Pétales de réincarnation Vol.1 - Actualité manga
Pétales de réincarnation Vol.1 - Manga

Pétales de réincarnation Vol.1 : Critiques

Reincarnation no Kaben

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 01 Juillet 2016

Issue du magazine Comic Blade des éditions Mag Garden et toujours en cours au Japon, Pétales de réincarnation est la première oeuvre paraissant en France Mikihisa Konishi, jeune auteur ayant débuté sa carrière en 2011 avec la série en 5 tomes Suashi no Meteorite. Nouveau récit d'action fantastique des éditions Komikku, le titre a d'emblée de quoi intriguer avec son pitch où il est question de voir ressurgir dans notre société contemporaine les talents de grandes figures de l'Histoire.

Toya Senji, lui, fait partie des personnes n'ayant aucun talent. A tel point que pour tenter de s'en trouver un, il s'est essayé à nombre d'activités et se tue dans les études au point d'avoir des cernes. Mais rien n'y fait. Pourtant, ses efforts finissent par attirer l'attention de sa voisine de classe Haito, jolie jeune fille qui, elle, semble dotée d'un talent hors du commun. Les efforts de ce garçon qui jalouse ceux ayant un talent l'intriguent, et elle acquiert peu à peu une certitude : comme elle, il pourrait bien faire partie de ceux qui, par le pouvoir de l'énigmatique "branche de réincarnation", peuvent récupérer le talent venant tout droit d'une vie antérieure. Mais cette capacité à récupérer d'anciens talents peut être aussi positive que néfaste, car s'il est possible de récupérer le talent de grands mathématiciens, scientifiques ou sabreurs, il est également possible de se retrouver avec les capacités de psychopathes, meurtriers ou despotes. Et alors qu'il découvre à peine le talent de Haito, Toya fera vite les frais de l'un de ces redoutables tueurs...

Avec le premier volume de Pétales de réincarnation, Mikihisa Konishi prend le parti de nous plonger très vite dans le bain, avec une présentation des personnages principaux somme toute très succincte au début, et un premier affrontement qui arrive très vite et qui s'étire sur une bonne partie du tome. Cela peut déstabiliser, tant on peine d'abord à trouver un réel intérêt en la personne de Toya, garçon un brin antipathique, jaloux des talents des autres et qui se montrera plus d'une fois un peu égoïste. Mais on finit pas comprendre que c'est fait exprès, lorsque la fin du tome vient éclairer un petit peu plus son parcours. De même, le concept de talent est dans un premier temps vraiment très vite posé, et il faut attendre le déroulement du premier combat pour cerner peu à peu tout qu'il peut impliquer. Et c'est là que le titre devient intéressant.

En effet, au-delà de l'aspect action qui s'avère par ailleurs plutôt bien orchestré (bien que parfois trop simple et classique, le trait parvient généralement à dégager dynamisme et puissance, s'offre plus d'une fois des angles de vue et un encrage très immersifs, et propose quelques excellentes utilisations des onomatopées en tant qu'éléments à part entière du dessin), on retient surtout de cet affrontement la mise en place de tout le concept de ce système de récupération de talents. On voit Haito dévoiler ses capacités héritées de Miyamoto Musashi, d'autres alliés faire doucement leur apparition comme Neumann, le terrible pouvoir de l'ennemi Albert Fish se révéler, et dans chaque cas l'auteur parvient à bien jauger les choses en faisant aller crescendo la puissance de ces pouvoirs finissant par dépasser les simples capacités humaines. Ainsi, quand elle se lâche, Haito peut révéler des capacités surhumaines dans son talent au sabre, tandis que les calculs de Neumann vont très loin. Et ne parlons pas des talents de cannibalisme de Fish, qui finissent par le rendent purement inhumain. Konishi n'hésite pas à pousser loin ces talents (qui sont simplement des pouvoirs, finalement), à tel point qu'on pourrait trouver les choses un poil exagérées, mais le mangaka justifie cela en citant quelques anciennes légendes de personnages historiques aux facultés exceptionnelles (à l'image de Raspoutine, par exemple, qui n'aurait pas succombé à la dizaine de balles qu'il s'est prises).
Ce concept de talents intrigue beaucoup et peut s'offrir de très nombreuses possibilités, tant il y a de grandes figures historiques que Konishi peut revisiter à sa sauce, et tant il pourrait par la suite offrir des alliances prometteuses. Sur ce dernier point, on a déjà un avant-goût, via l'aide que Neumann apporte à notre héros par exemple.
Et en filigranes, un certain nombre d'interrogations finissent par s'esquisser. Comment fonctionne exactement cette technique de réincarnation ? Qu'est-ce que cette branche de réincarnation ? Pour quelle raison des pétales se répandent-ils autour des possesseurs de talent ? Quel est le moyen de faire ressurgir le talent qui est en nous ? Et enfin : quel pourrait bien être le talent de Toya, que nous ne connaissons toujours pas à l'issue de ce premier tome ?

A l'issue de ce premier tome intrigant, il faudra toutefois accepter un autre point qui pourrait en refroidir certains : on n'a aucune idée de ce que va nous proposer le scénario. Pour l'heure, on suit simplement les premiers pas de Toya à la découverte de tout cela, on comprend qu'il veut un talent pour enfin pouvoir faire bonne figure auprès des siens et se "venger", on voit apparaître un groupe de gentils "revenants" vie le groupuscule nommé "Forêt"... et c'est à peu près tout. Aucun grand enjeu n'est pour l'instant esquissé, et il faudra sans doute attendre la suite pour voir une histoire s'esquisser un peu mieux.

Concrètement, ce premier tome, qui n'est qu'une longue et mouvementée mise en place du concept de base et des principaux personnages, ne fait qu'esquisser un principe séduisant et qui en a beaucoup sous le coude pour séduire, à condition que l'auteur exploite et développe bien les choses par la suite. En attendant, on n'a pas le temps de s'ennuyer face à ce premier volume globalement emballant.

Komikku nous offre une édition dans ses standards de qualité, avec une traduction efficace de Masaya Morita, de bons choix de police, une impression et un papier de qualité


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs