Photographe (la) Vol.2 - Actualité manga

Photographe (la) Vol.2 : Critiques

Tôkyô Shutter Girl

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 31 Mars 2016

Lycéenne de deuxième année passionnée de photographie, Ayumi a intégré le club photo de son lycée et, depuis, arpente les rues de Tôkyô, à la recherche de lieux et d'instants à immortaliser avec son appareil. De l'école primaire de Fuchu au zoo d'Ueno, en passant par le jardin public de Shiba, le sanctuaire Tensô Jinja dans le quartier de la récente Skytree, ou tout simplement les cerisiers de Shinjuku, le lecteur est ainsi plongé à nouveau dans les quartiers plus ou moins célèbres de la capitale japonaise, afin d'y découvrir des recoins généralement méconnus.
Mais cette fois-ci, Tokyo n'est plus la seule ville mise en valeur : dans le cadre des qualifications au concours koshien de photos se déroulant à Hokkaidô, le club organise une virée "découverte" jusqu'à Takarazuka, et en profite aussi pour brièvement passer par Osaka sur la route du retour. Cité riche à plus d'un égard, Takarazuka, pendant une bonne partie du tome, se voit donc elle aussi décortiquée sous l'objectif d'Ayumi et de ses camarades, pour un résultat ne se limitant pas aux extérieurs de la ville. En effet, si nous nous immisçons à leurs côtés auprès du grand théâtre et des jardins de la ville, nous découvrons également différents aspects du célèbre musée Osamu Tezuka.

Après un premier volume réussi, Kenichi Kiriki délivre ainsi un deuxième tome qui tire une grande force non seulement de la diversité des lieux visités et des instants parfois fugaces immortalisés par les photos, mais aussi de l'apparition d'un fil rouge avec les qualifications pour le koshien de photos, ce qui permet de mieux présenter certaines autres figures du club qui viennent dynamiser un petit plus le récit. Ainsi découvre-t-on plus le prof Hosomura qui est responsable du club et rêve d'emmener ses élèves à Hokkaidô, la calme Minato qui fait figure de doyenne du club puisqu'elle est en 3ème année, ou encore Madoka, jeune fille qui apparaît d'abord un peu plus "bling bling" et solitaire (elle est souvent absente du club), mais qui présente un don passionné dans les clichés instantanés, ce qui laisse deviner en elle un caractère assez spontané. A ces personnages, il faut ajouter la figure d'Ômura, ancienne membre du club photo du lycée devenue professionnelle, qui pourra apporter quelques précisions et conseils avisés à notre jeune héroïne.

La prise d'importance des autres personnages gravitant autour d'Ayumi permet d'enrichir l'abord de la photographie, que ce soit en opposant argentique et numérique, en présentant quelques appareils et leurs composantes, en abordant des façons différentes de photographier (comme les instantanés chers à Madoka), en laissant entrevoir les préparatifs d'une exposition en galerie... A travers tout cela, on ressent bien toute la passion de l'auteur pour la photographie.

La qualité première de Kenichi Kiriki reste toutefois cette faculté à nous faire ressentir en seulement quelques pages l'atmosphère unique, l'ambiance parfois chargée d'histoire d'un lieu, d'un objet. Tandis qu'Ayumi et les autres prennent leurs photos en s'imprégnant de l'atmosphère environnante, l'auteur parvient à capter l'instant et l'endroit et à en sublimer l'essence.

En résulte un récit qui, entre guide d'un Japon regorgeant de recoins méconnus et simple carnet de voyage dépaysant, reste un plaisir à parcourir, de préférence à petites doses pour bien prendre le temps de s'imprégner de chaque endroit. D'autant que les blablas de l'auteur à la fin de chaque chapitre restent pertinents pour prolonger la découverte, et que d'autres personnalités viennent s'inviter pour encore enrichir l'expérience. Ici, la photographe Yuriko Ômura délivre quelques techniques pour faire de belles photos, tandis que Rumiko Tezuka, fille d'Osamu, apporte quelques précisions sur son père ou sur le musée.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction