Persona 5 Vol.10 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 27 Décembre 2022

A peine de retour de leur voyage à Hawaii, les élèves du lycée Shûjin apprennent le décès du principal de l'établissement, dans des circonstances qui rappellent les récents cas de malaises psychiques. Beaucoup s'interrogent sur la potentielle implication des Voleurs Fantômes dans cette affaire, mais la fine équipe n'a pas le temps de cogiter. Les données volées par Makoto à sa sœur, la procureure Sae Niijima, permet de recouper les récents incidents qui frappent Tokyo vers un même individu : Okuyasu Okumura, patron d'une grande chaîne de fast-food. Ce dernier étant pointé du doigt pour son management abusif, les internautes réclament son changement de cœur. Peu à peu, les Voleurs Fantômes semblent dépassés par leur notoriété et ne sait exactement comment agir. Perturbé, Morgana quitte la troupe et décide se prendre les devants...

Le manga Persona 5 franchit le cap symbolique des 10 volumes avec ce tomes ! Tandis que l’œuvre de Hisato Murasaki s'approche à grands pas du record du plus long manga Persona à ce jour, l'intrigue entre dans ce que beaucoup appellent « arc Okumura ». Voilà qui implique un nouveau Palais, un nouvel individu à remettre sur le droit chemin, mais aussi l'entrée en scène d'un nouveau personnage, qui illustre la couverture de cet opus : Haru.

L'auteur nous offre alors un volume particulièrement généreux. Comme s'il avait appris de l'erreur de l'arc précédent, beaucoup trop longuet en ce qui concerne l'exploration du donjon qui ne s'adaptait pas vraiment au rythme d'un manga, il entretient ici la parfaite cadence pour relater les nombreuses pistes de l'arc sans rien oublier, retracer le donjon en mettant en avant ses spécificités thématiques, et amorcer la bataille contre l'antagoniste du moment. Le tout, particulièrement complet, se paie le luxe d'une amorce qui prend son temps, en ce qui concerne les dilemmes d'un Morgana touchant dans ce qu'il traverse, et l'introduction de Haru dont les dilemmes sonnent justes. Le tout, sans oublier les nombreuses petites idées de fond qui donnent de la richesse à l'ensemble, que ce soit les précisions autour du tempérament ferme de Sae, ou les doutes et désaccords que rencontrent les héros, des états d'âme légitime à ce que peuvent ressentir des adolescents si vite placés sur un piédestal.

Hisato Murasaki combine alors tous les éléments scénaristiques du jeu, en se ressaisissant sur sa narration : Celle-ci est fluide, tout s’enchaînant habilement, le mangaka parvenant même à donner de la force à ce que beaucoup jugent comme l'un des points noirs de l'arc, dans le jeu. Souvent pointé du doigt, le comportement de Morgana dans le présent opus donne lieu à un personnage félin touchant, un ressenti qu'on doit en grande partie au trait du mangaka qui donne vie aux doutes du félin, tandis que le rythme permet de ne pas trop s'étaler sur cette phase de l'histoire. Parfois boudé dans le jeu, Morgana s'attire ici notre empthie.

Il n'en faut pas plus pour faire de ce dixième tome une réussite, tant dans le travail d'adaptation que dans le récit proposé. Petit à petit, le manga Persona 5 se dirige vers des événements de plus en plus importants. Si Murasaki conserve cette qualité de retranscription, son œuvre devrait encore se bonifier dans les prochains volumes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction