Planetarium Ghost Travel Vol.1 - Manga

Planetarium Ghost Travel Vol.1 : Critiques

Hoshitabi Shônen - Planetarium Ghost Travel

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Janvier 2025

Lancée en 2024, la collection Le Renard Doré des éditions Rue de Sèvres a, en quelques mois d'existence, proposé quelques jolis petits bijoux de douceur et de poésie, à l'images de La forêt magique de Hoshigahara, Le voyage d'Ours-Lune ou encore Le petit monde de Kabocha. Le meilleur semblait toutefois à venir avec la dernière nouveaux du jeune label pour l'année passée: Planetarium Ghost Travel, dont le premier volume est paru en novembre.

Toute première série de Sakana Sakatsuki, l'oeuvre est née en 2021 chez l'éditeur Pie international sous la forme d'un livre hybride, mêlant artbook et petites histoires. Dans la foulée, elle est devenue une série à part entière, celle-ci suivant son cours au Japon également chez Pie International, et plus précisément sur le site PIE Comic Art.

Cet épais premier volume de plus de 240 pages nous immisce dans un lointain futur, au coeur de l'espace où de nombreuses planètes sont habitées... ou, plutôt, étaient habitées, car nombre d'entre elles ont vu leurs habitants plongés dans un sommeil sans réveil. C'est dans ce contexte que l'agent 303, un garçon à l'allure nonchalante et souriante, traverses les galaxies étoilées pour se rendre sur les "planètes endormies", avec une mission à accomplir pour la compagnie Planetarium Ghost Travel (ou PGT) : veiller à la préservation culturelle des endroits visités, notamment en classant au patrimoine les endroits qui le méritent, et en protégeant les souvenirs et objets qui sont des témoignages des cultures endormies.

Le premier contact fort et captivant avec cette série est d'ordre visuel. Dès sa jaquette et ses premières pages en couleurs dominées par des nuances de bleu hypnotiques et par un beau travail de composition, Sakana Sakatsuki nous emporte dans un univers futuriste immersif à souhait, immédiatement teinté d'une atmosphère onirique, poétique, contemplative. Et toute la suite de la lecture ne fera que confirmer ce premier sentiment, en laissant nos yeux se balader sur tout ce que l'on peut découvrir d'environnements au gré des voyages et des haltes de 303, qu'il s'agisse de l'infini espace noir teinté de lumières étoilées, où de fascinants bâtiments propres à certaines civilisations, en tête desquels la Bibliothèque de la Voûte Etoilée où l'on navigue en barque sur des canaux. En permanence, Sakatsuki soigne ses cadrages et ses plans tantôt rapprochés tantôt éloignés, afin de bien cristalliser le charme propre à ces lieux souvent figés dans le temps puisque tout y est endormi. Et pour parfaire le tout, le design des personnages, lui, se veut faussement simple, plus rond, plus naïf, quelque part entre La Cité Saturne de Hisae Iwaoka et Le Petit Prince de Saint-Exupéry, ce qui colle très joliment à l'atmosphère de la série.

C'est donc en profitant de ce très beau travail visuel que l'on suit avec intérêt le parcours de 303, ses haltes, ses discussions avec les éventuels habitants des lieux... discussions ayant une grande importance puisque c'est souvent à travers elles que l'on découvre, peu à peu, un récit qui est loin de se limiter à des missions simplistes. Ainsi, quand ces moments-là ne sont pas l'occasion pour Sakatsuki d'esquisser des thématiques touchantes et universelles (avant tout autour du souvenir et des éléments culturels à préserver comme autant de traces précieuses d'un passé révolu), ils permettent d'amener à petites doses de plus amples informations parfois très intrigantes, que ce soit sur l'origine de ce sommeil sans retour dont son victimes nombre de personnes, sur les arbres de tobias, leurs baies rouges et ce que celles-ci représentent, sur ce qu'est vraisemblablement devenue notre planète bleue en ce futur lointain, ou plus encore sur 303 lui-même et sur les mystères qui l'entourent. Mieux encore, Sakatsuki est loin de se limiter à 303 et à ses missions, et nous invite déjà à découvrir d'autres personnages voués à graviter plus ou moins fortement autour de lui, comme 505 l'agent de contrôle en charge de lui, Kukurona la jeune et nouvelle employée du bureau de la documentation qui a beaucoup de choses à découvrir et à apprendre, ou encore sa collègue peu commode mais pas méchante Fifi.

A l'arrivée, c'est un récit particulièrement captivant et prometteur dans sa catégorie que Sakana Sakatsuki amorce dans cet hypnotique premier tome. Et histoire de bien mettre en valeur l'oeuvre, Rue de Sèvres et Le Renard Doré ont tâché de lui offrir un très bel écrin, avec un grand format permettant de bien profiter des planches travaillées, une belle jaquette fidèlement adaptée de l'originale japonaise par Cerise Heurteur et dotée de plusieurs petits élément en vernis sélectif du plus bel effet, un papier bien épais et globalement assez opaque permettant une excellente impression, un lettrage propre, et une excellente traduction de Yohan Leclerc.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs