Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 20 Mai 2024
Après avoir laissé derrière eux l'enfant qui a fait un petit bout de voyage en leur compagnie, Pline, Euclès et Félix reprennent leur voyage, cette fois-ci en direction de la Syrie, alors province de l'Empire Romain, et avec plus précisément en vue Palmyre, cité de commerce où le savant et naturaliste compte bien poursuivre ses découvertes analyses. En prenant également en compte le voyage-même du trio, alors guidé par un vieillard pour passer sans encombre une muraille de montagnes et un désert, notre personnage principal a, alors, encore l'occasion d'effectuer diverses observations, que ce soit dans une forêt de cèdres donnant lieu à un petit cours sur cet arbre, dans la ville syrienne où il est notamment question de l'importance de l'ouverture d'esprit pour la négoce avec l'extérieur, ou lors de plusieurs haltes et discussion poussant de plus belle certaines thématiques autour de la raison d'exister des nombreuses divinités, celles-ci pouvant être si différentes d'une culture à l'autre alors qu'elles ont généralement la me^me raison d'être pour les humains. Même si le focus sur le parcours de Pline est globalement un peu moins riche depuis quelque temps, il reste soigneusement décortiqué par le duo de mangakas, met toujours en valeur son érudition ainsi que sa soif d'apprendre et de comprendre le monde, et offre encore des perspectives nouvelles pour le personnage, de plus en plus intrigué par ce qu'il y a en allant plus vers l'Orient. Mais aura-t-il seulement le temps de poursuivre ses découvertes dans cette direction ?
En effet, dans le même temps, c'est vraiment du côté de Néron et de sa possible chute que les choses s'accélèrent: le peuple romain a faim et est de plus en plus en colère envers son souverain, la nouvelle fronde menée par le gouverneur Vindex ainsi que la volonté de placer Galba sur le trône semble approcher peu à peu l'Empereur de la fin brutale de son règne... tout ceci faisant évidemment bien les affaires de celui qui a longtemps manigancé dans l'ombre: Tigellin, dont on découvre enfin en partie l'origine de sa détestation du souverain actuel. Malgré certaines étapes importantes un peu trop brièvement abordées (les enjeux autour des frondes et différentes autres oppositions à Néron auraient mérité quelques approfondissements supplémentaires), Tori Miki et Mari Yamazaki restent très rigoureux dans leur interprétation historique, où l'on reste largement séduit par le gros travail visuel si riche et précis, et où l'on ressent très bien l'isolement de plus en plus fort de l'Empereur, son refus longtemps persistant de reconnaître qu'on le déteste et qu'onv eut sa chute, et finalement sa mégalomanie et sa folie.
Le tout nous amène alors soigneusement jusqu'à une fin de tome marquante et, surtout, très importante, tant il s'agit d'un virage longtemps amorcé par les deux mangakas dans leur récit. Il n'y a plus qu'à attendre de voir quel sera l'impact à la fois sur Rome et sur le parcours de Pline.