Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 22 Mars 2010
Nouveau tome, nouvel éditeur. Kaze, dans la veine d’Asuka, étale son logo sur la tranche du manga, en perdant quelque peu en esthétisme. Mais ce détail ne sera un problème que pour les puristes de l’harmonie. Sinon, le orange dynamique de la couverture et la fin d’un très bon deuxième tome nous engage sans trop d’efforts à commencer la lecture, qui se révélera au final moins bonne que prévue. On tourne surtout autour des sentiments des deux jeunes gens. C’est normal, après tout. Nous sommes dans un shojo et le couple est enfin formé, s’il n’est pas franchement officiel. Tout d'abord les préoccupations de Will qui trouve, à juste titre, que sa compagne manque un peu de tendresse et ne l’aime pas suffisamment, puis on bascule ensuite sur les émotions de Miyako. Celle-ci est en effet bien chamboulée dans ce volume, où les hommes défilent comme des mouches devant ses yeux. Entre les manigances de sa mère pour la caser avec celui qui l’aime depuis toujours et sa naïveté, Miyako doute un instant de ses sentiments pour le prince. Ce qui en soi pourrait être intéressant, si cela ne développait pas le trio amoureux maintes et maintes fois développé.
Trio, ou quatuor ? Puisque la jeune fille accepte d’aller passer quelques jours dans le pays natal de son cher et tendre, elle y découvrira Alfred, le frère de celui-ci en même temps que toutes les merveilles relatives à ses recherches. Les informations sur Ritsuko semblent alors plus importantes que sa relation avec Will, ou du moins que les préoccupations de celui-ci. On retrouve alors une héroïne qui, si elle n’est pas vraiment plus cruche, se place dans un comportement bien moins intéressant. Elle prend la place de l’aveugle monomaniaque, et Will celui du beau prince délaissé. De plus, les quelques éléments sérieux du tomes perdent un peu en crédibilité. L’enlèvement de Miyako est commandité par deux andouilles, figures comiques, et l’attitude qu’a la mère de notre héroïne est trop caricaturale et cruelle pour qu’elle prenne. Dommage que les seuls événements solides soient alors ceux qui tournent exclusivement sur les ressentis de notre petit couple. Toutefois, la narration reste sympathique, bien qu’elle perde un peu cette note d’érotisme mature incarnée ici uniquement par une vision de Miyako dénudée. Un shojo plutôt intéressant à suivre, bien que l’on espère que les deux derniers tomes reprendront une voie plus stimulante. Il y a par exemple encore beaucoup à faire en Estolie !