Préféré de la Prof (le) Vol.1 - Actualité manga

Préféré de la Prof (le) Vol.1 : Critiques

Sensei no Okiniiri!

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Janvier 2010

Après Hot Gimmick et Honey Hunt chez Panini, voilà que Tonkam aussi se met à la mode Miki Aihara. Avec Le préféré de la prof, une série en deux tomes (face A, face B), l’éditeur semble aller sur un shojo légèrement suggestif. Mais avant de s’attarder sur ce point, revenons en à l’histoire … Se profile alors une romance sensuelle entre une prof et son élève. Misuzu Hinaki débute dans le monde du professorat en tant que remplaçante dans un cours d’anglais. Jusque là, tout va bien, surtout qu’elle côtoie le proviseur du lycée, Kazuki. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que la rencontre avec un élève du nom de Mahiro va tout changer dans sa vie. Pourvu par la nature d’un visage féminin et d’un regard de braise, le jeune homme va jeter son dévolu sur son professeur. Le plus amusant dans l’histoire, c’est qu’il se trouve être le frère de Kazuki … et semble bien décidé à profiter d’elle avant lui. Vengeance fraternelle, désir mal placé ou réels sentiments, tout cela reste bien flou dans le méli mélo de la narration. Si l’on part sur un shojo assez classique de l’auteur, il n’en est en fait rien. Il est vrai que dans ses œuvres, Aihara aime insuffler un peu d’érotisme … Mais entre « un peu » et ce que l’on découvre là, il y a une grande marge. L’auteur, sous des airs de romance lycéenne, va transformer son récit pour en faire une histoire où le sexe a une part prépondérante.

En effet, et c’est peu courant dans un shojo, la relation entre Mahiro et Misuzu commence par un viol très largement détaillé. Si la mangaka aurait pu rebrousser chemin, elle continue dans ce domaine et va exploiter au maximum l’inexpérience de son héroïne afin de la rendre esclave du désir que lui porte son élève. Par contre, comme dans toute narration où le viol est présent, on regrette largement que le personnage victime tombe amoureux de son bourreau, Misuzu cherchant à protéger Mahiro de son grand frère, lequel est supposé être le fiancé de la belle. Bref, à part cette incohérence flagrante et quelque peu dérangeante, on apprécie la volonté de l’auteur de tirer son récit vers le haut. Ainsi, Le préféré de la prof se démarque totalement du gentillet Hot Gimmick, qu’on trouvait déjà bien osé par rapport aux sentiments décrits, et de ses intrigues lycéennes. Il s’ancre dans un monde plus adulte, plus réel, et les paroles échangées entre les protagonistes le montrent bien : Miki Aihara n’hésite pas à verser dans le cru et dans la sensualité. Au-delà de cet aspect, l’histoire se révèle trop pauvre pour intéresser autrement que par les personnages et leurs coucheries. Certes, Kazuki est plutôt prometteur, de par sa froideur et son assurance. Mais les excuses que se donne Misuzu ne convainquent pas le lecteur, tant elles sont le reflet de sa faiblesse et de son manque de caractère. Toutefois, les deux frères relèvent le niveau de par leur différence et grâce à cette rancœur qui les oppose, les poussent à convoiter la même femme. D’un côté l’adulte sûr de lui, curieux et jubilatoire, de l’autre l’adolescent impulsif, déraisonné et plein de passion. On se demande comment Misuzu sera prise entre ces deux feux sans prendre de retour de flammes. Surtout, on attend de voir ce que va mettre en œuvre Kazuki pour faire souffrir le petit couple qui se forme … Bref, ce premier tome se révèle plus ou moins contradictoire : intéressant par ses scènes osées, décevant par la base de l’histoire, prometteur par certains de ses protagonistes, tandis que les autres sont plats.

Le trait de la mangaka est tel qu’on l’a connu : très caractériel, singulier mais pas pour autant désagréable. Il faudra néanmoins un peu de temps aux néophytes pour s’adapter, tandis que les autres retrouveront le charme un peu décalé des visages parfois plus improvisés que réfléchis. Toutefois, on regrette certains défauts de proportions (sur certaines pages, les deux amants paraissent quelques années de moins …) et le manque d’esthétisme lors de certaines expressions. Celles-ci sont néanmoins variées et pleines de sens, comme à l’habitude de l’auteur. Concernant l’édition, le plus gros reproche à lui faire est l’absence d’un « pour lecteurs avertis » sur la jaquette. En effet, celui ou plutôt celle qui s’attendra à un shojo assez mignon comme les précédentes œuvres de l’auteur, se verra vite déchanter. Ici, point de romantisme exagéré quant à l’acte sexuel, et certaines scènes sont surprenantes tant on ne les attendait pas. Tonkam manque à cette information qui parait importante au vu de la lecture de ce premier volume. De plus, les onomatopées non traduites gênent la lecture : elles ne sont même pas laissées en plus de la traduction, mais tout bonnement abandonnées sur la page, en japonais, sans que l’on ait la moindre idée de leur signification. Un premier tome surprenant mais pas pour autant désagréable, une fois passée la première impression de malaise face à un viol pas forcément annoncé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs