Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Novembre 2024

Les rangs des Voleurs Fantômes se sont renforcés avec la présence d'Akechi. Comme convenu, le groupe doit réformer Sae, prête à tout pour mettre les voleurs aux arrêts, avant de cesser ses activités. Mais le trésor ne sera pas simple à dérober puisque le Palais de la procureure prend la forme d'un casino dicté par la triche. Pour arriver au sommet des lieux, la petite bande va devoir se plier aux règles du Palais... ou les contourner !
Ce treizième volume permet à l'intrigue de Persona 5 d'entrer de plain-pied dans l'arc de Sae Niijima, une partie ô combien cruciale puisqu'elle est vouée à raccrocher les wagons avec le début de l'intrigue, tandis que son final sera l'objet d'un grand nombre de rebondissements. Les fans du titre vidéoludique le savent bien, et c'est pour cette raison qu'ouvrir le tome a quelque chose de particulièrement excitant.

Mais parce que le donjon de Sae est particulièrement intense et soumis à ses propres règles qui traduisent le cœur perverti de la sœur de Makoto, un personnage important, il est difficile pour Hisato Murasaki d'adapter en surface l'ascension du Palais. Les actions des Voleurs Fantômes permettent souvent d'aborder la psychologie de Sae et vont de pair avec les différentes étapes de l'exploration de ce casino singulier. Alors, difficile de faire développer un arc trop hâtif. Et transposé en manga, l'épisode du Casino de l'Envie (l'un des noms officiels du Palais dans le jeu) peut avoir quelque chose de déroutant. Les mécaniques des lieux sont parfaites pour un jeu vidéo, mais, dans une telle adaptation, il n'est pas forcément simple de rendre la recette attrayante, sauf pour un fan convaincu du chef-d'œuvre d'Atlus. Mais parce que le manga s'adresse avant tout aux fans, cette première partie de l'exploration du casino se révèle assez plaisante et opère un rythme plaisant. Les étapes clés du donjon sont là, mais ne trainent jamais trop en longueur, permettant à ce début d'arc d'avoir le bon équilibre entre les réflexions liées à Sae, les énigmes des lieux et les moments d'action. Notons toutefois que les quelques combats, eux, sont plutôt expéditifs, là où Hisato Murasaki n'hésitait pas à les développer davantage dans d'autres arcs. Le récit est actuellement si dense qu'il semble difficile pour le mangaka d'établir une parfaite balance quand il s'agit d'inclure des combats, chose qu'il est finalement difficile de lui reprocher dans un manga qui n'a pas l'ambition d'être aussi fourni qu'un hebdomadaire ou mensuel en magazine. Rappelons que le manga Persona 5 est avant tout un produit dérivé, et que permettre à son auteur de prendre son temps pour le développer, 8 ans après la sortie initiale du jeu, est déjà un exploit.

Notons que si le Palais de Sae occupe la majeure partie du volume, le mangaka parvient à aborder en filigrane d'autres éléments accrocheurs de la vie lycéenne d'Akira, dont ses liens avec Kasumi, Akechi et Maruki. Des éléments qui n'ont rien d'un hasard puisqu'ils proviennent de la version "Royale" du jeu d'origine, signe que Hisato Murasaki prépare le terrain pour l'adaptation du dernier arc de son manga. Au-delà de ça, ces échanges permettent au tome d'entretenir un bon rythme et de ne pas reposer uniquement sur le côté fantastique de son aventure. Les personnages étant attachants et les interactions bien grattées, c'est un équilibre qu'on apprécie retrouver dans la version manga !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction