Persona 4 Vol.8 : Critiques

En jouant volontairement les appâts et en devenant une victime du tueur, Naoto a pu glaner quelques informations cruciales pour l'enquête. Maintenant membre du groupe, l'investigation fait un pas de géant, et il semble indéniable que le véritable coupable courre toujours. En attendant de pouvoir progresser davantage dans l'enquête, le groupe de lycéens doit faire face aux impératifs de leur vie adolescente : Les examens scolaire, l'approche du festival du lycée Yasogami... mais doivent aussi s'improviser en groupe de musique pour rendre service à Yôsuke !

Après l'affaire Mitsuo Kubo, présumé coupable mais dont le rôle dans l'intrigue semblait un peu trop facile, le récit a su rebondir comme il fallait avec l'implication réelle de Naoto, détective lycéen qui cachait volontairement son véritable genre. Avec son intégration au sein de l'équipe de héros, le scénario a de quoi accélérer, tant les déductions auront de quoi être plus légitimes et poussées, notamment avec les nouveaux éléments glanées par la détective qui a joué les cibles de son plein gré.

Pourtant, ce n'est pas un volume consacré à la trame principale que nous propose Shûji Sogabe, mais bien un opus qui s'intéresse aux instants de tranche de vie vécus par les personnages. Le mangaka puise dans le jeu d'origine, ainsi que dans sa version enrichie qu'est « Persona 4 Golden » pour faire une halte dans l'intrigue. Il s'intéresse davantage aux personnages, à leurs relations et à la bonne humeur de ce quatrième épisode par des segments de comédie lycéenne qui s'imposent comme un véritable entracte, un moment où l'on souffle en vue de probables événements beaucoup plus sérieux. Certains trouveront alors que l'ensemble manque de punch, quand bien même les interactions dynamiques entre les membres de la petite équipe centrale apportent un humour récurrent, tandis que les relations entre eux se développent. Nous sommes véritablement face à un groupe d'amis qui, en parallèle à l'enquête surnaturelle en cours, croquent leurs années lycée à pleines dents, une intention volontaire dans les deux derniers épisodes principaux en date de la saga vidéoludique.

Pourtant, le mangaka ne se limite pas à cette bonne humeur liée à la comédie lycéenne. En parallèle, il continue de s'inspirer de divers développements du jeu afin de faire progresser plusieurs personnages dans l'une des thématiques centrale de la saga qu'est le « vrai moi », ici symbolisé par le recherche de vérité des personnages quant à ceux qu'ils veulent devenir, en dépit des a priori et autres ragots qu'on peut leur prêter. Ces éléments sonnent juste, même s'ils s'apprécient davantage dans le jeu d'origine qui prend davantage son temps, selon les choix du joueur, pour aborder minutieusement ces morceaux d'écriture.

Néanmoins, et quand bien même la fin du tome annonce un neuvième opus dans cette continuité basée sur la tranche de vie adolescente, on sent bien que la prochaine étape sérieuse du récit se met en place. Quelques indices sont glissés par Shûji Sogabe, via sa narration, des éléments que ceux qui connaissent l'histoire (que ce soit par le jeu ou l'anime) remarqueront immanquablement. Le segment le plus fort de l'intrigue de Persona 4 approche doucement mais sûrement, aussi profiter de ces chapitres plein de fraîcheur, éloignés des enjeux véritables de l'œuvre, se savoure justement quand on sait ce que la suite de l'enquête nous prépare.