Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 23 Novembre 2010
Revoilà l’auteur de yaoi que nous apprécions tant … Avec un troisième Game, qui se fera pirate cette fois-ci, et en trois petites histoires. La première est celle de deux princes : Yuri et Rien, enlevés par le bateau pirate du capitaine Kuron qui fait du plus jeune, Yuri, son compagnon et son jouet. Le grand frère est jeté aux fers et doit se résoudre à s’inquiéter en permanence pour un frère qu’il surprotège et à qui il pense plus que de raison. Il fera la rencontre du cuisinier Kogyoku, qui tente de lui faire retrouver l’appétit et le sourire avec ses bons petits plats. Il est très doué en cuisine et prêt à se plier à toutes les exigences farfelues de leur prisonnier seulement, manque de chance le prince est méfiant. Il aurait déjà été trahi par tentative d’empoisonnement, aussi comprend on la réticence qu’il a à manger les plats venant d’un inconnu qui n’en a strictement rien à faire de son statut. Surtout que si quelqu’un voulait le tuer sur ce bateau, rien de plus simple étant donné qu’il est derrière les barreaux. Mais passons. Deuxième histoire, le lieutenant de ce même Kuron fantasme sur lui et lui voue des sentiments amoureux secrets, qu’il va oublier dans les bras de n’importe qui une fois au port. Manque de chance (encore une fois ?), l’un de ces hommes débarque sur son bateau et y est engagé. Il va devoir vivre avec quelqu’un qu’il apprend à détester … Troisième et dernière histoire, un petit ado rebelle veut venger sa sœur du tort et de la peine qu’un excellent musicien lui aurait causé en la quittant, aussi s’engage-t-il sur tous les bateaux qu’il trouve pour partir à sa recherche. Coup de chance (pour changer), il le trouve mais finit par éprouver des sentiments pour lui alors qu’il se devait de le tuer … Et si ce n’était pas lui ?
Évidemment, et tout le monde s’en doute, les trois histoires finissent bien et tout le monde tombe dans les bras de tout le monde en s’avouant son amour et en couchant ensemble pour donner un peu de fan service aux lectrices. Scénario, zéro. Originalité, pas plus. Crédibilité, encore moins. Et si l’on part dans les négatifs, force est de constater que ce tome n’est pourtant pas le plus mauvais des trois déjà sortis de l’auteur, Prince Game gagnant cette place haut la main. Toutefois, ce tome n’en est pas loin par l’aspect répétitif qu’il offre et par l’extrême inutilité de ces histoires, tant sur le plan des sentiments que de l’action. Des trames bonnes à figurer dans un carnet d’essai de gosse, les scènes de sexe en plus. Aucune pertinence dans les émotions, de l’amour qui suinte d’on ne sait où rendant l’ensemble particulièrement mièvre et dégoulinant d’une saveur âcre de l’amour qui n’en est pas, des sentiments inventés à partir de rien et des couples totalement improbables. Un réel massacre dans le domaine du romantisme, pas mieux dans le côté sensuel des scènes qui n’ont rien d’agréables et la seule consolation est de se dire qu’il ne reste plus qu’une sortie dans la série des Game ! C’est toutefois à se demander sur quels critères Tonkam choisit ses licences yaois, qui sont sommes toutes assez décevantes par rapport aux bons vieux Fake ou Kizuna, puisqu’après le Fruit de toutes les convoitises, cette série des Game est bien leur pire acquisition.
Comme pour le premier opus, sur les graphismes il n’y a malheureusement rien qui rattrape le tout. On aurait pu être indulgent en se raccrochant sur les scènes érotiques, en cherchant la sensualité et, disons le, le sexe pour ce qu’il est. Mais même à ce niveau là, on ne trouve rien de prometteur. Les personnages se ressemblent un peu moins entre eux, mais les traits sont toujours aussi enfantins, inégaux et presque brouillons, les émotions ne passent que difficilement sur des visages figés ou au contraire trop exagérés … Mais le pire, c’est sans doute le manque d’érotisme et de sensualité dans les passages de sexe. C’est brut, c’est froid, c’est enfantin ou voulu pour ne pas choquer, mais ça reste quand même très décevant. On ne rentre pas dans l’esprit qu’a voulu insuffler l’auteur dans ses dessins. En tous les cas, on espérait une évolution qui ne vient pas et c’est bien dommage …