Pokémon - la grande aventure – Or et Argent Vol.1 - Actualité manga
Pokémon - la grande aventure – Or et Argent Vol.1 - Manga

Pokémon - la grande aventure – Or et Argent Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Février 2016

C’est un cadeau bien particulier que nous fait Kurokawa, un titre que les fans des monstres de poche ont attendu comme le messie, surtout depuis la fin de l’arc Rouge/Bleu/Jaune chez l’éditeur. L’adaptation manga de l’une des générations préférées des adeptes voit enfin le jour, une série qui répond au doux nom de Pokémon, la Grande Aventure : Or et Argent ! Derrière ce titre se cache en réalité le second arc (ou le troisième, si on considère que le périple de Jaune est un cycle en lui-même) du manga Pokémon Special, et couvre la série de son huitième opus jusqu’au début du quinzième volet. Nous voilà alors plongés dans une nouvelle aventure, cette fois au cœur de la région de Johto.

Dans le village de Bourg Geon vit le jeune Or, téméraire et obstiné, mais qui voue un amour difficilement dissimulable pour les pokémon avec lesquels il a grandi depuis ses plus jeunes années. Lorsqu’il se fait dérober ses précieux compagnons et qu’il assiste au rapt d’un Kaiminus dans le laboratoire du professeur Orme, Or décide de se lancer à la poursuite d’Argent, le supposé ravisseur, qui poursuit une quête bien mystérieuse…

En route pour un nouveau voyage ! A la lecture des premiers chapitres de Pokémon : Or et Argent, on pourrait penser que la série présentera une histoire totalement indépendante, comme Rubis et Saphir le fera de son côté, permettant au titre d’être accessible aux néophytes. En soi, ce premier volume présente un périple nouveau au cœur de Johto qui se caractérise par une intrigue très simple et un voyage qui montré tous les lieux phares de la seconde génération sans chercher à développer d’intrigue plus conséquente. Pourtant, plus le tome avance et plus les références à l’arc précédent sont nombreuses, le scénario évoluant finalement vite jusqu’à rejoindre certains mystères plantés à la fin du combat contre le Conseil 4. Alors, Or et Argent procède de la même manière que les jeux-vidéo en son temps, proposer un récit sur les mêmes bases que toute aventure Pokémon, mais qui constitue en réalité une suite directe à la première génération et un la dernière phase du combat contre la Team Rocket. Le scénario s’intensifie alors au fil des chapitres et parvient même à réintégrer de manière habile des éléments et des personnages de l’arc Rouge/Bleu/Jaune. La fin du tome correspond, entre autres, à la fin de la mise en place, ce qui permettra à tous ces éléments de se regrouper sur les deux derniers volets. L’intérêt est bien là, et difficile pour les fans des créatures de Game Freaks de ne pas être emballé par l’ampleur prise par l’histoire !

Cet arc reste en terrain connu dans le sens où nombre d’aventures, notamment sur la première partie du pavé, exploitent sur de petites intrigues l’univers de Johto et les adeptes des jeux retrouveront avec plaisir certains lieux et quelques concepts qui ont bercé leur enfance. Pour l’heure, certains endroits ne sont pas exploités comme ils le devraient, notamment les ruines Alpha, sans compter que la série ne présente pour l’heure aucune quête de collecte de badges, préférant alors se concentrer sur l’intrigue en elle-même. A ce propos, tous les développements opérés autour de l’Alliance Pokémon et de l’importance des champions d’arènes sont intéressants et donnent une certaine justesse à l’univers qu’on ne trouve pas vraiment dans les jeux. Pokémon – La Grande Aventure continue alors de planter tout un tas d’idées intéressantes qui trouvent écho dans les autres arcs de la série, cristallisant cette idée d’univers vaste et maîtrisé.

Aussi, à nouvel arc nouveaux personnages, et les deux figures phares d’Or et Argent sont pour le moment… Or et Argent. Le premier est déroutant de par son côté impulsif qui a tendance à la rendre peu attachante au départ bien que ses actions en font un personnage auquel il est finalement difficile de jeter la pierre. Surtout, le fait d’en faire un dresseur peu doué qui doit se perfectionner est assumé d’un bout à l’autre, ce qui permet alors de faire briller Argent, le rival de l’arc et personnage mystérieux qui gagne en intérêt et en charisme au fil du tome, volant sans mal la vedette à son acolyte sur les derniers chapitres. A côté d’eux, on retrouve avec plaisir de nombreuses figures des jeux, notamment le professeur Orme et un certain Farouk, sorte de running-gag qui avait tendance à agacer le joueur en le harcelant pour lui parler de son Rattata, mais qui a ici un rôle secondaire d’allié utile pour le protagoniste. D’autres figures du premier arc répondent évidemment présentes, mais n’en disons pas plus…

Le seul véritable défaut du tome est peut-être dans son dessin parfois minimaliste. On sait que Mato a un trait plus simpliste que Satoshi Yamamoto, celui qui reprendra le coup de crayon de la série dès le prochain opus. En effet, la mangaka a quitté la série pour cause de soucis de santé qui l’empêchait d’exercer correctement son métier, ce qui peut expliquer certaines lacunes du volume qui présentent parfois des personnages peu détaillés, voir présentés de manière très maladroite. C’est donc les derniers chapitres que l’auteure a pu produire pour Pokémon – La Grande Aventure que nous découvrons ici et malgré certaines faiblesses de son style, il convient de rendre hommage au travail qu’elle a su accomplir. Il sera alors curieux d’observer les différences entre son trait et celui de Satoshi Yamamoto et ses débuts sur Pokémon dès l’opus prochain.

Kurokawa reste dans sa politique d’édition des parties antérieures de la saga Pokémon – La Grande Aventure et proposera Or et Argent sous la forme de trois épais volets. Celui-ci reprend les derniers chapitres dessinés par Mato, ce qui reste un important pavé de 450 pages. Comme pour La Grande Aventure et Rubis & Saphir, l’édition est exemplaire : pas de soucis d’impression, une confection du titre impeccable et ne gêne en aucun cas le maniement de ce tome volumineux, sans compter que la traduction reste aux petits oignons et reflète la bonne collaboration entre Nintendo et Kurokawa.

Inaugurer une nouvelle aventure tout en poursuivant l’intrigue initiée sur l’arc Rouge/Bleu/Jaune, voilà la recette de ce bouquin qui nous fait voyager et redécouvrir l’univers de Johto à bon rythme tout en développant progressivement un scénario de plus grande ampleur dont les premières bases furent plantées à la fin du premier arc. La recette de Pokémon – La Grande Aventure reste intacte, elle est même toujours aussi efficace et promet bien des surprises sur la suite étant donné la fin de ce premier opus. L’attente jusqu’en juin sera longue, et on a bien envie de se replonger dans nos versions Or, Argent et Cristal ou dans leurs excellents remake d’ici là !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs