Radiant Vol.1 : Critiques

Depuis ces dernières années, vous n'aurez remarqué sans aucun mal l'essor du manga français en France. Renommé "franga", "manfra" ou tout simplement manga sans distinction, celui se développe petit à petit dans notre pays nous gratifiant même de petites perles. Ankama, éditeur français, a d'ailleurs produit plusieurs de ces mangas, comme par exemple City Hall dont nous gardons un très bon souvenir. Et bien cette fois-ci nous allons nous intéresser à Radiant, une oeuvre signée Tony Valente, auteur à qui l'on doit Hana Attori entre autres. Si vous avez participé à la Japan Expo, vous aurez certainement remarqué les nombreux étalages du manga ainsi qu'une salle ressemblant grandement à la maison du héros. Que vaut donc le dernier bébé made in France d'Ankama ? La réponse tout de suite !

Radiant nous emmène dans un univers au delà des nuages, où le monde vit sur des petits îlots flottants sur une mer de nuages... Qu'y a-t-il en-dessous ? Pour l'instant cela reste un mystère. Mais ce qui caractérise particulièrement cet univers, c'est le fait que ce monde est peuplé de sorciers ! Ceux-ci sont là pour de multiples tâches, dont la principale reste à défendre le peuple des Némésis, des espèces de monstres à l'allure étrange qui tombent du ciel à cause du Radiant, un genre de vortex qui les produirait.
Et c'est dans ce monde que nous suivons Seth, jeune homme cornu qui vit avec Alma, une sorcière plutôt rejetée par le reste de la population. Ce garçon intrépide est en manque d'action et rêve seulement d'affronter les Némésis, chose que lui interdit Alma à cause de son caractère bourrin. Alors qu'un jour un oeuf de Némésis va tomber en plein milieu de la ville et qu'Alma ne sera pas là, il sera enfin l'occasion pour Seth de montrer son courage et sa détermination, lui qui tient tant que ça à protéger sa ville ! C'est alors que tout va déraper, entre un malentendu avec d'autres personnages, un Némésis acharné et surtout un Seth encore trop faible pour se prétendre protecteur de la ville...

Si le pitch d'entrée suit un peu une démarche assez classique dans le manga (le héros rejeté qui veut prouver à tout le monde son potentiel) et ressemble d'ailleurs un petit peu à Naruto, il faut avouer qu'après seulement quelques pages Tony Valente nous montre clairement que son univers est unique et fourmille d'idées intéressantes ! Rapidement l'histoire prend sa propre identité et Radiant obtient très vite son charme propre.
La première chose que l'on remarque à la lecture de Radiant est sans aucun doute le style graphique de l'oeuvre : il est intéressant de voir à quel point l'auteur maîtrise son trait à la perfection, nous offrant des planches vraiment riches en détails (rares sont les cases blanches) ! Les dessins sont donc très travaillés avec des décors vraiment somptueux, nous faisant voyager dans un univers avec son petit lot de charme, rendant donc la lecture vraiment immersive et plaisante dès le début.
Le découpage se veut même très fluide, les scènes d'action se lisent facilement et jamais le lecteur se retrouve perdu dans les dessins, un bon point donc. Notons que même tout ce qui est encrage, tramage ou autres effets de styles sont parfaitement bien gérés, chapeau bas à l'auteur sur ce coup là !

Radiant nous propose déjà un petit nombre de personnages qu'il est intéressant de suivre, ceux-ci ayant une personnalité réellement propre (on n'a pas vraiment de copier/coller avec un personnage d'un autre manga) et chacun possède aussi son lot de surprises, en premier lieu le héros dont une organisation secrète s'intéresse à lui pour son "potentiel à craindre" et dont l'humour vous fera bien rire à plusieurs reprises, Mélie qui elle aussi tient un rôle des plus comiques avec sa double personnalité sans parler des membres du Bravery Quartet, joyeux lurons qui jouent sur les mots et qui se révèlent être des personnages au caractère des plus intéressant. Le dessin de l'auteur excelle aussi dans ce domaine, les expressions des personnages sont très bien retranscrites et le chara-design s'avère plutôt bon même s'il s'apparente tout de même pas mal à un jeune public (le pansement qui fait stylé, les chaussures à moitié ouvertes, la double ceinture, etc...) mais après tout il n'y a pas de mal puisqu'on est dans un shonen !

L'univers de Radiant se veut petit à petit de plus intéressant : en effet, le manga ne se contente pas d'un duel sorcier/Némésis bateau avec des pouvoirs genre le feu ou le vent, les sorciers se voient classés en plusieurs catégories justifiant leurs actes et pour utiliser leur magie, la Fantasia, ils se doivent d'utiliser des objets eux-mêmes magiques, tels des gants ou bien encore des armes enchantées. Là où le tout devient intéressant c'est du fait que le héros contrôle ses sorts sans aucun objet : pourquoi, comment ? Voici donc une des intrigues principales du récit...
Notons également les infections qui touchent les gens, petit détail qui fera rire par les idées délirantes de l'auteur.

Au final, Radiant se veut donc une oeuvre intrigante. Si au premier abord on pourrait avoir l'impression d'avoir une énième histoire prévisible à souhait et sans aucun charisme, on sent très vite après quelques pages que l'auteur cherche à se démarquer en nous proposant en premier lieu un univers qui s'annonce riche avec plein de petites subtilités intéressantes, tout cela orchestré par un dessin vraiment remarquable, prouvant que les français aussi peuvent faire de très beaux mangas. Un des gros points forts de Radiant est sans conteste son humour avec ses personnages hauts en couleur qui vous feront rire à de nombreuses reprises !
S'il manque tout de même encore un peu d'originalité pour en faire une oeuvre vraiment unique en son genre, Radiant ne trouvera cependant aucun mal à satisfaire de jeunes lecteurs ou des plus âgés pas trop exigeants. En attendant, on ne peut que soutenir Tony Valente pour son énorme implication dans son récit, surtout que si le succès est au rendez-vous nous aurons droit à une série plus longue que les trois tomes prévus, une chose que l'on souhaite de tout coeur !

Concernant l'édition, Ankama a également fait du bon boulot et nous offre un livre de qualité. Notons également que le manga se lit dans le sens japonais, un détail qui plait souvent aux gens réticents face aux mangas français.