Pretear Vol.1 - Actualité manga

Pretear Vol.1 : Critiques

Shin Shirayuki-hime Densetsu Pretear

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Mars 2012

Alors que d’étranges jeunes hommes sont à la recherche d’une princesse qu’ils prénomment « Pretear » et qu’une inhabituelle neige rouge s’abat sur la ville, Himeno s’apprête à emménager dans la demeure de sa belle-famille, et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de la famille la plus riche de la ville. Ainsi la vie de notre héroïne s’en retrouve irrémédiablement bouleversée car ayant jusqu’ici toujours vécue à la limite de ses besoins avec son père, voilà que du jour au lendemain elle ne doit plus s’en soucier. On pourrait donc se dire que tout va pour le mieux, pourtant très vite, Himeno va voir qu’elle n’est pas la bienvenue dans sa nouvelle demeure : entre une belle-sœur distante et indifférente, une seconde belle-sœur qui ne cherche qu’à l’humilier et une belle-mère qui n’a d’yeux que pour son père, notre pauvre héroïne aura donc fort affaire.

Une fois commencée la lecture, on pensera de suite au si célèbre conte « Cendrillon » (et non pas celui de Blanche-Neige comme mise en avant) mais en revisité bien évidemment. Car ici, ce n’est pas la belle-famille qui est pauvre, mais c’est bien elle qui est riche ; et les parents tout juste mariés s’aiment sincèrement. On pensera aussi à des similitudes entre Cendrillon et notre héroïne Himeno. Toutes deux ont un tempérament très optimiste et battant, sans pour autant être naïf ; elles aiment et respectent la nature, se font malmener par leur belle-famille respective, etc. Cependant, malgré ces similitudes, on retrouve une Himeno plus de notre époque, pas très jolie, qui a été éduquée dans les arts-martiaux, ce qui explique grandement sa force herculéenne. Une entrée en matière donc très plaisante, intéressante et originale, ce qui enchantera bien des lecteurs. De plus, on voit la volonté des auteurs de ne pas tourner autour du pot, ce qui est un point fort positif pour la série (en même temps, une petite série en quatre volumes, il y a intérêt à ce que les choses avancent d’une certaine façon).

Toutefois, sous ses apparences de conte, c’est un manga avant tout dans le genre qu’on appelle « magical girl » ; un genre qui a bercé toute une génération de petites filles, à l’époque notamment du club Dorothée. Houlà, je vois déjà des gens qui se réfractent rien qu’à la vue du mot « magical girl », mais ne vous y trompez pas. Bien qu’on ait affaire à une série de ce genre avec son lot de beaux bi-shonens, Himeno, tout comme le lecteur, se retrouve dans un endroit tout féérique entourée de jeunes garçons qui lui parlent à tout va de choses comme « sauver le monde », « la leafe », « pretear », … et la première pensée de notre héroïne sera de se dire si elle n’est pas tombée dans une secte. Une preuve que, bien qu’on soit dans le genre « magical girl », les auteurs n’ont pas l’intention de rentrer dans les caractéristiques paillettes, neuneus et toutes naïves, propre au genre. On a une héroïne qui a les pieds sur terre et la tête bien sur ses épaules, et qui a bien l’intention de répliquer à coup de poing si jamais elle se sent menacer dans quelques situations.

Ainsi Kaori Naruse et Junichi Satou, tout en reprenant les bases du magical girl sur fond de conte, revisitent le genre à leur manière. Et le rendu est étonnamment réussi, entre une intrigue qui se veut sérieuse, des personnages désopilants, magie et beaux jeunes hommes. Ce qui fait que la série ne se destine pas uniquement à un public jeune, mais également au lecteur plus mur et plus expérimenté. Et sincèrement, ne vous en privez pas car ce manga est une véritable bouchée d’air frais.

Du côté du dessin, comme tout bon shojo, on retrouve des personnages aux grands yeux et aux visages très simples et épurés, permettant ainsi de faciliter les différentes expressions. Un décor et un fond peu détaillés mais assez pour éviter d’être tout vide, et remplacés par d’innombrables techniques, typiques des shojos, telles que les fleurs, les gouttes d’eau, etc. Le trait de Kaori Naruse est tout ce qui a de plus banal, classique et régulier, même si il se démarque par un dessin des rétines de ses personnages de façon très spéciale et facilement reconnaissable entre tous.

Pour ce qui est de l’édition, on pourra saluer le travail de Taïfu, qui a cette époque était encore très jeune et petit. Et qui faisait dans la diversité, avant de se tourner exclusivement dans le yaoi. Néanmoins, si cela peut vous rassurer, Taïfu a ouvert un nouveau label qui a l’objectif de se diversifier. Le papier est de très bonne facture, d’un blanc fort épuré. Avec une bonne traduction, des phylactères et un lettrage qui varient superbement en fonction des sentiments qui sont véhiculés. Accompagné en prime de pages-couleurs aux très belles colorations. Enfin, le prix y était aussi, même à cette époque…

En conclusion, ce premier opus de Pretear se veut étonnamment efficace, original et plein de bons sentiments. Avec une histoire qui jongle magnifiquement entre bases classiques du genre magical girl et genre revisité. Toutefois, c’est surtout l’héroïne, et les autres personnages désopilants, qui font mouche, car tout en respectant le rôle qui leur est attribué, les auteurs arrivent à faire de leurs protagonistes, des êtres à part, ayant leurs propres caractères et sentiments. Alors franchement, comme déjà dit plus haut, « ne vous privez pas d’une telle bouffée d’air frais » ! Mais bon quitte à trouver les volets en question, qui doivent être maintenant en rupture de stock depuis belle lurette… C’est pourquoi le marché de l’occasion reste la meilleure solution, et cette série vaut vraiment qu’on se démène autant à la recherche !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
titali
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs