Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 04 Juillet 2017
C’est la crise, le restaurant Himawari est sur le point de fermer ses portes ! Du moins, c’est ce qu’aimerait le père de Kurosawa, mais sa mère et son frère empêchent cette extrémité en transférant le titre de propriété. Tout ça n’est pas du goût de Kurosawa qui, par l’entêtement de son père, pense que c’est peine perdue. Et contre toute attente, c’est Michiko qui va avoir un rôle à jouer dans cette histoire !
Le tome précédent chamboulait quelque peu la routine de la série puisqu’avec la menace de la fermeture du restaurant Himawari, c’est les fondements même de Please Love Me ! qui étaient remis en question. Naturellement, le lecteur s’attendait à une happy end dans toute cette affaire, et si l’issue de la situation est prévisible, la manière dont elle est amenée est un peu plus étonnante, et appréciable. Sans virer inutilement dans le mélodramatique, Aya Nakahara conclut cette étape de l’histoire en mettant en avant le père de Kurosawa. C’est avec une certaine légèreté et non sans humour que Michiko se confronte à lui, une entrevue plutôt amusante et qui a le mérite de briser le stéréotype représenté par le chef d’entreprise. Ne serait-ce pour les révélations autour de la société de ce solide entrepreneur, le tome amuse et clôt cet arc sur une note positive même si, pour le coup, le coup de maturité pris par le tome précédent s’estompe un tout petit peu, permettant à la série de revenir dans la légèreté.
Néanmoins, l’arc sur la potentielle fermeture du Himawari est riche en sous-entendus en ce qui concerne le lien entre Kurosawa et Michiko. La jeune femme, toujours contrainte par ses parents à trouver un prétendant, reste très amoureuse de Kurosawa, mais face au sale caractère de son patron, l’histoire d’amour semble promise à un fiasco monumental. Evidemment, le lecteur se doute que les choses ne seront pas aussi pessimistes et enfin, une remise en question s’impose du côté de Kurosawa. Par quelques événements un poil dramatiques, Aya Nakahara amorce une évolution importante de la relation. Certains éléments sont un peu clichés, comme Kurosawa qui vient jouer les justiciers pour une Michiko qui endosse le rôle de demoiselle en détresse, la manière dont l’autrice développe les doutes et les choix du patron taciturne est beaucoup plus intéressante. Bien qu’il ait toujours un sale caractère, Kurosawa exprime ses émotions de manière subtile. La séquence finale du tome représente un véritable cap pour la série et si l’événement était attendu depuis un certain temps, la manière dont Aya Nakahara amène les choses est touchante et cohérente par rapport à la tête de mule qu’est Kurosawa. A partir de là, autant dire qu’il subsiste une certaine impatience à l’idée de découvrir la suite, d’autant plus qu’il ne reste que deux tomes à la série avant que celle-ci s’achève (bien qu’une suite ait débuté au Japon).
En somme, Please Love Me constitue toujours une lecture très agréable, rafraichissante par son humour et certains thèmes abordés. Si l’aspect romantique de la série reste très classique, notre attachement pour les personnages permet de se délecter de l’avancée relationnelle entre Michiko et Kurosawa. Sans prendre de gros risques, Aya Nakahara décortique une comédie sentimentale appréciable, ancrée dans le monde adulte, mais non sans légèreté.