Qui suis-je pour t’aimer ? Vol.1 - Actualité manga
Qui suis-je pour t’aimer ? Vol.1 - Manga

Qui suis-je pour t’aimer ? Vol.1 : Critiques

Ochite Oborete

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 03 Octobre 2023

Après 10th - À couper le souffle, les éditions Kana restent fidèles à la mangaka Yûko Inari, et nous proposent sa dernière série en date. "Qui suis-je pour t'aimer ?", ou "Ochite Oborete" en japonais, est une série qui a été publiée entre 2021 et l'année dernière dans son pays d'origine, dans la revue Dessert de la maison Kôdansha, pour un total de 3 volumes. Un récit très particulier puisqu'il devait être un manga à suspense, et non un drame romantique. L'autrice a ainsi réadapté son idée de base pour le calibrer à la cible shôjo, et en faire le résultat qui se tient sous nos yeux.

Car "Qui suis-je pour t'aimer ?" conserve un certain mystère dans son histoire, celle de la jeune Honatsu Tenma. Lycéenne, cette dernière a perdu la mémoire suite à un accident, et cherche à se créer de nouveaux souvenirs aux côtés d'Akine et Tôma, ses amis d'enfance. Concernant ce dernier, Honatsu ne saurait dire si elle éprouve de la simple amitié, ou bien de l'amour, son amnésie l'empêchant de comprendre totalement ses sentiments. Lorsque Shun, nouvel élève, arrive sans sa classe, la demoiselle est troublée. Ce dernier est mystérieux, peu bavard, et semble volontairement mettre une distance entre eux...

Derrière ses airs de tranche de vie sentimentale lycéenne, "Qui suis-je pour t'aimer" emprunte bien la voie du récit doté d'un certain mystère. Le cadre romantique très convenu vient justement nous tromper, voire nous aiguiller vers la mauvaise route. Jouant au trompe-l'œil, ce premier volume présente ainsi certaines nuances et beaucoup de sensibilité derrière la simple comédie amoureuse.

Il faut dire que les codes sont là pour laisser entendre une romance classique, via un triangle qui se forme autour de Honatsu, héroïne amnésique, son ami d'enfance Tôma, et le taciturne Shun. Le cadre est évident, voire surfait, mais ce que Yûko Inari développe autour a de quoi nous attendrir, mais aussi piquer notre curiosité. Car autour de l'héroïne, qui se questionne sur la définition de l'amour en tant que jeune femme qui a tout oublié de ses 11 premières années, c'est aussi un mystère concernant Shun qui se met en place. Rien de bien nouveau sous le soleil néanmoins, tant on s'attend déjà à ce qui nous sera révélé à son sujet. Mais cela n'empêche pas à l'atmosphère du récit de nous envouter, un mécanisme narratif qui fonctionne à la fois grâce à l'affect qu'on éprouve très rapidement pour Yûko, et pour le trait fin, maîtrisé et expressif de son autrice.

Il ne faut donc pas sous-estimer ce premier volet à sa situation de base, qui tend énormément vers le shôjo de romance adolescente particulièrement classique. Ce cadre est sans doute là pour adapter l'histoire à la revue de prépublication, mais le fond se révèle suffisamment intéressant pour qu'on s'y penche, d'autant plus que Yûko Inari sait gratter des ambiances happantes, et donner l'envie de voir l'évolution du trio. Aussi, nous ne sommes pas à l'abri de quelques révélations surprenantes, puisqu'il reste encore deux volumes pour développer cette intrigante histoire.

Concernant l'édition, Kana livre une copie conforme à ses habitudes, avec un format souple, un papier sans transparence, et une impression qui se tient. Signée Misato Raillard, la traduction honore les belles atmosphères du récit, tandis que Cynthia Thiéry et le studio Mameshiba assurent un travail graphique solide.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs