Vaincre un animal souverain d'un territoire précis, venir en aide à une carbuncle face à des humains s'apprêtant à piller le tombeau de son maître, aider des elfes là aussi face à une menace humaine... Le principal intérêt de ces quêtes étant de voir la façon dont  l'auteur original Kanekiru et le mangaka Kobayakawa les reprennent à leur sauce en détournant volontiers les habitudes !

Ainsi, on suit avec grand plaisir la quête de la carbuncle, qui inverse malicieusement les rôles : là où dans n'importe quel jeu de rôle on se ferait un plaisir d'aller massacrer les gobelins (et autres créatures) et gardiens de vieux sanctuaires renfermant des trésors afin de faire progresser notre personnage, ici nous voici dans l'autre camp, avec une tout autre vision du pillage, où les humains apparaissent décidément détestables à force de sous-estimer les gobelins... Rô le leur fera bien payer cher !
De même, la quête des elfes a quelque chose d'assez jouissif dans la manière qu'ont les auteurs de rabaisser ces êtres hautains que l'on apprécie pourtant beaucoup dans les RPG, et de leur en mettre plein la face.
Quant à la chasse à l'ours du début, elle fait doucement sourire puisque Rô n'avait même pas totalement conscience de 'importance de l'ennemi qu'il était en train d'affronter...
Il y a ainsi un élément qui transparaît de plus en plus à la lecture : la pincée d'humour un brin parodique en détournant certains clichés des RPG, qui était déjà présente dans le premier tome, mais qui ici est encore plus évidente.

En dehors de ça, le récit parvient également à continuer d'enrichir son univers et ses principes, par exemple en expliquant un peu plus les rangs des objets, les protections divines, les paramètres (par exemple, équilibrés pour Ro, ou canalisés sur la puissance physique pour Kichi), et certains rôles/métiers (clerc, évolutions liées à la magie...). Et les auteurs savent assez bien tirer parti de l'accumulation d'aptitudes chez Rô, celui-ci découvrant notamment certaines nouvelles façons d'utiliser ses capacités en les couplant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction