Plus haut que le ciel Vol.3 - Actualité manga
Plus haut que le ciel Vol.3 - Manga

Plus haut que le ciel Vol.3 : Critiques

Sora Yori Takaku / Hareta Sora

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Août 2019

Maintenant que Maeda est parvenu à vaincre le clan Yûki, la menace yakuza ne semble plus peser sur les orphelins, la mère et sa fille Keiko, et le petit groupe cherche tant bien que mal à continuer de se relever et de simplement survivre dans le chaos ambiant de l'après-guerre, si bien que la décision a même été prise de rebâtir une maison sur le terrain du Veilleur, ce dernier espérant toujours revoir un jour son père vivant.

Dans un troisième et dernier volume bien épais puisqu'il compte plus de 320 pages, nos jeunes héros et leur mère de substitution continuent de faire tous les efforts du monde pour s'en sortir convenablement, et il paraît difficile, une nouvelle fois, de ne pas s'attacher à cette bande de gamins, premières victimes d'une guerre enclenchée par la génération précédente en nous faisant forcément nous poser pas mal de questions. Toujours épaulés par la présence de la mère et aussi par celle, rassurante, du protecteur Maeda, ces gamins pourraient bien, au fil des années, trouver chacun leur propre voie et même avoir droit à quelques surprises heureuses à côté, comme pour le Veilleur, ou Mémé qui s'était engouffré dans la voie yakuza. C'est ainsi au gré de quelques ellipses que Saburô Ishikawa nous invite à voir les personnages continuer d'avancer et de grandir au fil des années en cherchant simplement à s'en sortir et à vivre de leurs centres d'intérêt, pour un résultat fluide où l'auteur sait souvent aller à l'essentiel comme il le faut... mais évidemment, bien des épreuves continueront toujours de se dresser sur leur route jusqu'au bout, y compris concernant leur bienfaiteur de l'ombre Shigetô dès lors qu'il révèlera ses véritables ambitions...

A travers l'attachant et poignant récit de ces enfants marginalisés et délaissés par le résultat absurde de la guerre, Ishikawa parvient toujours aussi bien à nous immiscer dans nombre de détails concernant les conditions de vie difficiles dans l'immédiat après-guerre: l'essentialité de devoir se résoudre à pratiquer la marché et à être dans l'illégalité pour pouvoir tout simplement survivre, les implacables rafle de clochards faites par la police, la valeur de certaines denrées... tout ceci étant évoqué avec la documentation qu'il faut. Qui plus est, la prise d'importance constante d'un Shigetô de plus en plus abject permet aussi d'aborder bien d'autres choses, dans des sphères plus politiques ou économiques: la situation de l'Empereur, les tentatives des conservateurs de noyer les progressistes, les enjeux venant de l'extérieur (rôle des USA sur le Japon, présences chinoise et soviétique, naissance des deux Corées, guerre de Corée...), les tentatives de certains (comme Shigetô, donc) de profiter du chaos et de la pauvreté pour s'enrichir et prendre le pouvoir...

En résulte un récit très complet et immersif, qui parvient à toucher juste jusque dans son final peut-être un poil rapide mais qui a le mérite de ne pas être tout rose, d'apporter à la fois une note douce-amère et, surtout, l'espoir quant à l'avenir qui se dresse pour nos héros. Saburô Ishikawa parvient alors, à nouveau, à offrir une oeuvre très humaine et réussie à plus d'un égard. Et Black Box de nous servir tout ceci dans une édition suffisamment soignée, avec entre autres plusieurs petites notes explicatives bienvenues.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction