Persona 5 - Artbook Officiel - Actualité manga
Persona 5 - Artbook Officiel - Manga

Persona 5 - Artbook Officiel : Critiques

Persona 5 Kôshiki Settei Gashû

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Mars 2019

Persona 5 est sans conteste l'un des jeux-vidéo les plus marquants de l'année 2017. Notons d'ailleurs que cette année ne concerne que l'occident, le jeu étant initialement sorti en 2016, au Japon. Ainsi, la même année, un volumineux artbook de plus de 500 pages a vu le jour, soit un ouvrage beaucoup plus épais que ce qui a été fait pour Persona 3 et Persona 4. A juste titre, d'ailleurs : le soft est plus dense, plus long, et a nécessité encore plus de recherches graphiques. Le tout est compilé dans cet ouvrage qu'on n'espérait pas voir paraître en France... jusqu'à ce que Mana Books s'intéresse à la licence Persona ! Ainsi, le même jour que la sortie des deux premiers tomes de Persona 3, l'éditeur propose cette épaisse bible riche en artworks et annotations diverses...

Et si le terme de bible peut paraître dithyrambique, il n'est pourtant pas usurpé puisque cet artbook condense l'ensemble des travaux et recherches graphiques du character-designer Shigenori Soejima. Persona 5, c'est le fruit d'un travail de longue haleine qui a nécessité des recherches mais aussi énormément de corrections, que ce soit par insatisfaction de l'illustrateur lui-même ou par désaccord avec le reste de l'équipe de production. Réticent à l'idée de montrer certaines recherches graphiques qui n'ont jamais abouti, Shigenori Soejima a pourtant validé la parution de cette belle compilation. Et, surtout, il s'est prêté au jeu des commentaires. Ainsi, chaque personnage a droit à plusieurs pages de visuels, accompagnés d’annotations qui permettent d'en savoir plus sur les réflexions esthétique. Car l'artiste n'a pas établi ses designs de personnages au hasard, sur simples envies de sa part. Chaque apparence correspond à un message, et répond aux thématiques du J-RPG aux allures de jeux-vidéo romanesque dans lequel une bande d'adolescent joue les voleurs justiciers dans un monde parallèle, se frottant alors aux entraves et aux travers de la société.

L'artbook présente alors de multiples intérêts. D'une part, quel plaisir de retrouver l'ensemble des travaux autour de Persona 5, jusqu'à 2016 ! Une première partie compile alors l'ensemble des travaux promotionnels et visuels divers, jusqu'aux dessins concoctés par le character-designer, initialement publiés sur les réseaux sociaux, pour célébrer les divers événements. A ceci s'ajoutent tous les artworks et sprites réalisés par l'artiste, ainsi que les différentes esquisses préparatoires et autres visuels n'ont retenus, pour aboutir à un ouvrage d'une très grande générosité. Pour quiconque a été marqué par la direction artistique de Persona 5, avoir un regroupement de l'ensemble des illustrations du jeu est un plaisir indéniable.
Et, évidemment, les nombreuses notes de Shigenori Soejima contribuent à une expérience toute particulière, permettant de prolonger l'expérience du joueur afin de que celui-ci comprenne l'ensemble des choix derrière chaque personnage. Pour un soft aussi bavard, long et dense scénaristiquement que ce cinquième opus de Persona, avoir un recueil expliquant les différents choix de designs est d'une grande importance. Ceux qui ont reposé le jeu, une fois l'aventure terminée, en restant de membre, n'y trouveront pas un grand intérêt. Pour pour ceux qui ont subi ce syndrome si particulier que véhicule Persona 5 une fois le jeu terminé, cette immense sensation de vide à l'idée de quitter des personnages si marquant, et de délaisser un univers si foisonnant et immersif, alors se replonger dans le monde auquel a partiellement contribué Shigenori Soejima est un plaisir sans limite qui pousse encore plus loin l'expérience de jeu initiale.

On notera que la sortie de l'ouvrage chez nous paraît tardive, si bien qu'à son annonce, beaucoup ont regretté le fait d'avoir acheté l'édition japonaise, voire l'édition américaine. Pourtant, le travail que nous offre Mana Books justifie totalement l'attente, surtout si on compare notre version à celle parue aux États-Unis en 2017. En effet, l'édition outre-Atlantique souffre essentiellement d'un allègement d'une bonne dose de continue, soit environ une cinquantaine de pages en moins. Sont passés à la trappe certains travaux visuels, peut-être jugés anecdotiques par l'édition américain, mais aussi certaines annotations, et la belle interview de Shigenori Soejima en fin d'ouvrage. Pour un fan de Persona, ou tout simplement un joueur ayant adoré le soft, c'est une sacrée perte. Fort heureusement, Mana Books nous propose une édition intégrale, servie par la traduction sans fausse note de Raphaële Gippon, et une superbe fabrication. Car par sa couverture rigie et sa belle reliure, la version française de l'artbook Persona 5 est sans doutes la plus belle version de l'ouvrage parue à ce jour, ce qui en fera une pièce de choix pour les amateurs de la licence du monde entier. Cela peut paraître anodin pour une série comme Persona qui n'a pas la reconnaissance d'un Final Fantasy, chez nous, ce qui confirme justement la prise de risque de l'éditeur français.

Une chose est sûre : cet artbook s'adresse aux fans de la saga Persona, du jeu Persona 5, mais aussi aux collectionneurs et férus de culture vidéoludique avides de beaux ouvrages. L'artbook Persona 5 est donc une passionnante immersion dans l'univers du cinquième opus de la saga fétiche d'Atlus, et un beau livre qui confirme toute la noblesse d'un jeu qui a marqué bien des joueurs dans le monde entier. Maintenant que la machine Persona semble lancée dans les territoires français, on peut toujours croiser les doigts pour voir paraître les artbooks des opus 3 et 4, ceux qui semblent avoir une chance de fonctionner en France...
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
18 20
Note de la rédaction