Psycho Bank Vol.1 : Critiques

Psycho Bank

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Avril 2019

Naoki Serizawa est un auteur assez apprécié en France, et dont la particularité chez nous est d'avoir été publié par bon nombre d'éditeurs différents dont Akata, Kurokawa, Taifu, ou Ki-oon. Mais c'est chez Pika, qui avait déjà proposé Saru Lock, que le mangaka est de retour avec Psycho Bank, un titre en quatre tomes qui fut prépublié au Japon entre 2015 et 2018 dans le Gekkan Young Magazine des éditions Kôdansha. Naoki Serizawa est passé par différents genres durant sa carrière, de la tranche-de-vie coquine au thriller d'anticipation, en passant par l'action-horror avec Resident Evil. Avec Psycho Bank, c'est un thriller fantastique que nous propose l'auteur...

Mirai est un adolescent ordinaire, élevé par un père honnête qui ne s'est jamais remarié depuis le décès de la mère du héros. Mais ce quotidien est chamboulé lorsque son père meurt brutalement, après s'être jeté sous les roues d'un camion. Pour Mirai, il est impossible que son père se soit suicidé. Cherchant à en savoir plus, il commencera véritablement à enquêter sur l'affaire lorsque Masao, son ami, décèdera aussi après avoir protégé Mirai d'un homme qui tentera de le tuer. Cette série d'événements mènera le jeune homme à découvrir la Psycho Bank qui lui confèrera un pouvoir qui lui permettra d'enquêter sur le mystérieux décès de son père, un pouvoir qui ne s'active que moyennant finance...

Le pitch de Psycho Bank peut se montrer confus, il n'en n'est pas moins efficace. Sur tout son démarrage pourtant, ce premier tome n'est que confusion : la situation initiale montrant le héros, véritable calculateur, mettant en déroute un voleur ne semble avoir finalement aucun lien avec l'intrigue, et l'audace de Mirai ne sera jamais réutilisée dans la suite du volume. Un premier chapitre qui donne assez guère envie, mais c'est sur la suite du volume que tout se joue, et que le lent démarrage aboutit à un récit à suspense plus clair, mais aussi plus rythmé et haletant. Ce premier volet propose alors une sorte de surprise narrative dans le sens où l'intérêt se dévoile progressivement. Et, à ce titre, le synopsis dépeint dans notre chronique comme celui sur la quatrième de couverture pourrait gâcher ce plaisir de découverte, mais il faut peut-être ça pour être sûr que le récit sait où il va, tant le démarrage s'avère un poil délicat.

L'originalité de Psycho Bank vient de son concept, à savoir l'obtention d'un pouvoir qui ne peux être qu'activé qu'en déduisant de l'argent placé sur un compte en banque lié à ce fabuleux talent. Pour Mirai, voilà simplement l'occasion de faire la lumière sur la mort de son père. Seule l'idée de base se montre donc astucieuse, puisque la suite du récit reste assez classique et ne surprendra par grand monde. Le côté enquête apporte un divertissement soutenu efficace, mais le voir affronter d'autres détenteurs de pouvoir rend le récit assez ordinaire dans sa forme. Certe, l'action est présente et le rythme efficace, mais le titre ne propose, pour l'heure, rien de bien audacieux. Psycho Bank pourra peut-être compenser par le scénario global et la résolution de l'affaire : Car si certaines pistes autour de la mort du père de Mirai sont montrées de manière explicite, il n'est pas exclu que l'auteur nous mène volontairement sur de fausses pistes. Notre plus grande inquiétude viendra alors du format de la série, relativement court : La durée de Psycho Bank est-elle voulue, ou Naoki Serizawa a-t-il dû le stopper, faute de succès ? Seuls les derniers chapitres nous apporteront la lumière à ce questionnement.

Néanmoins, les amoureux du style de Serizawa seront ravis de retrouver la patte de l'auteur, facilement reconnaissable. Son travail visuel sur les personnages reste toujours assez stylisé, mais aussi très classique quand on connaît le mangaka, mais son découpage de l'action demeure assez efficace quand il s'agit d'assurer le divertissement. Rien de très nouveau concernant la carrière de l'auteur, donc, mais ses fans se trouveront en terrain conquis.

L'édition proposée par Pika, elle, est globalement honnête, servie par quelques pages couleur et une traduction efficace de Lilian Lebrun. On tiquera juste sur le prix : 8,20€ pour un format classique et un papier de qualité standard, c'est un peu fort de café.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction