Rain Man Vol.3 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 12 Avril 2021

Au gré des recherches devant l'aider à comprendre ce qu'il est et pourquoi il n'a pas de cerveau, Taki Amamiya a déjà cerné certaines choses folles, en tête desquelles le fait qu'il est connecté à une infinité d'alter ego issus d'univers parallèles, et que la somme de tous ces alter ego s'incarne en l'énigmatique entité Rain. Hélas, c'est précisément cette dernière qui, lors de l'expérience au laboratoire du professeur Moai, crée un brèche inter-dimensionnelle permettant au robot B-Rain de s'interconnecter à ses alter ego des autres univers, permettant alors à ce dernier d'accéder à une phase supérieur: B-Rain est désormais un ordinateur quantique, doté d'une conscience, et se posant une simple question: le monde, est-ce la conscience ? A partir de là, la curiosité insatiable du robot, toujours plus grande, provoque en lui une folie qui risque de mener le monde à sa perte.... Y a-t-il encore un moyen d'éviter le pire ?

Réponse dans un début de 3e tome assez fou dans son genre, autant pour les visuels où Yukinobu Hoshino se fait plaisir en évoquant bien souvent Katsuhiro Otomo, que pour le fond où le mangaka va décidément au bout de ses développements... Et tout ceci n'est qu'un début ! Car une fois cette affaire achevée, Hoshino ouvre en quelque sorte une deuxième grande partie dans son oeuvre, partie où il est plutôt question des esprits, des fantômes, et qui passe par deux nouvelles affaires assez pointues dans leurs développements.

Dans l'une, les personnages vont jusqu'à un village qui fut marqué il y a plusieurs années par un double drame (une tempête ayant tué les habitants, et la mort soudaine de la fille du professeur Saiki), pour assister à une séance de spiritisme de madame Mimori, avec en toile de fond une interrogation: savoir si la conscience persiste après la mort.
Dans l'autre, nos héros se rendent dans un manoir abandonné depuis plusieurs années en voulant lever le voile sur ses sombres mystères: on dit effectivement que des esprits hantent les lieux, depuis que son propriétaire, un chercheur aujourd'hui décédé dans d'étranges circonstances, y aurait effectué des expériences particulièrement malsaines et extrêmes... Le but des investigations dans ce manoir maudit: déterminer si les fantômes existent, et, si oui, s'ils exercent une quelconque influence sur le monde des vivants.

Développant donc plus spécifiquement la question des esprits et fantômes, ces deux récits forment ne suite logique, tout en proposant leur lot de rebondissements tantôt inquiétant tantôt bien plus graves et dramatiques, en particulière dans l'histoire du manoir qui est vraiment sombre dans ce qu'elle implique, certains personnages risquant même de succomber... Mais, très loin de se contenter d'un abord simple et habituel du sujet des esprits/fantômes, Hoshino le développe d'une façon bien à lui et jusqu'au boutiste, en connectant tout ça aux sujets déjà vus auparavant dans sa série, plus particulièrement la question des univers parallèles. Et si l'on ajoute à ça des interprétations d'autres éléments plus ancrés (tout est relatif) dans notre réalité (les facultés de l'hémisphère droit du cerveau, la théorie de Sheldrake...), on obtient un récit toujours aussi pointu, où il faut parfois s'accrocher pour tout suivre, mais qui pique à vif la curiosité.

Et en filigranes de tous ces événements, Taki, bien sûr, a l'occasion de se rapprocher un petit peu plus de son but, à savoir comprendre ce qu'il est exactement. Le champ des possibles permis par les mondes parallèles auxquels il est connecté, ce qu'il pourrait bien y avoir à la place de son cerveau, le rôle de l'eau dans tout ça, ce que serait le "rain man"... sont autant de choses que le jeune homme entrevoit. Tout en sachant qu'il n'est pas au bout de ses surprises ! Car dans la fin du tome, dès lors qu'il obtient des pistes pour remonter dans le passé des Amamiya, il risque bien de tomber sur des vérités toujours plus folles, surtout quand il comprend qu'il est loin d'être le premier "rain man". Dans le dernier chapitre du volume, Hoshino régale alors dans sa manière de remonter jusqu'à l'époque Sengoku, pour y réinterpréter, dans le cadre de son récit, un personnage historique bien connu.

On a alors un manga qui continue de monter en puissance, tant Yukinobu Hoshino veut aller au bout de ses sujets. Rain Man est une série certes très exigeante, mais également de plus en plus captivante.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction