Prisonnier Riku Vol.37 - Actualité manga
Prisonnier Riku Vol.37 - Manga

Prisonnier Riku Vol.37 : Critiques

Shûjin Riku

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 29 Avril 2021

Après avoir empêché le décollage de la navette de Kidôin, il ne restait qu'un seul rempart à franchir pour Riku et les siens. Une dernière porte solidement gardée par Kenzaki, le plus fidèle mais aussi le plus redoutable homme de main du tyran. S'assumait comme une « mère » pour Kidôin, le colosse est prêt à tout pour empêcher la fine équipe de compromettre ses plans. Mais c'est sans compter la force brute de Renoma qui partage un point commun avec Kenzaki : Sa volonté sans faille pour protéger les siens.

L'avant-dernier tome de Prisonnier Riku s'ouvre sur l'un des duels finaux de la série, une véritable épreuve de force brute opposant notre si charismatique Renoma à Kenzaki, un ennemi plus que déroutant de par ses ambitions et son esthétique qui ne cesse d'évoluer tout le long de l'affrontement. Ce point ne peut être ignorer, et il correspond tout à fait à une démarche entrepris par l'auteur depuis que l'évasion de l'Île de l'Enfer a débuté : Sa manière de jouer avec le grotesque et le disproportionné. Artistiquement, Shinobu Seguchi ne cessait d'évoluer, rendant un récit plus étonnant dans sa dimension graphique, mais ô combien personnel. La patte a peut-être déplu, et elle gagne ici en présence avec la figure de Kenzaki, assez improbable dans sa manière de passer de la fine silhouette musclée à un véritable bibendum gagnant en chair au fil du combat. Mais au-delà de simplement jouer avec les physionomies (ce qui aurait pu constituer un choix tout à fait acceptable), l'auteur raconte quelque chose à travers ces chamboulements esthétiques. La déformation s'accentue au même rythme que la représentation des sentiments corrompus et erronés de l'ennemi, là où Renoma conserve sa silhouette intacte alors qu'il fait montre de sentiments similaires. L'erreur par le grotesque est une direction de ce combat, une dimension artistique qui a donc du sens à chaque case. Et au-delà des idées véhiculées, ce sont aussi des planches démesurées qui s'avèrent solidement exécutées. Shinobu Seguchi s'assume définitivement comme un conteur hors pair à la touche bien personnelle.

Néanmoins, le combat pourra se montrer décevant sur le pur plan scénaristique. Celui-ci tourne court alors que l'artiste nous a habitué à quelques longueurs parfois, et les ficelles utilisées auront plus ou moins de mal à passer selon le lecteur. Un peu simple donc, mais néanmoins efficace pour mener au grand final de la série. Après de nombreux obstacles, Kidôin reste le seul ennemi à abattre, aboutissant à un début de course contre la montre pour interrompre ses desseins. Par cette accélération du rythme, notre nervosité est de nouveau de mise, et peut-être peut-on aussi imaginer un auteur qui, à l'époque de la prépublication, souhaitait en finir avec sa série. Il ne fait nuls doutes que la fin est proche, mais les quelques raccourcis associés au fait que le prochain volume sera le dernier, ce qui implique une confrontation finale qui ne devra faire aucun détour, laissent croire à cette hypothèse. A noter d'ailleurs que ce tome conclusif ne sera pas plus épais que les précédents et profitera d'un chapitrage très similaire. Il n'y aura donc pas le temps de souffler pour parvenir au point final.

Une certaine crainte à l'idée du dernier tome ? Peut-être. Mais avant même cela, on ressort assez ébouriffé du 37e opus malgré ses quelques simplicités, et on repense surtout à toute une série qui nous aura transporté sur tous les plans, à savoir scénaristique, artistique et émotionnel. Attendons donc avant de juger d'avance la fin, et apprécions l'incroyable chemin parcouru.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs