Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 05 Janvier 2016
Travaillant pour Kurosawa et héberge par ce dernier, Michiko s’est trouvé une sécurité en attendant de trouver un meilleur travail qui la rendrait entièrement indépendante. Mais la bonté du « Chef » a raison de la jeune femme qui s’interroge de plus en plus sur ses sentiments… Mais il subsiste un problème bien plus direct : Junta, l’étudiant que Michiko entretenait et dont elle s’est éprise. Celui-ci lui a extorqué un million de yens et Akira, l’ex-petite amie de Kurosawa, est bien décidée à clore cette affaire une bonne fois pour toutes.
Avec son second volume, Please Love Me ! n’aura pas tardé à instaurer ce qui sera sans doute un élément central de la série, à savoir la relation entre Michiko et Kurosawa. Finalement, la série s’oriente vers une romance entre les deux protagonistes, mais une romance telle qu’Aya Nakahara aime les raconter. La mangaka joue alors sur tout ce qui oppose les deux personnages pour dépeindre avec dérision la relation, quelque chose qu’on retrouvait notamment dans Lovely Complex, autre gros succès de l’auteure. Sauf que le titre est censé s’adresser à un lectorat plus mature. Aussi, est-ce la romance proposée ici est à même de séduire des lectrices et lecteurs plus âgés ? Oui et non. Dans la forme, ces premières évolutions sont assez classiques et se focalisent exclusivement sur le point de vue de Michiko, sans compter que le « Chef » semble cacher des sentiments pour une autre. Néanmoins, Aya Nakahara ne prend jamais le parti de la mièvrerie et cherche à dépeindre l’amour sous une autre facette. Aimer autrui, ce n’est pas crier et rougir à tout va, mais bien reconnaître en l’autre ses qualités et accepter de manière rationnelle les sentiments qui nous inondent. C’est ainsi que la relation est pour le moment traitée, et on ne peut qu’espérer que le mangaka poursuive dans cette voie-là et évite un maximum de facilités du genre.
A côté de ça, la série continue de présenter une Michiko qui évolue dans un cadre professionnel et cette fois-ci, Kurosawa ne joue qu’un maigre rôle si ce n’est récompenser sa salariée en viande de qualité, un gag qui prend d’ailleurs des proportions énormes et fait beaucoup rire. Le personnage d’Akira joue un rôle très important dans l’évolution de l’héroïne et l’intrigue boucle alors toute l’intrigue autour du sans scrupules Junta afin de permettre à Michiko d’aller de l’avant et de trouver de l’assurance dans le milieu social et ses recherches d’emploi. Passé la première partie du tome, on pouvait redouter que la série reparte sur une victimisation de la protagoniste trop faible psychologiquement pour faire face à un entourage parfois impitoyable, mais il en est rien. Au contraire, celle-ci évolue de manière progressive, sans renier son âme de simple d’esprit, mais comprend bien qu’elle doit faire preuve de caractère si elle veut s’émanciper et survivre dans une société souvent individualiste. Là aussi, la cruche de service ne semble pas le rester longtemps, et on reste curieux de suivre la progression de l’héroïne dans ses différents milieux.
A la fois assez classique, mais très plaisant grâce à la patte comique de la mangaka et une manière de développer les événements avec un tantinet de maturité, Please Love Me ! continue de séduire sans pour autant se présenter comme une romance incontournable à l’heure qu’il est. Néanmoins, la lecture reste très agréable et connaissant l’auteure, on espère que l’intrigue gagnera encore plus en qualité sur les prochains opus.
Quant à l’édition, on pourra noter que si le texte est sans fausse note et dans le ton global de la série, quelques choix de traductions relèvent purement de l’imagination du traducteur. Aussi, on pourra retrouver une référence aux Lannister de Game of Thrones… qui n’est évidemment pas dans la version originale du manga.