Pink & Mameshiba - Actualité manga

Pink & Mameshiba : Critiques

Pink to Mameshiba

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Octobre 2019

Déjà connue en France pour les récits Let's be a family, Crack Star, Plus que des amis et Sick, la mangaka Tomo Kurahashi revient aux éditions Taifu Comics avec Pink & Mameshiba, un récit en 5 chapitres (plus un petit bonus, pour un total d'un peu moins de 180 pages) qu'elle a conçu en 2016-2017 pour le compte du magazine Be x Boy des éditions Libre Shuppan. Cette fois-ci, l'autrice nous plonge dans un registre gentiment immoral et déluré, où un lycéen décide de faire d'un apprenti professeur de son établissement son "petit chien"...

Le professeur en question, c'est Ken Mikoshiba, jeune homme de 22 ans qui, depuis l'adolescence et sous l'impulsion de sa grande soeur, voue une adoration pour les idols... masculins ! Voici plusieurs années qu'il est, en particulier, fan absolu d'Atsuto, le leader du groupe Planet, au point que son petit appartement est un véritable sanctuaire dédié à son idole et qu'il ne veut aucunement souiller. Bien sûr, le jeune enseignant en devenir tâche de cacher sa passion aux autres, seule sa soeur la partageant avec lui. Mais quand Kurokawa, lycéen aux cheveux teints en rose et n'ayant pas forcément bonne réputation, découvre son secret, il décide de faire chanter Mikoshiba en l'obligeant à devenir son toutou, sans quoi il révèlera la vérité à tout le monde...

Alors que le pitch aurait pu donner quelque chose de plus trash entre les maison de certaines autres mangakas BL, il faut noter que globalement Tomo Kurahashi reste soft en choisissant la voie d'une certaine légèreté. La soumission de Mikoshiba par Kurokawa relève moins de la méchanceté et du désir de domination que de la taquinerie cachant chez le "tortionnaire" un certain intérêt pour le prof ainsi que certains secrets, des secrets expliquant d'ailleurs aussi en partie son comportement général avec les autres.

Concrètement, ces secrets ne surprennent à aucun moment: il est facile de les deviner dès le départ tant c'est 100% prévisible et déjà-vu, et la révélation arrivant vers le milieu du tome ne fait donc pas spécialement d'effet. Et en réalité, la mangaka ne s'embarrasse pas de façon détaillée de son semblant de scénario: elle expédie très vite les informations à savoir sur les personnages ainsi que leur tout petit développement, jusqu'à même offrir une conclusion plutôt expéditive.

En somme, l'histoire ne semble être qu'un prétexte, et ce qui intéresse le plus la mangaka ici est bien de croquer deux héros assez charmants dans leur genre, au gré de leurs interactions de leur rapport devenant petit à petit plus proche. Tandis que Kurokawa se comporte avec Mikoshiba d'une façon assez ambiguë en alternant taquineries et vraies petites attentions, le jeune enseignant, lui, régale dans son côté immature, sa candeur et son aspect résolument mignon, qui en font un jeune homme tout à fait adorable.

Et il n'en faut pas plus pour passer un bon petit moment, hormis peut-être les 2-3 indispensables instants érotiques, et le dessin particulièrement soigné de l'artiste. Kurahashi livre ici des design fins et convaincants, et ce sont bien ses personnages qui l'occupent le plus, ceux-ci bénéficiant de traits fins, expressifs et assez mignons. Le découpage est clair et appliqué, les trames sont la plupart du temps suffisamment fines... L'ensemble est agréable à l'oeil, en somme.

Pink & Mameshiba est donc un petit one-shot dont il ne faut pas forcément attendre beaucoup, mais qui reste agréable à parcourir. Si le petit scénario est très standard et sans grand intérêt, il en est tout autre concernant les deux principaux personnages, qui forment un duo certes classique mais assez charmant, que l'on prend facilement plaisir à suivre le temps de ces 170 pages et quelques.

L'édition française est très honnête: papier souple et sans transparence, impression de qualité et sans bavure faite chez Aubin, première page en couleur, et traduction claire d'Isabelle Eloy.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs