Pour le pire Vol.12 - Manga

Pour le pire Vol.12 : Critiques

Natsume Arata no Kekkon

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Mars 2025

La cavale de Shinju et d'Arata s'est achevée par un violent accident de voiture où un petit détail avait de quoi intriguer: alors que notre héros accélérait encore, dans une folle détermination à mourir avec sa bien-aimée comme il le lui avait promis, c'est la jeune femme elle-même qui a appuyé sur la pédale de frein. Suite à ça, pendant leur séjour à l'hôpital, Arata se questionne toujours sur cet acte de Shinju, tout en apprenant via Miyamae qu'elle s'est décidée à déballer toute la vérité en vue de son nouveau procès, et qu'elle ne veut plus le voir. C'est ainsi qu'Arata a reçu, de la part de celle qu'il a récemment épousée, un formulaire de divorce qu'il ne peut que remplir...

On le sentait déjà dans la dernière partie du précédent volume: c'est une atmosphère plus fataliste qui s'est installée pour la dernière ligne droite de Pour le pire, comme si désormais plus rien ne pouvait être fait pour, précisément, éviter le pire, car il est impossible de revenir en arrière. Dans la majeure partie de cet épais dernier tome de plus de 250 pages, Taro Nogizaka prend soin d'entretenir encore cet aspect, à travers toutes les décisions prises par une Shinju qui semble résolue à subir son sort: elle ne veut plus voir Arata, elle avoue sans remords et sans mensonges tout ce qu'elle a à dire sur les meurtres. Et même si elle se dit innocente des trois meurtres dont on l'accuse car c'était de l'assistance au suicide, elle affirme sans faillir être coupable de l'assassinat de Shogo Mishima, dont le corps est enfin retrouvé. Evidemment, tout ceci vient enfin éclairer une bonne fois pour toutes les circonstances de la mort de chacune des "victimes" de Shinju, d'une manière assez subtile puisque, au vu de la vie qu'a connue notre héroïne jusque-là, il est très difficile de la cataloguer comme une pure coupable et non quelque part, elle aussi, comme une victime, surtout au vu de ce que Mishima lui a fait subir. Cependant, même en son for intérieur, la jeune femme reste perdue: les gens qu'elle a tués voulaient-ils vraiment mourir ?

Dans tous les cas, on la sent enfin pleinement sincère, sans artifices, sans les masques qu'elle a pu se mettre autrefois notamment via son identité de Bozo Shinagawa. Et il va de soi que, dans ce contexte, c'est également Arata qui se sent paumé et qui a besoin de se montrer sans artifices, dans d'ultimes retrouvailles, au centre de détention, avec Shinju qui, en attendant son nouveau procès, finit par accepter de le revoir pour une seule raison: apprendre le sens qu'a pu avoir leur mariage, et peut-être le sens qu'a pu avoir sa vie alors qu'elle est résignée à son sort. Dans une ambiance particulièrement intense que le trait de l'auteur sert bien, on assiste alors de façon touchante à la dernière étape du récit où chacun des deux personnages principaux fait le point sur le sens de leur relation, sur leurs forces et faiblesses, sur leurs perditions... et sur ce qu'ils se sont apporté mutuellement depuis le début de cette histoire de mariage, Shinju ayant peut-être quelque part sauvé aussi un Arata paumé.

La conclusion, elle, a le mérite de rester incertaine jusqu'à ce qu'on la découvre, et elle s'avère assez satisfaisante: ni trop dure ni trop idéale, simplement assez apaisée et plutôt portée vers le meilleur, après le pire connu par les personnages. Dans tous les cas, Taro Nogizaka livre jusqu'au bout une écriture soignée de ses personnages, permettant de refermer avec satisfaction cette série souvent très bonne.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs