Puella Magi Madoka Magica (Doki Doki) Vol.1 - Actualité manga
Puella Magi Madoka Magica (Doki Doki) Vol.1 - Manga

Puella Magi Madoka Magica (Doki Doki) Vol.1 : Critiques

Mahô Shôjo Madoka Magica

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Mai 2012

Alors que la magical girl n'est pas forcément un genre très répandu dans les parutions manga françaises (en attendant le retour de Sailor Moon chez Pika), les éditions Doki Doki prennent le pari de nous offrir un titre de ce genre, et pas n'importe lequel : Puella Magi Madoka Magica, adaptation en manga de la série animée éponyme, qui a créé un véritable buzz en 2011 de par son concept plus ou moins novateur et son parti pris esthétique. La série a donné naissance à énormément de produits dérivés, dont ce manga, premier du dessinateur Hanokage, qui déclare suivre de près l'anime.

PMMM, c'est l'histoire de Madoka, collégienne comme les autres, vivant dans une famille chaleureuse et aimante, et suivant sa scolarité auprès de son amie d'enfance Sayaka Miki. Mais sa vie ne tarde pas à basculer, lorsqu'elle rencontre une étrange boule de poils, Kyubey, qui, en échange d'un voeu, souhaite faire d'elle une Puella Magi, jeune fille aux pouvoirs magiques chargée de veiller sur son prochain.

Ainsi se présente la série, qui, à première vue, ne semble pas sortir des sentiers battus, puisque l'on y retrouve les clichés propre au genre : jeunes héroïnes mignonnes, rencontre avec une boule de poils bizarre devenant une sorte de mascotte de la série, costumes mignons, missions visant à faire le bien... Mais si la série est estampillée seinen, ce n'est pas pour rien, et ce premier tome, derrière sa couverture mignonne et colorée, nous le fera comprendre rapidement, lorsque débarqueront d'autres Puella Magi, puis les premiers ennemis, et les premiers drames.

En effet, avant que le moindre pacte avec Kyubey soit conclu, l'oeuvre prend le temps de laisser s'interroger Madoka et Sayaka, dont les apparentes motivations se font rapidement différentes : là où Madoka pourrait conclure un pacte dans le seul but de pouvoir faire le bien et de se sentir utile, la motivation de Sayaka, son voeu, s'avère tout aussi empli de bonté, mais teinté d'une plus forte dose dramatique.
A côté de cela, c'est l'arrivée de deux autres Puella Magi qui laissent deviner un contenu plus mâture que la moyenne des magical girls : entre la charmante Mami Tomoe et l'élégante et énigmatique Homura Akemi, on devine rapidement une certaine concurrence, une rivalité. Toutes les Puella Magi, si elles cherchent à faire le bien, n'ont pas la même notion de l'altruisme. Et c'est cette même Homura qui amène les premières questions réellement intrigantes, dans la façon qu'elle a de déconseiller à Madoka d'accepter le pacte de Kyubey si elle souhaite ne pas perdre tout ce qu'elle a de plus cher, famille autant qu'amies.
Le ton est donc donné, petit à petit, et se voit rapidement confirmé, après seulement une centaine de pages, par l'intermédiaire d'un premier véritable drame, brutal et imperceptible, qui ne manque pas de créer plus que jamais le doute chez nos héroïnes.

Celles et ceux qui ne connaissent pas la série animée découvriront donc ici une oeuvre un peu originale, qui dépasse les clichés du genre où elle aurait pu être enfermée pour proposer un contenu plus sombre qu'il n'y paraît. Pourtant, il n'est pas sûr à 100% d'accrocher, la faute à plusieurs points.
Trois petits volumes (très petits, même, puisque ce premier tome atteint tout juste les 140 pages), cela paraît assez court pour adapter une série animée de 12 épisodes, et de ce fait, tout va vite, très vite, trop vite, de la présentation de Madoka jusqu'au premier drame, en passant par la découverte des motivations de Sayaka. Grosso modo, le schéma choisi pour cette adaptation est d'un chapitre pour un épisode de l'anime, ce qui ne laisse guère de place à un approfondissement détaillé des thèmes. Les choses se contentent alors d'aller à l'essentiel, sans être déplaisantes, mais sans être pleinement immersives, d'autant que l'on ressent bien quelques coupures par rapport à l'anime.
De par ce rythme, c'est également l'impact de certains événements qui se voit rabaissé. On pense évidemment au drame déjà évoqué précédemment, qui est certes brutal, mais finalement assez vite expédié, sans que l'on n'ait le temps de s'en émouvoir réellement.
Ce manque d'émotion est sans doute également dû à l'aspect visuel de l'oeuvre, beaucoup moins abouti que celui de la série animée. Tandis que ceux qui ne connaissent pas l'anime découvriront un trait classique mais sympathique, les autres risquent d'être déçus par un design beaucoup plus simple, moins arrondi, moins mignon en ce qui concerne les héroïnes, alors que c'est le contraire pour Kyubey, étonnamment très expressif et doté de bouilles adorables là où il est totalement monolithique dans l'anime. Un point qui a pour effet de le rendre moins inquiétant que dans l'anime, même s'il reste bel et bien le personnage le plus intrigant, tant on devine qu'il cache bien des choses aux jeunes filles qu'il tente d'enrôler.
Enfin, le point qui risque de décevoir le plus de monde concerne la mise en scène, pas spécialement inspirée. Si les décors, banals même lorsque nos héroïnes sont dans l'autre monde, ne possèdent pas l'esthétisme de l'anime, on reste avant tout déçu par les courtes scènes d'action, assez confuses, y compris lors du drame.

Au final, voici un premier volume difficile à évaluer. De par les originalités d'un récit plus sombre et mâture que dans beaucoup de séries de magical girls, le potentiel est assurément là et a de quoi satisfaire beaucoup de lecteurs, même si tout n'est pas toujours bien exploité, la faute à un dessin et à une mise en scène manquant d'impact, et à la sensation que tout va un peu trop vite. Les fans purs et durs de la série animée, quant à eux, risquent d'être en partie déçus, où d'être intrigués par cette adaptation en manga fidèle à l'anime mais apportant toutefois quelques petites différences.

L'édition de Doki Doki est, comme toujours, d'excellente facture : bonne qualité d'impression, bonne traduction, première page en couleur... On ne notera qu'une seule petite coquille réellement flagrante, à la première page du dernier chapitre, où Madoka est nommée Madoki. Rien de grave, en somme.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs